Faciès des chênaies pédonculées à bouleau (G1.81) correspondant aux peuplements pratiquement purs de bouleau. Ces faciès sont favorisés par le taillis ou proviennent du reboisement de terres abandonnées, mais ils'agit des mêmes associations phytosociologiques que les chênaies à bouleau de l'unité G1.81 (le Querco-Betuletum, le Trientalo-Quercetum...), le bouleau pubescent étant par ailleurs une des essences les mieux représentées dans ces habitats à l'état "naturel". Pour mentionner la dominance du bouleau, l'habitat observé doit se voir attribuer le code suivant : « G1.81 # G1.911a », voire « G1.911a » seul. Ces boulaies occupent les stations décrites dans la fiche de l'unité G1.81 :
- des sol sablonneux oligotrophe (surtout en région atlantique, avec quelques stations en Lorraine Belge), dans des conditions podzoliques et/ou hydromorphes,
- des "argiles blanches" (= gleypodzols) ou de petites terrasses caillouteuses, en Ardenne
Elles ont une strate arbustive acidophile, constituée de bourdaine, avec le saule à oreillettes dans les stations les plus humides, et le coudrier dans les stations plus riches. Les végétations herbacée et mucinale sont presque exclusivement acidophiles (groupes de la germandrée et de la myrtille) et caractérisées par la présence quasi-systématique de la molinie, formant généralement des plages étendues. Dans les variantes humides, les plus typiques, les groupes suivants sont bien représentés : groupe de la molinie, des dryopteris et des sphaignes.

Les chênaies pédonculées à bouleau se rencontrent :
- sur des sols sablonneux très pauvres, podzoliques ou hydromorphes, dans la Région Atlantique (notamment bassin de la Haine) et en Lorraine Belge, ou
- sur d'autres sols à caractère oligotrophe et hydromorphe, essentiellement les argiles blanches et quelques terrasses caillouteuses du plateau ardennais.

• Limoneuse : assez rare
• Condroz : très rare
• Fagne-Famenne : absente ?
• Ardenne : assez rare
• Jurassique : rare (Est)

Forêts dominées par [Betula sp.], avec un sous-bois presque exclusivement acidophile et généralement de grandes plages de molinie. On peut parfois également y observer de larges plages de [Pteridium aquilinum] ou de [Rubus sp].

• =équivalent 41.B11 - Boulaies humides

- Boulaies planitiaires et collinéennes sur sols acides (G1.911b(p)) : Faciès de dégradation ou de recolonisation forestière pouvant correspondre à une grande gamme d'habitats différents. La distinction entre les deux unités se fait donc essentiellement sur base pédologique. La présence de sphaignes ou de grandes plages de molinie, parfois en touradons, confirme le diagnostic "G1.81 # G1.911a".

- Boulaies tourbeuses à sphaignes (G1.51) : Boulaies à recouvrement pratiquement complet de sphaignes, sur sol tourbeux, et dont les conditions abiotiques rendent le développement du chêne pédonculé impossible.

Variantes sur sable

* Espèces les plus fréquentes :
- ligneux : Betula alba, Betula pendula, Quercus robur, Sorbus aucuparia, Frangula alnus
- herbacées : Molinia caerulea, Deschampsia cespitosa, Holcus mollis, Dryopteris carthusiana, Lonicera periclymenum, Polytrichum formosum, Rubus fruticosus

* Groupes les mieux représentés : germandrée, myrtille


Variantes sur argile blanche :

* Espèces les plus fréquentes :
- ligneux : Betula alba, Quercus robur
- herbacées : Vaccinium myrtillus, Molinia caerulea, Luzula sylvatica, Holcus mollis, Pteridium aquilinum, Dryopteris carthusiana, Athyrium filix-femina, Juncus effusus, Deschampsia cespitosa, Deschampsia flexuosa, Lonicera periclymenum, Sphagnum palustre, Rubus fruticosus

* Groupes :
- les mieux représentés : myrtille, molinie, dryopteris, fougère femelle
- autres groupes bien représentés : germandrée, sphaignes, luzule blanche

L'habitat "chênaie pédonculée à bouleau" est climacique et se maintiendrait donc naturellement sans intervention humaine. Son faciès à bouleau est actuellement relativement répandu à cause de la dégradation générale de l'habitat sur le territoire et parce qu'il correspond à des phases de reboisement de milieux ouverts. Le maintien de ce faciès par des mesures de gestion semble peu pertinent, mais s'il s'avère nécessaire, il sera favorisé par une exploitation des chênes.

Lionel WIBAIL