Intro
Brève description
La réserve de Ben-Ahin s'étend sur la rive droite de la Meuse, un peu en amont de Huy. Elle comporte deux parties bien distinctes: plusieurs étangs, mares et marécages d'une part, et un versant boisé abrupt d'autre part. La zone humide s'est formée suite à l'extraction industrielle d'argile à tuile, abandonnée vers 1926. Les fosses épuisées étaient laissées à l'abandon et se remplissaient progressivement d'eau provenant de la nappe phréatique, du ruisseau de Gives et de suintements sourdant au pied du versant. Déjà à la fin du 19ème siècle, les mares de Ben-Ahin étaient très fréquentées par les botanistes de la région, qui connaissaient bien leur richesse floristique. La plupart des espèces observées à cette époque se sont d'ailleurs maintenues jusqu'à nos jours. Plusieurs laîches très rares dans la vallée de la Meuse y sont présentes: la laîche raide (Carex elata), la laîche faux-souchet (Carex pseudocyperus), la laîche allongée (Carex elongata),... Mais la plante la plus intéressante est sans conteste le trèfle d'eau (Menyanthes trifoliata) qui affectionne les zones régulièrement inondées. Jadis, avant d'être transformée en pâturages puis en cultures, la plaine alluviale était exploitée comme pré de fauche, dont la reine des prés (Filipendula ulmaria) et le pigamon jaune (Thalictrum flavum) en constituent des vestiges. Les saules forment ici et là des fourrés denses. Le versant qui longe la zone humide est entièrement boisé. On y trouve une chênaie-hêtraie à luzule des bois, une chênaie à charme sur colluvions de bas de pente à corydale solide (Corydalis solida), abritant le rare polystic à soies (Polystichum setiferum), une frênaie alluviale et des fragments d'aulnaie à laîche allongée et à laîche raide. D'un point de vue faunistique, les mares se distinguent par leur intérêt odonatologique exceptionnel : en effet, pas moins de 38 espèces y sont recensées dont certaines rares en Wallonie, comme l'aeschne printanière (Brachytron pratense), la libellule fauve (Libellula fulva) et surtout l'agrion délicat (Ceriagrion tenellum) pour lequel Ben-Ahin a longtemps constitué sa seule localité régionale. La plus grande partie de la réserve (soit 5,4 ha) est agréée depuis 2005.
Conservation
Conservateur
Xavier Vandevyvre, rue de Saint-Hubert, 518, B-5300 Vezin (gsm : 0473/65.30.19).
Objectifs de conservation
Protection d'un remarquable complexe de milieux humides devenus rarissimes dans la région et conservation de la faune et de la flore associées. Conservation d'une odonatofaune exceptionnelle.
Recommandations
Réactualiser les inventaires faunistiques.
Classement de l'ensemble du site y compris les zones aval et amont de la réserve proprement dite.
Plan de gestion
En cours de réalisation.
Des peupliers ont été abattus en 2001.
Accès du public
Accès interdit au public non autorisé. Des visites guidées sont organisées de temps à autre. L'accès des scientifiques est soumis à autorisation.