Certains auteurs maintiennent les faciès de dégradation dans l'association d'origine (non dégradée). D'autres les classent dans le Molinion, association du Junco-Molinietum Prsg. ap. R .Tx.& Prsg. 1953. Syn. : Molinietum caeruleae Rankin 1911.
Landes humides à molinie, faciès de dégradation de landes humides à paratourbeuses des zones atlantiques à subatlantiques, dominées par Molinia caerulea. Peuplements très pauvres, quasi monospécifiques. Au moins 50 % de couvert de la molinie. Les éricoides occupent moins de 10% du couvert.
Localisation en Région wallonne
Présent essentiellement sur les hauts plateaux ardennais, également présent ailleurs en Ardenne sur argiles blanches, en région limoneuse et en Lorraine sur sables gleyifiés
Limoneuse : Présent
Condroz : Absent
Fagne-Famenne : Absent
Ardenne : Présent
Jurassique : Présent
Ecologie
Physionomie
Vastes étendues dominées par la molinie, quasi monospécifiques. Celle ci peut ou non former des touradons selon le niveau d'engorgement du sol et la cause de la dégradation. Aspect de haute prairie d'un vert-bleu en été, jaune paille en hiver.
Synonymie avec la typologie CORINE
=équivalent 31.13 - Landes humides à molinie
Biotopes avec lesquels une confusion est possible
La séparation entre les landes humides du F4.11 et le F4.13 se fait comme suit : à partir du moment où les éricoïdes occupent moins de 10% du couvert, l'habitat reconnu est le F4.13. Si les éricoides occupent plus de 10% du couvert et la molinie le reste, on note le F4.11 en mauvais état de conservation. Cette distinction est fondamentale dans la mesure où l'unité F4.13 « landes dégradées à molinie » n'est pas un habitat Natura 2000, tandis qu'une lande en mauvais état de conservation l'est. La distinction entre les faciès de dégradation de tourbière, de lande tourbeuse et de prairie humide oligotrophe du molinion est délicate. Elle se base avant tout sur un sondage pédologique et une bonne connaissance de l'historique de l'occupation des sols. Cette distinction est d'autant plus difficile que les prairies du Molinion résultent souvent de transformations, d'origine anthropique, de tourbières ou de landes par fauchage, pacage, incendie et souvent drainage.
Landes humides à [Calluna vulgaris] et à [Scirpus cespitosus]
Habitats de la même série dynamique
Selon l'épaisseur de tourbe et le régime hydrique, évolution spontanée vers la boulaie tourbeuse (G1.51) ou une chênaie boulaie climacique : chênaies pédonculées à bouleau pubescent médio-européennes (G1.8a) sur argiles blanches en Haute-Ardenne, chênaies pédonculées à bouleau atlantiques (G1.81) ou médio-européennes sur sables hydromorphes en Lorraine ou en Région Limoneuse. Lorsque la molinie est dominante et a pu accumuler une épaisse couche de litière, la germination des espèces ligneuses pionnières (bouleau, saules...) est difficile. Elle a lieu à l'occasion de perturbations entraînant une rupture du dense tapis de molinie
Restauration de la lande par étrépage, paturage ou gyrobroyage. Restauration du régime hydrique préalable.
Menaces potentielles
Sans objet.
Faciès anthropiques
L'habitat est favorisé par le drainage ou l'incendie des milieux tourbeux ou paratourbeux. L'apport en azote athmosphérique semble également jouer un rôle dans l'augmentation de l'abondance de la molinie.