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Synonymes : | La Malogne - Siège de Cuesmes |
---|---|
Communes : | Mons |
Cantonnements DNF : | Mons |
Surface : | 6.05 ha |
Coordonnées : | X Lambert : 117697 - Y Lambert : 124092 Voir la localisation avec la cartographie dynamique |
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué. |
Localisées en Hainaut, au sud-ouest de Mons, les carrières souterraines de la Malogne furent ouvertes vers la fin du 19ème siècle pour permettre l'exploitation de craies phosphatées, activité qui cessa peu après la première guerre mondiale. L'extraction eu lieu aussi bien en sous-sol qu'à ciel ouvert. Après une période d'abandon, les galeries furent utilisées pour la culture de champignons. Certaines d'entre-elles sont maintenant inondées. L'ensemble du réseau souterrain de la Malogne présente un très grand intérêt géologique. Il s'agit également d'un gîte d'hibernation d'importance majeure pour les Chiroptères, juste après la Montagne Saint-Pierre (basse Meuse liégeoise), accueillant chaque hiver plus d'un millier de chauves-souris de dix espèces différentes. A ce titre, le site est classé comme réserve naturelle domaniale depuis 1987.
Ancienne(s) commune(s) | Surface | Nouvelle(s) commune(s) | Province(s) |
---|---|---|---|
Mons | 6.05 ha | MONS | HAINAUT |
Cantonnement(s) | Surface | Direction(s) |
---|---|---|
Mons | 6.05 ha | Mons |
A compléter
Site classé le 19 novembre1990 (carrières souterraines de la Malogne, entre les rues de Malogne, de l'Epinette et de Frameries).
Région wallonne.
Privé(s) ONG Communes Région Autres publics
Service public de Wallonie, Département de la Nature et des Forêts, Cantonnement de Mons, rue Achille Legrand, 16, 7000 Mons (Tél. : 065/32.82.49 - Fax : 065/32.82.44).
Code du site | Nom du site | Surface |
---|---|---|
6011 | La Malogne | 5,69 ha |
Code | Nom | Représentativité | Surface | Source |
---|---|---|---|---|
J3.3 | Carrières et sablières abandonnées |
Taxon | Statut de protection | Liste rouge | Statut | Année | Rep* | Protection | Source | |
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Animaux - Vertébrés - Mammifères | ||||||||
Myotis bechsteinii | Oui | Oui | Hibernation (10-15 ex.) | 2016 | GT Plecotus | |||
Myotis dasycneme | Oui | Oui | Hibernation (5-10 ex.) | 2016 | B | GT Plecotus, S. Lamotte | ||
Myotis daubentonii | Oui | Oui | Hibernation (100-200 ex.) | 2016 | GT Plecotus, S. Lamotte | |||
Myotis emarginatus | Oui | Oui | Hibernation (500-550 ex.) | 2016 | A | GT Plecotus, S. Lamotte | ||
Myotis myotis | Oui | Oui | Hibernation (1-5 ex.) | 2016 | B | GT Plecotus, S. Lamotte | ||
Myotis mystacinus/brandtii | Hibernation (400-450 ex.) | 2016 | GT Plecotus, S. Lamotte | |||||
Myotis nattereri | Oui | Oui | Hibernation (100-150 ex.) | 2016 | GT Plecotus, S. Lamotte | |||
Plecotus sp. | Oui | Oui | Hibernation (1-5 ex.) | 2016 | GT Plecotus, S. Lamotte | |||
Rhinolophus ferrumequinum | Oui | Oui | Hibernation (1-2 ex.) | 2016 | A | GT Plecotus, J. Fairon |
Chiroptères (données GT Plecotus (2005-2016): Myotis bechsteinii, Myotis dasycneme, Myotis daubentonii, Myotis emarginatus, Myotis myotis, Myotis mystacinus/brandtii, Myotis nattereri, Pipistrellus sp., Plecotus sp., Rhinolophus ferrumequinum.
Données à compléter.
Aucune espèce exotique signalée.
Protection d'un site d'intérêt archéologique (archéologie industrielle), sociologique (mémoire collective), biologique (chauves-souris), géologique, hydrogéologique (les galeries inondées de la Malogne constituent un réservoir d'eau), paléontologique,...
Surfréquentation, feux, vandalisme.Visites touristiques (partie connexe).
Surveillance accrue
Pour des raisons évidentes de sécurité publique, les puits et accès de ce vaste site ont été aménagés par la DNF en plusieurs phases de travaux. Le développement du site imposait de conserver un maximum de points d'aération afin de ventiler le système. Les principaux puits encore existants ont donc été restaurés (par déblaiement et dépollution) et sécurisés de manière pérenne. Le périmètre du site en surface (7,56 ha) a été clôturé et des panneaux d'information sur le statut de protection du site placés aux endroits les plus exposés au regard du public. Enfin, des grilles ont été placées au niveau des principales entrées menant au souterrain pour en contrôler l'accès. En effet, l'instabilité avérée des voûtes et les différents puits creusés à même le sol des galeries constituent un danger important pour la circulation des personnes (Lamotte, 2007).
Accès du public interdit, limité à des visites guidées dans la partie communale du site.
Les carrières souterraines de la Malogne se trouvent au sud de Mons, entre Cuesmes et Ciply, dans le Borinage. Elles prennent place au sein d'un paysage légèrement ondulé, au relief peu accusé. L'altitude y est de l'ordre de 60 m au dessus du niveau de la mer.
L'intérêt géologique et paléontologique du site est exceptionnel. Voici ce qu'en disent ROBASZYNSKI et VANDYCKE (1989): "Le bassin de Mons, prolongement nord-oriental du Bassin de Paris, comprend une succession de terrains crétacés et tertiaires reposant en discordance sur un socle paléozoïque. Un mouvement de subsidence lui a donné une allure en cuvette. Cette subsidence serait due à la dissolution d'évaporites en profondeur ainsi qu'au cisaillement Nord-Artois. Les craies blanches crétacées sont recouvertes par des formations tertiaires et en particulier par le Tuffeau de Ciply.
C'est ainsi qu'on rencontre à la Malogne des couches plus jeunes aux plus anciennes:
- des limons pléistocènes;
- des sables glauconieux du Landénien;
- le tuffeau de Ciply (Danien moyen à supérieur) : calcarénite blanc-jaunâtre, friable, contenant de nombreux foraminifères et avec parfois intercalation d'un niveau continu de silex. A sa base s'étend un poudingue d'accumulation de galets et de fossiles (débris remaniés de bélemnites et de dents de requins), le poudingue de la Malogne;
- la craie phosphatée de Ciply (Maastrichtien inférieur, épaisseur de 3 à 8m) : calcarénité grise ou brune formée de nombreux grains plus ou moins entièrement phosphatés inclus dans une matrice crayeuse très bioturbée, avec hardground au sommet et poudingue de Cuesmes à la base (formé d'une accumalation de galets phosphatés et de débris fossiles). C'est dans cette assise que l'on a trouvé des Mosasaures (Hainosaurus bernardi, mis au jour en 1885), des dents de squale et de nombreux autres fossiles. Cette craie contient en moyenne 20 à 25% de grains de phosphate de chaux;
- la craie de Spiennes : craie blanche, granuleuse avec parfois quelques grains phosphatés et niveaux de silex noirs.
D'autre part on peut observer à la Malogne, une structure en horsts et grabens.
Les craies phosphatées contiennent des teneurs non négligeables en uranium".
Les carrières souterraines de la Malogne constituent l'un des plus importants sites d'hibernation de chauves-souris en Région wallonne: chaque hiver, ce sont plus d'un millier d'individus de 10 espèces différentes qui y sont dénombrés (recensement annuel assuré par les membres du G.T. Plecotus).
Les espèces les plus représentées sont le murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus) avec plus de 500 individus comptés en 2016 (soit 40% des effectifs), le complexe murin à moustaches/de Brandt (Myotis mystacinus/brandtii) (34%), le murin de Daubenton (Myotis daubentonii) (11,5%) et le murin de Natterer (Myotis nattereri) (11%). Les autres espèces ont des effectifs inférieurs à 20 individus, sans compter les quelques dizaines de chauves-souris dont l'identification reste imprécise lors des recensements visuels.
Quatre espèces de chiroptères se distinguent par leur grande rareté au nord du sillon sambro-mosan: ce sont le grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum), le murin des marais (Myotis dasycneme), le murin de Bechstein (Myotis bechsteinii) et le grand murin (Myotis myotis). Elles figurent toutes dans les annexes 2 et 4 de la Directive européenne CE/92/43 Faune-Flore-Habitat.
La Malogne est même l'un des seuls sites d'hibernation du grand rhinolophe en région limoneuse. Ailleurs dans le Hainaut, cette espèce menacée n'a été signalée qu'à Tournai, dans un souterrain de la citadelle (1 ex. en 2009).
Le grand murin, espèce rarissime dans la région limoneuse, n'est représenté à la Malogne que par un très petit nombre d'individus chaque hiver. C'est le seul site connu en dehors de la Montagne Saint-Pierre. Cette grande chauve-souris est nettement plus répandue au sud du sillon sambro-mosan.
Le murin des marais est une espèce rare en Wallonie, où elle atteint sa limite sud de son aire de dispersion et ne semble pas s'y reproduire. Les individus qui sont notés en hibernation proviennent principalement de régions situées plus au nord, principalement les Pays-Bas, la Flandre et le Danemark. Les gîtes d'hibernation sont surtout concentrés dans la vallée de la Meuse et le Condroz et il y en a fort peu dans la région limoneuse.
Le murin de Bechstein est une espèce typiquement forestière dont les colonies de reproduction sont localisées préférentiellement dans les cavités des arbres. Il hiberne également dans ce type de cavité, mais se rencontre régulièrement dans le milieu souterrain. C'est un Chiroptère assez répandu au sud du sillon Sambre-et-Meuse mais particulièrement rare au nord où les massifs forestiers sont très fragmentés et réduits.
Aucun monument.
Aucun monument.
A l'époque du comte de FERRARIS (fin du 18ème siècle), le site était occupé par des cultures. La craie phosphatée fut exploitée à partir de 1874, soit souterrainement par la technique des chambres et piliers, soit à ciel ouvert jusqu'à la première guerre mondiale, date à laquelle les exploitants cessèrent toute activité.
De 1920 à 1950 les galeries furent transformées en champignonnières.
A partir de 1984, une asbl 'La Malogne - association pour la recherche et l'animation des sites d'exploitation des craies', s'est occupée du site.
RESNAT
S. LAMOTTE (SPW/DGARNE/DNF).
Groupe de Travail Plecotus.