Hantavirose

Fréquence

Fréquence dans le monde

  • Il existe plus de 20 espèces virales dans le genre hantavirus, avec une distribution géographique différente, et chaque hantavirus est associé à une espèce hôte spécifique de rongeur ou un groupe d'espèces hôtes étroitement apparentées. Les hantavirus sont de virulence variable envers l'homme et peuvent provoquer des tableaux cliniques différents: en Amérique, ils sont responsables de la fièvre hémorragique avec Syndrome pulmonaire à hantavirus (SPH) . En Europe, en Asie et en Afrique, ils sont responsables de la fièvre hémorragique avec syndrome rénal (FHSR).
  • En Europe, l'hantavirus le plus répandu est le Puumala, transmis par le campagnol roussâtre. Trois autres hantavirus sont transmis par le mulot à collier et le mulot rayé, le rat et le campagnol commun.

Fréquence chez nous

  • L'incidence de l'hantavirose est limitée en Belgique: 59 cas de contamination humaine en 2020 (sérotype Puumala). Le nombre de cas annuels varie entre 20 et 200. En 2017, la France et la Belgique ont connu une épidémie.
  • On observe une évolution cyclique du nombre de cas en Belgique et en Europe, avec des pics tous les 2 à 4 ans. L'incidence du nombre de cas est liée aux conditions climatiques et aux modifications de l'environnement qui ont un impact, à la fois sur la survie du virus ainsi que sur les ressources alimentaires disponibles pour les rongeurs et par conséquent sur leur densité.
  • Le nombre de cas rapportés est plus élevé au sud du pays, et particulièrement à la frontière française des provinces du Hainaut et du Luxembourg, qui sont des zones endémiques à hantavirus.

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Figure : Nombre de cas d'hantavirose rapportés par an, Belgique, 2012-2020

(sources : réseau des laboratoires vigies, CNR et notification obligatoire)

Contamination

Agent responsable

  • Les hantavirus sont des virus à ARN, qui survivent dans l'environnement pendant 12 à 15 jours. Ils sont sensibles à la dessication et inactivés par la chaleur.
  • L'hantavirus le plus répandu en Europe est le Puumala. Il est répandu sur la majeure partie du continent, à l'exception du Royaume-Uni, des régions côtières méditerranéennes et des régions les plus septentrionales.

Animal réservoir

  • Les hôtes naturels des hantavirus sont des rongeurs. Le Puumala a comme réservoir animal le campagnol roussâtre – Myodes glareolus.
  • Les rongeurs présentent une infection inapparente mais ils excrètent des hantavirus dans l'urine, les fèces et la salive. Ils peuvent excréter le virus pendant toute leur vie.
  • On retrouve le campagnol roussâtre dans les bois de feuillus, les broussailles, aux lisières forestières, dans les parcs, et parfois dans les maisons en hiver.
  • Les personnes exposées sont celles habitant en forêt ou à proximité, ainsi que les professionnels du bois et les personnes travaillant en forêt et en milieu agricole.

Mode de contamination

  • La contamination est presque exclusivement par voie aérienne: inhalation de virus aérosolisé ( ex: poussières contaminées par excrétas – excréments, urine, salive - de rongeurs ).
  • Moins fréquemment, la contamination peut s'opérer via une morsure de rongeur, par contact direct avec des matières infectieuses lors de lésions cutanées ou de muqueuses (œil, bouche), ou encore via la consommation d'aliments contaminés. 
  • Il n'y a pas de contamination d'homme à homme en Europe.

Symptômes

  • Une période d'incubation moyenne de 2 à 4 semaines est observée (jusqu'à 6 semaines).
  • En Europe, les hantavirus provoquent chez l'homme, la fièvre hémorragique avec syndrome rénal (FHSR).
  • La maladie peut se manifester sous forme bénigne (le plus fréquent), modérée ou grave.
- Dans les formes bénignes et modérées, l'infection est souvent asymptomatique.
- Dans les formes graves, elle peut entraîner une insuffisance rénale ou des tendances hémorragiques qui nécessitent une hospitalisation et entraînent parfois le décès.
  • En Belgique, le sérotype Puumala entraîne généralement une forme clinique atténuée, avec une fièvre aiguë, des maux de tête et des malaises. L'atteinte au niveau des reins (néphropathie épidémique) présente une évolution moins sévère et rarement hémorragique.
  • La plupart des patients se rétablissent en 2 à 3 semaines, et les anticorps leur procurent une protection à vie.

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Animal-homme

Chez l'animal

Chez l'homme

Cibles

Espèces hôtes :

  • campagnol roussâtre (hôte de l'hantavirus Puumala (PUUV) présent en Belgique)

    Remarque: il existe plusieurs hantavirus dans le monde, qui sont maintenus chez des rongeurs infectés de manière persistante (plusieurs espèces de mulots, souris, rats et campagnols) – chaque virus étant associé à un hôte spécifique – et qui provoquent des syndromes différents et de gravité variable.

Activités professionnelles à risque :

  • Les endroits poussiéreux infestés de rongeurs sont des sites à risque.
  • Risque accru d'exposition pour les travailleurs forestiers, les agriculteurs, et travailleurs dans bâtiment

Fréquence des cas

  • Pics de population cycliques
  • Variable d'une année à l'autre, entre 20 et 200 en Belgique
  • Etroitement lié à l'importance de la population de campagnols roussâtres: une disponibilité alimentaire accrue et des conditions climatiques douces au cours de l'automne/l'hiver précédent jouent un rôle majeur dans l'augmentation de cas.

Signes cliniques

  • Absence de symptômes et de lésions

  • En Europe, la maladie provoquée par l'hantavirus est la fièvre hémorragique avec syndrome rénal (FHSR)
  • Asymptomatique à atteinte sévère
  • Incubation de 2 à 3 semaines (jusqu'à 6 semaines)
  • Taux de léthalité très faible (moins de 0.5%)

Statut

  • Pas maladie animale réputée contagieuse

  • Maladie à déclaration obligatoire

Transmission et cycle

  • Excrétion du virus dans l'urine, les excréments et la salive
  • Transmission de rongeur à rongeur par morsure ou grattage
  • Il n'y aurait pas de transmission de la mère au petit en raison de la protection des anticorps maternels
  • Aucun vecteur arthropode n'est connu pour les hantavirus
  • Contamination presque exclusivement par voie aérienne: inhalation de virus aérosolisé ( ex: poussières contaminées par excrétas de rongeurs)
  • Moins fréquent: morsure de rongeur - contact direct avec matières infectieuses lors de lésions cutanées ou de muqueuses – consommation d'aliments contaminés
  • Pas de contamination d'homme à homme en Europe

Mesures de prévention

Lutte contre la présence de rongeurs :

  • Eviter de les attirer (dépôt de nourriture, locaux encombrés, stockage de bois dans pièces habitées)
  • Empêcher les accès en les bouchant
  • Dératisation régulière, notamment en automne (quand les campagnols essayent de rentrer)

  • Eviter les poussières contaminées (exemple dans lieu recelant des excréments de rongeurs): mesures de protection (vêtements de travail, équipements de protection individuelle, aération, lavage des mains...)
  • Attention à la création de poussières en suspension, par exemple lors du nettoyage!
  • Lutte contre la présence de rongeurs dans maisons et dépendances, tas de bois...

Cycle (image)

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En savoir plus

Fiche AVIQ – Sciensano: Hanta.pdf (wiv-isp.be)
Fiche Sciensano :  Hantavirose (wiv-isp.be)
Fiche WOAH: hantaviruses-infection-with.pdf (woah.org)

Source : http://biodiversite.wallonie.be/