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Code WalEUNIS : | E1.26 - Code EUNIS européen : E1.26 |
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Nom WalEUNIS complet : | Pelouses calcaires mésophiles et méso-xérophiles |
Nom EUNIS français : | Pelouses calcaires mésophiles et méso-xérophiles |
Nom EUNIS anglais : | Sub-Atlantic semi-dry calcareous grassland |
Phytosociologie : | Ordre des [Brometalia erecti] Braun-Blanq. 1936, Alliance du [Mesobromion erecti] Braun-Blanq. et Moor 1938. |
Niveaux supérieurs : | E / E1 / E1.2 |
Formations plus ou moins mésophiles, colonisant des sols relativement profonds, principalement calcaires. Communautés riches en faune et flore dont le caractère très discontinu de leur distribution donne lieu à une variation géographique dans la composition animale et végétale, avec de nombreuses espèces à distribution locale ou disjointe, en plus du cortège de fond commun à la plupart d'entre elles. La nature de ces pelouses dépend aussi, dans une large mesure, du régime hydrique, des caractéristiques du substrat et du traitement agro-pastoral, notamment de la prédominance de fauche ou de pâturage dans le régime d'exploitation et de l'intensité de celui-ci. Elles peuvent être identifiées par la forte représentation d'espèces méditerranéennes, avec de nombreuses espèces rares et méritant protection.
Différentes variantes peuvent être distinguées en fonction des facteurs édaphiques (régime hydrique, type et profondeur du sol, exposition, etc.). Ces variantes peuvent se rencontrer en mosaïque ou en transition. On peut néanmoins identifier les types suivants :
1) Variante sur sols à régime hydrique alternatif - correspondant à la sous-alliance du [Tetragonolobo maritimi - Mesobromenion erecti] :
Pelouses développées sur des substrats rétentifs en eau (marnes calcaires, banquettes surélevées des plaines alluviales). Cet habitat colonise donc des surfaces planes ou faiblement inclinées, où les sols sont profonds, rétentifs en eau en hiver et au printemps, mais secs en été. Des zones en dépression (mardelles) caractérisées par une végétation hygrophile peuvent éventuellement être présentes au contact de ces pelouses. Cet habitat présente à la fois des plantes hygrophiles et mésophiles : il fait transition vers les prairies humides du [Molinion] (E3.51). Ces formations sont notamment connues des marnes de Lorraine.
2) Variante méso-xérophile - correspondant à la sous-alliance du [Teucrio montani - Mesobromenion erecti] :
Cette variante représente l'aile la plus sèche du [Mesobromion] et colonise les sols les plus superficiels. On y trouve à la fois des plantes mésophiles et des plantes xérophiles, avec passage éventuel vers les pelouses xérophiles du [Xerobromion] (E1.27). Ces pelouses ont été souvent, dans le passé, considérées à tort comme du [Xerobromion].
3) Variante des substrats désaturés ou superficiellement acidifiés - correspondant à la sous-alliance du [Chamaespartio sagittalis - Agrostidenion tenuis] :
En Fagne-Famenne, des pelouses particulières se développent sur les schistes plus ou moins calcarifères du Dévonien supérieur. Sur ces pentes schisteuses, le sol est très peu profond. Ces pelouses, qui ont été très peu décrites, comportent un mélange d'espèces caractéristiques du [Mesobromion] en mélange avec de nombreuses espèces silicicoles. Par contre, les graminées sociales typiques du [Mesobromion], [B. pinnatum] et [B. erectus], sont généralement peu présentes, voire absentes. Les graminées dominantes dans ces pelouses sont plutôt [Agrostis capillaris], [Festuca ovina s.l.] et [Deschampsia flexuosa]. Ces pelouses font également transition vers les landes mésotrophes (F4.2a).
Districts condruzien et de la Fagne-Famenne (Vallée de la Meuse entre Hastière et Huy ; vallées de plusieurs affluents et sous-affluents de la Meuse - surtout la Lesse, l'Ourthe et le Viroin ; massif de Philippeville), Jurassique (principalement Torgny et marnières) et limoneux (Montagne Saint-Pierre surtout)
Formations généralement fermées (recouvrement généralement > 90%) dominées par des graminées vivaces. La strate herbacée est dominée par des espèces graminoïdes telles que [Brachypodium pinnatum], [Bromus erectus], [Carex caryophyllea], [Carex flacca], [Festuca lemanii], [Koeleria macrantha], [Koeleria pyramidata] et [Sesleria caerulea]. L'abondance relative de ces espèces varie aussi bien géographiquement avec les conditions climatiques et édaphiques que localement avec la topographie et la gestion (ou l'absence de gestion). Par exemple, [Festuca lemanii] et [Koeleria macrantha] sont favorisées par le pâturage, ainsi que [Brachypodium pinnatum] dans une moindre mesure. [Bromus erectus] est, s'il est présent, favorisé par le fauchage. Différents faciès peuvent coexister et produire de cette façon des formations végétales apparemment différentes.
Ces graminées sont accompagnées d'un cortège très riche de dicotylées et autres monocotylées, dont la floraison est échelonnée au cours de la saison - notamment celle des orchidées au printemps, et, à l'arrière-saison, celle des gentianes. Cette flore se compose d'une majorité de vivaces, avec cependant quelques annuelles ou bisannuelles, généralement en faible nombre, sauf dans les formations les plus xériques ou lorsqu'il y a surpâturage local, entre autres par les lapins. Au sein des pelouses, la présence d'assez nombreux buissons dispersés est également à noter ([Juniperus communis], [Rosa sp.], [Prunus spinosa] et d'autres plantes ligneuses pionnières des fourrés neutroclines à calcicoles).
Au sein de ces pelouses, [Brachypodium pinnatum] forme régulièrement des peuplements denses. La couverture dense et l'accumulation de la litière qui se décompose lentement provoquent une réduction de l'ensoleillement au sol. En réponse à ces changements, la diversité spécifique est drastiquement réduite. La pelouse est alors pauvre, parfois même dépourvue d'espèces spéciales. L'extension de [B. pinnatum] peut avoir plusieurs causes :
- l'eutrophisation, notamment suite au lessivage de l'azote provenant d'exploitations agricoles voisines ou issus de l'atmosphère (pluies azotées) ;
- la réduction ou l'abandon de la gestion (pâturage, fauche), ou une gestion aux modalités inadaptées (fauche trop tardive, pression de pâturage insuffisante, incendie trop fréquent) ;
- l'embroussaillement qui crée des zones ombragées dans la pelouse, où [B. pinnatum] est favorisé ;
- [B. pinnatum] peut également devenir dominant quand la pelouse succède à des défrichements récents ou à d'anciennes parcelles cultivées.
Un faciès similaire, plus rare, où le recouvrement en [Bromus erectus] augmente suite à l'abandon du pâturage ou du régime de fauche, peut également se développer. Ce faciès dominé par [B. erectus] s'accompagne également d'une régression de la plupart des autres espèces typiques de la pelouse.
Les habitats adjacents ou pouvant former des complexes.
Fourrés sur sols acidoclines à neutroclines, frais (F3.11), Formations à genévrier commun sur pelouses calcicoles (F3.162), Chênaies-charmaies subatlantiques calciphiles (G1.A17), Hêtraies calcicoles médio-européennes (G1.66).
Code | Nom résumé WalEUNIS | Relation | Nom de la série | Commentaires |
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F3.11 | Fourrés sur sols neutroclines à acidoclines, frais | |||
G1.66 | Hêtraies calcicoles médio-européennes | |||
G1.A17 | Chênaies-charmaies subatlantiques calciphiles |
Le cortège floristique typique des pelouses calcaires mésophiles et méso-xérophiles, [Festuco-Brometea] et [Brometalia erecti], se compose des espèces suivantes :
Aceras anthropophorum*, Ajuga genevensis*, Allium oleraceum, Anacamptis pyramidalis*, Anthyllis vulneraria, Asperula cynanchica, Avenula pratensis*, Blackstonia perfoliata*, Brachypodium pinnatum, Bromus erectus, Bunium bulbocastanum*, Campanula glomerata*, Carex caryophyllea, Carex flacca, Carex tomentosa*, Carlina vulgaris, Centaurea scabiosa, Centaurium erythrea, Cirsium acaule, Eryngium campestre*, Euphorbia cyparissias, Festuca lemanii, Galium pumilum, Gentiana cruciata*, Gentianella ciliata*, Gentianella germanica, Gymnadenia conopsea*, Gymnadenia odoratissima*, Helianthemum nummularium, Himantoglossum hircinum*, Hippocrepis comosa, Koeleria macrantha, Koeleria pyramidata, Linum catharticum, Medicago lupulina, Onobrychis viciifolia, Ononis repens, Ononis spinosa, Ophrys apifera*, Ophrys fuciflora*, Ophrys insectifera*, Ophrys sphegodes*, Orchis militaris*, Orchis simia*, Orchis ustulata*, Pimpinella saxifraga, Plantago media, Polygala comosa, Potentilla neumanniana, Primula veris, Prunella laciniata, Ranunculus bulbosus, Salvia pratensis*, Sanguisorba minor, Scabiosa columbaria, Sesleria caerulea, Teucrium chamaedrys, Thymus praecox subsp. praecox*, Trifolium montanum*.
Cet habitat peut également abriter des espèces des lisières et ourlets thermophiles et/ou mésophiles :
Ourlets thermophiles : Aquilegia vulgaris, Buphtalmum salicifolium*, Bupleurum falcatum, Campanula persicifolia, Digitalis lutea, Fragaria viridis*, Geranium sanguineum*, Helleborus foetidus, Hypericum montanum*, Inula conyzae, Limodorum abortivum*, Lithospermum officinale, Orchis mascula, Polygonatum odoratum, Seseli libanotis, Silene nutans, Vincetoxicum hirundinaria.
Ourlets mésophiles : Agrimonia eupatoria, Astragalus glycyphyllos, Carex montana*, Clinopodium vulgare, Epipactis muelleri, Galium verum, Inula salicina*, Lathyrus sylvestris, Orchis purpurea*, Origanum vulgare, Poa pratensis subsp. angustifolia, Solidago virgaurea, Trifolium medium, Viola hirta.
Les espèces des pelouses silicicoles peuvent être bien représentées :
Agrostis capillaris, Antennaria dioica*, Coeloglossum viride*, Cuscuta epithymum*, Danthonia decumbens, Festuca heteropachys, Genista pilosa, Genista tinctoria, Genistella sagittalis, Gentianella campestris*, Hieracium pilosella, Luzula campestris, Platanthera bifolia*, Polygala vulgaris, Stachys officinalis, Spiranthes spiralis*, Thymus pulegioides, Trifolium ochroleucon*, Viola canina.
Toute une série d'espèces compagnes peuvent également être fréquemment rencontrées dans ces pelouses, sans être spécifiquement caractéristiques de ces formations. Ces espèces sont, notamment :
Achillea millefolium, Anthoxanthum odoratum, Avenula pubescens, Briza media, Campanula rotundifolia, Centaurea subgen. jacea, Dactylis glomerata, Dactylorhiza fuchsii, Daucus carota, Epipactis atrorubens*, Euphrasia stricta, Hypericum perforatum, Knautia arvensis, Leontodon hispidus, Leucanthemum vulgare, Lotus corniculatus, Orchis morio*, Orobanche purpurea*, Phleum bertolonii, Picris hieracioides, Plantago lanceolata, Platanthera chlorantha*, Rhinanthus alectorolophus*, Rhinanthus angustifolius*, Rhinanthus minor, Senecio erucifolius, Senecio jacobaea, Tragopogon pratensis, Trifolium pratense, Trifolium repens, Vicia cracca, Vicia hirsuta, Vicia sativa subsp. nigra.
En ce qui concerne les différentielles des différentes variantes :
1) Variante sur sols à régime hydrique alternatif - correspondant à la sous-alliance du [Tetragonolobo maritimi - Mesobromenion erecti] :
Ces pelouses fermées sont dominées par les plantes caractéristiques du [Mesobromion] et, en particulier, [Bromus erectus], bien que ce dernier puisse être absent. Elles sont également souvent marquées par l'abondance de [Carex flacca] et par les espèces de gentianes.
Parmi les espèces listées dans les cortèges ci-dessus, les plus caractéristiques des pelouses des alluvions et substrats marneux sont :
Avenula pubescens, Blackstonia perfoliata*, Bromus erectus, Carex flacca, Carlina vulgaris, Cirsium acaule, Coeloglossum viride*, Dactylorhiza fuchsii, Genista tinctoria, Gentiana cruciata*, Gentianella ciliata*, Gentianella germanica, Gymnadenia conopsea*, Gymnadenia odoratissima*, Koeleria pyramidata, Linum catharticum, Ononis repens, Orchis morio*, Picris hieracioides, Pimpinella saxifraga, Plantago media, Polygala comosa, Senecio erucifolius.
Par ailleurs, en plus de ce cortège habituel des pelouses calcaires, la fidélité d'un certain nombre d'espèces du [Molinion] distingue nettement cet habitat des autres pelouses calcaires du [Mesobromion]. Ces espèces sont, entre autres :
Carex panicea, Carex tomentosa*, Colchicum autumnale, Festuca arundinacea, Molinia caerulea, Peucedanum carvifolia, Scorzonera humilis*, Selinum carvifolia, Serratula tinctoria*, Silaum silaus, Succisa pratensis.
2) Variante méso-xérophile - correspondant à la sous-alliance du [Teucrio montani - Mesobromenion erecti]
Parmi les espèces caractéristiques des pelouses, certaines présentent une tendance xérophile plus marquée et se retrouvent généralement dans des pelouses méso-xérophiles sur sols plus superficiels : Asperula cynanchica, Eryngium campestre*, Helianthemum nummularium, Hippocrepis comosa, Potentilla neumanniana, Sesleria caerulea, Teucrium chamaedrys, Thymus praecox subsp. praecox*. Dans ces pelouses, certaines espèces caractéristiques du [Xerobromion] sont généralement bien représentées : Anemone pulsatilla*, Carex humilis, Dianthus carthusianorum, Fumana procumbens*, Globularia bisnagarica*, Linum leonii*, Linum tenuifolium*, Orobanche teucrii, Teucrium montanum*.
3) Variante sur sols schisteux ou décarbonatés - correspondant à la sous-alliance du [Chamaespartio sagittalis - Agrostidenion tenuis]
Les pelouses sur schistes calcarifères de Fagne-Famenne comportent des espèces typiques du [Mesobromion] : Carex caryophyllea, Carlina vulgaris, Cirsium acaule, Galium pumilum, Helianthemum nummularium, Koeleria macrantha, Pimpinella saxifraga, Potentilla neumanniana, Sanguisorba minor, etc. Ces espèces se mélangent avec les espèces silicicoles suivantes : Agrostis capillaris, Calluna vulgaris, Danthonia decumbens, Deschampsia flexuosa, Dianthus armeria, Dianthus deltoides*, Festuca heteropachys, Genistella sagittalis, Hieracium pilosella, Jasione montana, Rumex acetosella, Stachys officinalis, Teucrium scorodonia, Veronica officinalis, Viola canina, etc.
Très fréquemment, dans ces pelouses, on trouve des plages de sol nu où des pelouses à annuelles peuvent se développer. Les espèces annuelles associées à ces pelouses sur schistes calcarifères sont : Aira praecox, Ornithopus perpusillus*, Trifolium dubium, Trifolium campestre, Trifolium striatum*, etc.
4) Particularités des pelouses sur dolomie
Sur les affleurements de dolomie et de calcaires dolomitiques (Massif de Philippeville principalement), se trouvent également des pelouses mésophiles au sein desquelles on trouve des « dolomiticoles préférentielles », sans qu'il n'existe de flore dolomiticole exclusive. Ces espèces sont principalement : Agrostis gigantea, Anacamptis pyramidalis*, Botrychium lunaria*, Orchis ustulata*. D'autres espèces sont caractéristiques des pelouses ouvertes associées à ces pelouses sur dolomie : Catapodium rigidum, Nardurus maritimus*.
5) Particularités des pelouses anciennement mises en culture
Dans les pelouses qui ont connu une mise en culture dans le passé, une série d'espèces indicatrices de cette ancienne occupation du sol peuvent se retrouver : par exemple, Ajuga chamaepitys*, Althaea hirsuta, Arrhenatherum elatius, Bunium bulbocastanum*, Centaurea scabiosa, Lathyrus tuberosus, Lithospermum officinale, Melampyrum arvense, Onobrychis viciifolia, Stachys annua, Stachys germanica*, Trisetum flavescens. Certaines de ces espèces (Arrhenatherum elatius, Trisetum flavescens, etc.) peuvent néanmoins être présentes, sans témoigner d'une mise en culture ancienne.
* espèces menacées en Wallonie au sens du Décret relatif à la conservation des sites Natura 2000 ainsi que de la flore et la faune sauvages (décret du 6 décembre 2001, Annexe VIb).
Relation | Code | Nom Natura 2000 | Commentaires |
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<est une partie de | 6210 | Pelouses calcaires et faciès d'embroussaillement |
Cet habitat s'est maintenu au cours des siècles grâce aux pratiques agro-pastorales traditionnelles (pâturage itinérant principalement). L'abandon de ces pratiques aujourd'hui rend nécessaire la gestion des éléments relictuels de cet habitat par fauchage et/ou pâturage extensifs (ovins et caprins). En plus de la protection et la gestion de ces éléments relictuels et étant donné la régression et la fragmentation subies par cet habitat au cours des dernières décennies, des mesures de restauration doivent être envisagées (zones embroussaillées, zones de recolonisation forestière, zones d'enrésinement). Les éléments restaurés devront être également gérés par fauchage et/ou pâturage extensifs.
Cet habitat était jadis assez étendu dans son aire de distribution mais a subi une forte régression et une fragmentation suite à l'enrésinement, à l'intensification des pratiques agricoles, à l'exploitation du sous-sol et à l'urbanisation. Par conséquent, les surfaces actuelles sont insuffisantes pour assurer la conservation des espèces. Par ailleurs, suite à l'abandon des pratiques agro-pastorales ayant donné naissance à cet habitat, les fragments relictuels sont soumis à l'envahissement par les graminées sociales ([Brachypodium pinnatum] et [Bromus erectus]) y réduisant drastiquement la diversité floristique et à la recolonisation arbustive et forestière.
Sans objet
MAHY-BOTTIN