- Introduction
- Pathogène et symptômes
- Plan d'action
- Précautions
- Découverte d'un cadavre
- Observations de salamandres
- Restrictions au commerce des urodèles
- Traitement en élevage
Introduction
Un champignon microscopique venu d'Asie a été découvert en plusieurs endroits de Wallonie (en province de Liège et dans la région de Dinant). Ce pathogène peut survivre dans des points d'eau ou de la boue entre 5 et 25°. Il est très contagieux et mortel pour certaines espèces de batraciens, tandis qu'il est inoffensif pour l'homme.
Toutes les précautions sont demandées aux personnes qui traversent les sites occupés par des batraciens dans les zones où le pathogène a été détecté, ainsi qu'aux personnes qui pratiquent des captures pour un motif scientifique ou de conservation.
De plus un appel à collaboration est lancé pour indiquer les populations de salamandres et pour signaler la découverte de cadavres de salamandres suspects.
Pathogène et symptômes
Le pathogène est un champignon microscopique du nom de Batrachochytrium salamandrivorans qui crée des lésions dans la peau de certaines espèces de batraciens, lesquelles meurent en quelques jours. Il est très contagieux et une population de batraciens peut être décimée en qlq mois, il est toutefois inoffensif pour l'homme. En Wallonie, la salamandre et trois espèces de tritons (le Triton crêté, le Triton ponctué et le Triton alpestre) sont vulnérables au pathogène.
Ce pathogène a vraisemblablement été importé d'Asie via le commerce de batraciens exotiques.
Celui-ci peut survivre dans des points d'eau ou de la boue entre 5 et 25°. Le pathogène ne survit pas au-delà de plusieurs jours à 25 °.
Un pathogène proche, précédemment connu (Batrachochytrium dendrobatidis) est responsable du déclin majeur de 200 espèces de batraciens à travers le monde dont la moitié ont disparu en moins de 30 ans. Il est considéré par l'IUCN comme le pathogène faisant peser le plus de menaces sur la biodiversité à l'échelle globale, tous taxons confondus.
Plan d'action
Les Ministres belges de la conservation de la nature ont adopté le plan d'action « Chytridiomycose - Batrachochytrium salamandrivorans (Bsal) » le 21 mars 2017 dans le cadre de la Conférence interministérielle de l'Environnement élargie à l'Agriculture. Ce plan d'action a été préparé sous la coordination de l'administration fédérale de l'environnement.
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Les mesures visent à fédérer les initiatives déjà mises en place au niveau régional et fédéral mais aussi à développer de nouvelles actions comme le suivi des populations de salamandres. Elles suivent les recommandations de la Convention de Berne qui est actuellement le seul cadre international fixant des objectifs pour lutter contre le pathogène.
Le plan prévoit :
les mesures à prendre lorsqu'un citoyen découvre une salamandre morte (surveillance passive) ;
les mesures de surveillance proactive que les autorités publiques doivent mener sur le terrain (surveillance active) ;
la mise en place d'une structure d'échange rapide des informations entre les différents acteurs publics et experts scientifiques concernés ;
des mesures destinées à limiter la propagation de la maladie lorsqu'elle est détectée sur un site ;
l'interdiction temporaire de l'importation, l'exportation et le transit de certains genres de salamandres et tritons non indigènes ;
- des actions de communication vis-à-vis du grand public, des acteurs de terrain (naturalistes, chasseurs, promeneurs...), des professionnels (animaleries, vétérinaires...), des détenteurs de salamandres ... ;
- des recommandations pour améliorer la connaissance du pathogène par la recherche scientifique.
Le plan fera l'objet d'une évaluation annuelle afin de pouvoir l'adapter en tenant compte des nouvelles données scientifiques. Il est adopté pour une période de cinq ans.
Précautions
La vigilance de tous est demandée afin de tenter de limiter la propagation de la maladie. Des panneaux seront installés dans les massifs boisés où le pathogène est décelé. Dans ce cas, il est demandé de limiter au strict minimum la circulation dans le massif forestier et de veiller à nettoyer scrupuleusement et faire sécher complètement (plusieurs jours) ses chaussures ou bottes avant toute nouvelle sortie en forêt.
Il est aussi demandé aux personnes qui pratiquent des captures pour un motif scientifique ou de conservation dans des zones humides de désinfecter correctement leur matériel et leurs chaussures ou bottes entre chaque site.
Quelles sont les précautions à prendre pour les inventaires dans les milieux humides ?
Il est important de désinfecter tout le matériel ayant été en contact avec l'eau ou avec de la boue sur un site de reproduction d'amphibiens avant de visiter un nouveau site Note relative aux précautions (PDF-71 ko). Pour les personnes qui se déplacent fréquemment dans les milieux occupés par la salamandre (bois et forêts), il est également nécessaire de veiller à désinfecter ou sécher ses bottes avant l'accès au site pour éviter tout risque d'introduction d'un pathogène dans le site.
Découverte d'un cadavre
Que faire en cas de découverte d'un cadavre suspect de salamandre ?
Un cadavre peut être considéré comme suspect si on peut exclure les causes évidentes de mortalité accidentelle (écrasement par une voiture par exemple). Dans certains cas des lésions sur la peau peuvent être visibles.
Il est demandé de signaler toute découverte de salamandre malade ou de cadavre suspect au service SOS environnement et nature : 1718 (1719 pour les germanophones) et autant que possible de conserver le cadavre dans un sac plastifié au congélateur jusqu'à sa collecte par un agent qualifié. La date et le lieu précis de la découverte seront indiqués sur un papier qui accompagne le cadavre.
En cas de découverte d'un cadavre d'amphibien en Flandre, il est nécessaire de suivre le protocole de l'ANB (Vlaamse Gemeenschap) qui est accessible sur : https://www.natuurenbos.be/amfibie%C3%ABnziektes . Zie de synthese (PDF-23 ko)
Observations de salamandres
Que faire en cas d'observation d'une salamandre vivante ?
Les citoyens sont invités à signaler toute observation de salamandre au moyen du module d'encodage en ligne en précisant bien le lieu d'observation (sur une carte s'affichant dans le module) et la date , ceci afin de parfaire les connaissances sur la répartition et l'état des populations de l'espèce en Wallonie. La prise de photos des animaux vivants ou morts est recommandée ; elles peuvent être jointes aux informations encodées.
Restrictions au commerce des urodèles
La Commission européenne vient d'adopter la décision d'exécution 201/320 relative à certaines mesures de protection zoosanitaire applicables aux échanges et à l'introduction de salamandres dans l'Union européenne en ce qui concerne le champignon Batrachochitrium salamandrivorans.
Cette décision impose des restrictions au commerce des espèces d'urodèles en vue de prévenir la transmission de B Sal. Elle ne s'adresse qu'aux commerçants professionnels et non aux amateurs.
La décision prévoit l'interdiction d'introduction de lots de salamandres sur le territoire européen sauf s'ils proviennent de certains pays, s'ils sont accompagnés d'un certificat, s'ils ont été isolés des autres salamandres (mise en quarantaine) et s'il n'existe pas de signe clinique de présence de B Sal.
Pour les opérations de commerce intra-européen :
l'expédition de lots de salamandres nécessite un certificat de police sanitaire et ne peut se faire que s'il n'existe pas de signe clinique de B sal et si les salamandres proviennent d'une population exempte de cas mortels ;
soit le lot comporte au moins 62 salamandres qui sont mises en quarantaine, soit il a été traité.
La décision fixe des règles de mise en quarantaine et des mesures à prendre en cas de confirmation d'un cas de B Sal.
La mise en œuvre de cette décision est du ressort de l'AFSCA.
Décision accessible sur https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX%3A32018D0320
Traitement en élevage
Batrachochytrium salamandrivorans peut également apparaître chez les urodèles en élevage !
Le document ci-dessous, intitulé Protocole de traitement en cas d'épidémie de B Sal dans un élevage d'urodèles, fournit des indications concernant le diagnostic de la maladie ainsi que sur les mesures de sécurité à prendre et le traitement des animaux infectés à appliquer dans ce contexte particulier.
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