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Synonymes : | Enis / Ainisse |
---|---|
Communes : | Bassenge, Visé |
Cantonnements DNF : | Liège |
Surface : | 8.72 ha |
Coordonnées : | X Lambert : 240966 - Y Lambert : 162993 Voir la localisation avec la cartographie dynamique |
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué. |
Les bois installés sur les versants crayeux de la plaine alluviale du bas Geer se distinguent particulièrement par leur intérêt biologique. Ceux incluant la petite réserve naturelle du Bois d'Enis, à Eben-Emael, en sont de parfaits exemples. Dans cette chênaie-charmaie calcicole, l'une des dernières de la basse vallée du Geer, se côtoient en effet diverses orchidées et autres espèces herbacées ou arbustives peu communes. L'actée en épi (Actaea spicata) y occupe par exemple sa seule station de la région. Le camérisier (Lonicera xylosteum), un chèvrefeuille arbustif, y atteint sa limite septentrionale de répartition. Le blaireau (Meles meles) y est souvent observé. D'autres surfaces forestières analogues, proches de la réserve, n'ont pas encore de statut de protection. Une petite pelouse calcaire mésophile subsiste à l'est du bois. Elle abrite des espèces classiques de ces milieux, issus des anciennes pratiques agro-pastorales, mais aussi d'autres beaucoup plus rares, dont plusieurs orchidées ainsi que le très rare ophioglosse vulgaire (Ophioglossum vulgatum). Ces terrains crayeux secs sont aussi propices à l'entomofaune, dont beaucoup d'espèces d'Hyménoptères et de Diptères, parfois fort rares à l'échelle de la Wallonie. La pelouse est fauchée annuellement, au mois d'août, tandis que les parties forestières sont laissées à leur évolution naturelle.
Ancienne(s) commune(s) | Surface | Nouvelle(s) commune(s) | Province(s) |
---|---|---|---|
Ében-Émael | 0.16 ha | BASSENGE | LIEGE |
Lixhe | 6.4 ha | VISE | LIEGE |
Wonck | 2.16 ha | BASSENGE | LIEGE |
Cantonnement(s) | Surface | Direction(s) |
---|---|---|
Liège | 8.72 ha | Liège |
A compléter
Site non classé.
Réserves Naturelles RNOB - Natagora:
Visé, Division 5 (Lixhe), Section A , n° 21a, 21b, 22b, 22c, 28
B) Marie Tans-Hardy (adresse ?) :
Visé, Division 5 (Lixhe), Section A , n° 32b, 32c
(= situation au 01. 07. 1999)
Privé(s) ONG Communes Région Autres publics
Rudi Vanherck, rue Lambert Mayers 32, 4600 Visé (tél. 04/379.52.05).
Code du site | Nom du site | Surface |
---|---|---|
6694 | Basse vallée du Geer | 12.8562 ha ha |
Taxon | Statut de protection | Liste rouge | Statut | Année | Rep* | Protection | Source | |
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Animaux - Vertébrés - Mammifères | ||||||||
Cricetus cricetus | Oui | Oui | observé à proximité de la réserve | 1997 | Ch. Tihon | |||
Muscardinus avellanarius | Oui | Non | ||||||
Animaux - Vertébrés - Reptiles | ||||||||
Anguis fragilis | Oui | Non | 2015 | Natagora | ||||
Invertébrés - Insectes - Papillons nocturnes | ||||||||
Euplagia quadripunctaria | 2013 | H. Claes | ||||||
Invertébrés - Insectes - Coléoptères | ||||||||
Lucanus cervus | à vérifier | |||||||
Plantes - Plantes supérieures | ||||||||
Actaea spicata | 2015 | Divers obs. | ||||||
Anthyllis vulneraria | 2015 | Divers obs. | ||||||
Cephalanthera damasonium | 2015 | Divers obs. | ||||||
Coeloglossum viride | hors réserve en 2014 | 2014 | Divers obs. | |||||
Colchicum autumnale | 2015 | Divers obs. | ||||||
Dactylorhiza fuchsii | 2015 | Divers obs. | ||||||
Danthonia decumbens | 2015 | Divers obs. | ||||||
Daphne mezereum | 2015 | Divers obs. | ||||||
Epipactis atrorubens | 2015 | Divers obs. | ||||||
Lonicera xylosteum | 2015 | Divers obs. | ||||||
Neottia nidus-avis | 2015 | Divers obs. | ||||||
Neottia ovata | 2015 | Divers obs. | ||||||
Ononis spinosa | 2015 | R. Vanherck | ||||||
Ophioglossum vulgatum | 2015 | Divers obs. | ||||||
Orchis anthropophora | 2015 | Divers obs. | ||||||
Orchis mascula | ||||||||
Orchis militaris | 2015 | Divers obs. | ||||||
Platanthera chlorantha | 2015 | Divers obs. | ||||||
Rhamnus cathartica | 2015 | Divers obs. |
Mammifères (données Natagora 1980-2015): Apodemus flavicollis, Apodemus sylvaticus, Capreolus capreolus, Cricetus cricetus (1997), Eliomys quercinus, Lepus europaeus, Martes foina, Meles meles, Mucardinius avellaniarus, Mustela nivalis, Oryctolagus cuniculus, Sciurus vulgaris, Vulpes vulpes.
Oiseaux (données Natagora 1980-2015): Accipiter gentilis, Accipiter nisus, Anthus trivialis, Apus apus, Asio otus, Athene noctua, Buteo buteo, Carduelis cannabina, Delichon urbicum, Dendrocopos minor, Emberiza citrinella, Falco tinnunculus, Hirundo rustica, Luscinia megarhynchos, Muscicapa striata, Oriolus oriolus, Passer montanus, Phoenicurus phoenicurus, Picus viridis, Pyrrhula pyrrhula, Scolopax rusticola, Sylvia atricapilla, Sylvia curruca, Sylvia borin, Turdus pilaris, Tyto alba.
Reptiles (données Natagora 1980-2015): Anguis fragilis, Natrix natrix (disparu).
Plantes supérieures (données M. Lejeune et W. Verbeke 1984; Natagora + Observations.be 1980-2015): Acer pseudoplatanus, Achillea millefolium, Actaea spicata, Agrimonia eupatoria, Agrostis capillaris, Agrostis gigantea, Alnus glutinosa, Angelica sylvestris, Anthyllis vulneraria, Arrhenatherum elatius, Arum maculatum, Avenula pubescens, Berberis vulgaris, Betula pendula, Betula pubescens, Brachypodium pinnatum, Briza media, Bromus erectus, Campanula rotundifolia, Carex caryophyllea, Carex flacca, Carlina vulgaris, Carpinus betulus, Centaurea jacea s.l., Cephalanthera damasonium, Cirsium acaule, Clematis vitalba, Coeloglossum viride, Colchicum autumnale, Cornus sanguinea, Corylus avellana, Crataegus monogyna, Dactylorhiza fuchsii, Danthonia decumbens, Daphne mezereum, Epilobium angustifolium, Epipactis atrorubens, Euonymus europaeus, Eupatorium cannabinum, Festuca lemanii, Festuca ovina s.l., Festuca rubra, Fraxinus excelsior, Galium aparine, Galium verum, Geum urbanum, Hedera helix, Helianthemum nummularium, Heracleum sphondylium, Humulus lupulus, Knautia arvensis, Koeleria macrantha, Leontodon hispidus, Leucanthemum vulgare, Linaria vulgaris, Linum catharticum, Lonicera xylosteum, Lotus corniculatus, Luzula campestris, Medicago lupulina, Melilotus altissimus, Myosotis sylvatica, Neottia nidus-avis, Neottia ovata, Ononis spinosa, Ophioglossum vulgatum, Orchis anthropophora, Orchis mascula, Orchis militaris, Origanum vulgare, Pimpinella saxifraga, Plantago lanceolata, Plantago media, Platanthera chlorantha, Poa pratensis, Poa trivialis, Polygonatum multiflorum, Potentilla neumanniana, Quercus robur, Ranunculus bulbosus, Rhamnus cathartica, Rhinanthus minor, Salix caprea, Sanguisorba minor, Sanicula europaea, Scabiosa columbaria, Scrophularia nodosa, Sonchus oleraceus, Taraxacum sp., Thymus pulegioides, Tragopogon pratensis, Trifolium pratense, Ulmus minor, Valeriana repens, Vicia cracca, Vicia hirsuta.
A compléter
Conservation d'un reliquat de pelouse sèche et d'un bois sur craies renfermant la plus importante station d'Orchis anthropophora de la vallée du Geer, une belle colonie d'Ophioglossum vulgatum et la seule population d'Actaea spicata connue dans la région.
Agrandissement et consolidation de la réserve naturelle par l'acquisition de parcelles supplémentaires.
Développement de la gestion par le pâturage ovin ou autre.
Réalisation d'inventaires faunistiques.
Dès l'acquisition du site en 1981, un important travail de débroussaillage fut réalisé en vue de restaurer la pelouse sèche sur craies. Celle-ci est depuis lors fauchée annuellement. La partie nord de la pelouse, dominée par Brachypodium pinnatum, fut même fauchée deux fois par an de manière à réduire la vitalité de cette graminée sociale.
Une gestion par le pâturage ovin pourrait être envisagé à l'avenir.
La partie du boisée du site est gérée de façon plus extensive: seul un débroussaillement léger est réalisé localement en vue de favoriser le développement de la strate herbacée. Le reste est laissé en évolution libre.
L'accès au public de la réserve naturelle sera limité dans le cadre de visites guidées, lors des chantiers de gestion ou toute autre activité organisée dans le site et avalisée par la commission de gestion.
Les véhicules motorisés et vélos tout terrain ne seront pas admis dans la réserve, à l'exception des engins agricoles et autres destinés à la gestion du site (fauche, débroussaillage, ...).
Les études scientifiques seront suscitées et menées après accord de la commission de gestion.
Pour des motifs de sécurité publique, de protection d'espèces ou de travaux de gestion, la commission de gestion peut interdire temporairement certains accès.
Le Bois d'Enis se trouve en Hesbaye liégeoise, sur un versant orienté au sud-est, dominant la plaine alluviale du Geer, en rive droite de cet affluent de la Meuse. Il est traversé du nord au sud par la route nationale N671 qui relie Eben-Emael à Haccourt. Bien que territorialement situé sur le territoire de la commune de Visé, ce site fait partie intégrante de la basse vallée du Geer. Il se rattache au district phytogéographique brabançon. L'altitude varie de 80 à 105 mètres.
Le site est inséré dans le versant occidental de la terrasse principale de la Meuse, dite «terrasse Campinienne». Ce versant a été creusé par le Geer au Pléistocène moyen dans les craies organo-détritiques du Maastrichtien (Crétacé supérieur), riches en fossiles. Certaines couches renferment d'importants bancs de silex.
Une carrière de petit gabarit marque le relief de la petite pelouse calcicole à l'est de la N671: il s'agit d'une marnière ouverte dans les années 1960 mais qui fut rapidement abandonnée en raison de l'absence de matériau utilisable.
Le site du Bois d'Enis (ou Ainisse) comprend une zone forestière et quelques éléments de prairies et de pelouses sur craies, incluant la petite réserve naturelle d'Enis (0,44 ha), propriété de Natagora depuis 1981. La végétation des pelouses a été étudiée par VERBEKE (1984) (relevés p.114-115) et LEJEUNE et VERBEKE (1984) (relevés p. 150).
Les parties boisées rassemblent des éléments de chênaie-frênaie subatlantique neutrophile mais également quelques fragments de chênaie-charmaie calcicole (Carici-Carpinetum). Ce dernier habitat, très rare dans la région de la Montagne Saint-Pierre, accueille dans le sous-bois une belle collection d'orchidées et autres plantes peu communes: la néottie nid d'oiseau (Neottia nidus-avis), l'orchis mâle (Orchis mascula), l'orchis militaire (Orchis militaris), la platanthère des montagnes (Platanthera chlorantha), le céphalanthère pâle (Cephalanthera damasonium), le bois-gentil (Daphne mezereum), l'actée (Actaea spicata), la sanicle d'Europe (Sanicula europaea), ainsi que divers arbustes thermophiles dont l'épine-vinette (Berberis vulgaris) mais aussi le camérisier (Lonicera xylosteum) qui est localement abondant, en particulier dans l'ourlet forestier qui longe la route.
La petite pelouse calcicole (Mesobromion) qui constitue le coeur de la réserve d'Enis est probablement très ancienne et était jadis beaucoup plus étendue. Elle est très riche en espèces végétales. Les graminées y dominent: la koelérie à grandes fleurs (Koeleria macrantha), le brachypode penné (Brachypodium pinnatum), le brome érigé (Bromus erectus), l'amourette (Briza media), l'avoine pubescente (Avenula pubescens), la fétuque rouge (Festuca rubra), l'agrostide capillaire (Agrostis capillaris), etc. auxquelles se mêlent de nombreuses dicotylées comme la laîche glauque (Carex flacca), l'hélianthème jaune (Helianthemum nummularium subsp. nummularium), le gaillet jaune (Galium verum), la petite pimprenelle (Sanguisorba minor), le cirse acaule (Cirsium acaule), le liondent hispide (Leontodon hispidus), la knautie des champs (Knautia arvensis), l'aigremoine eupatoire (Agrimonia eupatoria), le salsifis des prés (Tragopogon pratensis), le rhinanthe à petites fleurs (Rhinanthus minor), la carline commune (Carlina vulgaris), la bugrane épineuse (Ononis spinosa),... Il faut y ajouter diverses orchidées comme l'homme pendu (Orchis anthropophora), l'épipactis brun-rouge (Epipactis atrorubens), l'orchis grenouille (Coeloglossum viride), la listère à feuilles ovales (Listera ovata), l'orchis de Fuchs (Dactylorhiza fuchsii) et l'orchis militaire (Orchis militaris), y compris certains hybrides (e.a. Orchis xspuria). Une belle station d'ophioglosse vulgaire (Ophioglossum vulgatum) existe en contrebas de la pelouse, en lisière du bois.
L'ancienne marnière, creusée vers 1960 et sitôt abandonnée, est actuellement envahie par diverses hautes herbes comme l'eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum), l'épilobe à feuilles étroites (Epilobium angustifolium), la valériane officinale à rejets (Valeriana repens), la vesce en épi (Vicia cracca), le mélilot élevé (Melilotus altissimus),... ainsi que quelques arbustes colonisateurs dont le saule marsault (Salix caprea) et le bouleau pubescent (Betula pubescens).
On notera que l'orchis grenouille (Coeloglossum viride) n'a plus été noté au sein de la réserve depuis des années. Cependant, une mention de cette orchidée très menacée a encore eu lieu en 2014 dans une prairie située au sud de la réserve.
Cette prairie, située sur l'ancienne commune de Lixhe (parcelles cadastrales 80, 84 c, 86), entre les parties forestières du Bois d'Enis, a été prospectée le 21 octobre 2013 dans le cadre d'un avis site (J.-L. Gathoye, SPW-DEMNA). Hors réserve Natagora, elle présente un intérêt floristique surtout au niveau d'un talus qui se démarque au centre de la parcelle 80, d'une longueur d'environ 65 m pour une largeur d'environ 10 m.
Les trois parcelles sont constituées d'un mélange entre une pâture permanente à ray-grass commun (Lolium perenne) et à crételle (Cynosurus cristatus) et une prairie fortement fertilisée à vulpin des prés (Alopecurus pratensis). Les quelques espèces, pour la plupart nitrophiles, observables encore en octobre sont la bardane (Arctium sp.), la pâquerette (Bellis perennis), la bourse-à-pasteur commune (Capsella bursa-pastoris), le céraiste commun (Cerastium fontanum subsp. vulgare), le chénopode blanc (Chenopodium album), le cirse commun (Cirsium vulgare), le dactyle commun (Dactylis glomerata), la benoîte commune (Geum urbanum), le lierre terrestre (Glechoma hederacea), la mauve sauvage (Malva sylvestris), la renoncule rampante (Ranunculus repens), la patience crépue (Rumex crispus), la patience à feuilles obtuses (Rumex obtusifolius), le sisymbre officinal (Sisymbrium officinale), le mouron des oiseaux (Stellaria media), le pissenlit (Taraxacum sp.), le trèfle blanc (Trifolium repens), la grande ortie (Urtica dioica).
Le talus en question se distingue par sa flore nettement plus riche, comme le révèle un relevé fait à cet endroit en mai 2013 par un botaniste de Natuurpunt (R. Erens). Ont notamment été noté: bugle rampante (Ajuga reptans), ail des vignes (Allium vineale), pâquerette (Bellis perennis), centaurée jacée (Centaurea jacea s.l.), cardamine des prés (Cardamine pratensis), orchis grenouille (Coeloglossum viride), colchique d'automne (Colchicum autumnale), crételle (Cynosurus cristatus), millepertuis perforé (Hypericum perforatum), porcelle enracinée (Hypochaeris radicata), liondent hispide (Leontodon hispidus subsp. hispidus), grande marguerite (Leucanthemum vulgare), lotier corniculé (Lotus corniculatus), luzerne lupuline (Medicago lupulina), listère à feuilles ovales (Listera ovata), plantain lancéolé (Plantago lanceolata), plantain moyen (Plantago media) et petit trèfle jaune (Trifolium dubium). Il faut ajouter quelques autres espèces observées en octobre: fétuque rouge (Festuca rubra), herbe à Robert (Geranium robertianum), renoncule rampante (Ranunculus repens) et églantier commun (Rosa canina). L'ensemble se rapporte à un lambeau de prairie calcicole comme on peut en trouver par exemple dans la réserve Natagora de Heyoule à Eben-Emael. Il s'agit manifestement d'une relique de ce que la prairie était jadis, avant son engraissement.
On soulignera par ailleurs l'existence d'une zone d'environ 10 ares, dans la partie nord-ouest de la pâture, correspondant à une prairie de fauche de basse altitude peu à moyennement fertilisées, avec entre autre l'achillée millefeuille (Achillea millefolium), le cerfeuil sauvage (Anthriscus sylvestris), le fromental (Arrhenatherum elatius), le brome dressé (Bromus erectus), le cirse acaule (Cirsium acaule), la petite berce (Heracleum sphondylium), la primevère officinale (Primula veris) et le séneçon jacobée (Senecio jacobaea).
La découverte de l'orchis grenouille à cet endroit est particulièrement remarquable car elle prouve le maintient de l'espèce dans le secteur, en plus de la petite population de Heyoule toute proche. Cette orchidée est par ailleurs en voie de disparition en Wallonie, où il ne subsisterait qu'une vingtaine de populations, la plupart peu fournies.
Le Bois d'Enis étant beaucoup moins connu que d'autres sites de la région (comme le coteau du Tunnel), les données faunistiques disponibles sont relativement peu nombreuses et ne concernent que quelques groupes classiquement abordés par les naturalistes (mammifères, oiseaux, papillons de jour, ...).
Plusieurs espèces de mammifères ont été observées au sein du site: mulot sylvestre (Apodemus sylvaticus), lérot (Eliomys quercinus), chevreuil (Capreolus capreolus), blaireau (Meles meles), fouine (Martes foina), hermine (Mustela nivalis), écureuil roux (Sciurus vulgaris), lièvre d'Europe (Lepus europaeus), lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus), renard roux (Vulpes vulpes).
La présence du muscardin (Muscardinus avellanarius), rare dans la basse vallée du Geer, est à souligner plus particulièrement. Le mulot à collier (Apodemus flavicollis) a été renseigné à Enis fin des années 1990. Par ailleurs, le grand hamster (Cricetus cricetus) a été observé en 1997 à proximité de la réserve naturelle.
L'avifaune nicheuse comprend diverses espèces ubiquistes ainsi que des éléments typiques des paysages bocagers: fauvette babillarde (Sylvia curruca), fauvette des jardins (Sylvia borin), bruant jaune (Emberiza citrinella), linotte mélodieuse (Carduelis cannabina), faucon crécerelle (Falco tinnunculus), chouette chevêche (Athene noctua), chouette effraie (Tyto alba), hibou moyen-duc (Asio otus), épervier d'Europe (Accipiter nisus), moineau friquet (Passer montanus), pipit des arbres (Anthus trivialis), buse variable (Buteo buteo), pic vert (Picus viridis), pic épeichette (Dendrocopos minor), bouvreuil pivoine (Pyrrhula pyrrhula). L'autour des palombes (Accipiter gentilis) est régulièrement noté dans ou à proximité du site.
A partir du printemps les prairies riches en insectes constituent le terrain de chasse des hirondelles rustiques (Hirundo rustica) et de fenêtres (Delichon urbicum) ainsi que du martinet noir (Apus apus). En période de migration, bien d'autres espèces font halte sur le site. Citons ainsi les grives litorne (Turdus pilaris) et mauvis (Turdus iliacus), ou encore les gobemouches noir (Ficedula hypoleuca) et gris (Muscicapa striata).
L'orvet fragile (Anguis fragilis) est l'unique espèce de reptile connue sur le site. La couleuvre à collier (Natrix natrix) était autrefois présente à Enis, mais elle semble avoir disparu depuis le redressement du Geer et le drainage intense du pré d'Enis (1970-1990).
Les pelouses et prairies bien exposées disposent d'un microclimat particulièrement chaud dû à la réverbération du soleil sur le sol crayeux. Elles représentent un site d'accueil exceptionnel pour l'entomofaune.
Sur la carte de Ferraris (fin 18ème siècle), le site était occupé par des cultures.
Historiquement, le site d'Enis constituait un passage que s'est octroyé un seigneur féodal de Nivelle (Lixhe) pour pouvoir avoir accès au moulin banal situé sur le Geer. Lors de la rectification du Geer, les fondations de ce moulin furent mises à jour. Ce couloir était constitué d'une vaste pelouse calcaire, entrecoupé de deux grands bois. L'entretien de ce site était assuré par le pacage agro-pastoral itinérant. Le pâturage ovin, activité agro-pastorale séculaire à la Montagne Saint-Pierre, cessa vers le milieu du 20ème siècle.
Le morcellement des propriétés et la mécanisation de l'agriculture réduisirent peu à peu la pelouse originelle et la superficie des bois.
L'actuelle pelouse calcaire du site appartenait jadis à un carrier qui l'avait acquis en vue d'y exploiter la marne. Vers 1960, il entreprit une large excavation peu profonde, mais à reliefs variés. Ne trouvant qu'une marne de qualité médiocre, il arrêtait l'exploitation qui fut bientôt recolonisée par une jeune pelouse calcaire et ensuite par de jeunes arbustes.
Cette pelouse, qui constitue le noyau de la petite réserve naturelle d'Enis (44 a 08 ca), a été acquise par Natagora en 1981. Une autre parcelle boisée fut achetée en 1984. Depuis cette époque, la pelouse a fait l'objet de nombreux travaux de débroussaillage et de fauchage. Les rejets arbustifs furent recépés au moins tous les deux ans. La partie nord de la pelouse dominée par le brachypode penné fut fauchée deux fois l'an, puis annuellement. Cette gestion réduisit considérablement la hauteur et la densité de cette graminée et favorisa l'extension des orchidées et d'autres plantes.
Natagora
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