• F5 - Condroz central et oriental

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Conservation d'un ensemble de pelouses calaminaires d'un intérêt exceptionnel.

La principale menace concerne le projet de liaison autoroutière entre Cérexhe-Heuseux et Beaufays, qui risque de détruire la majeure partie du site (autoroute et bretelles d'accès !).
Un éventuel assainissement du site par la Spaque est possible.
Les activités de motocross sont à surveiller, mais cette activité n'est pas incompatible ici avec la préservation du milieu à condition d'être canalisée et bien organisée.
Des remblais ont été constatés à plusieurs endroits.

Les zones de pelouses calaminaires devraient impérativement être érigées en réserve naturelle !

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La bryoflore a été partiellement inventoriée en septembre 2014 par A. Sotiaux et coll., plus spécifiquement au niveau des pelouses sur sol intoxiqués du versant sud-ouest (essentiellement sur le territoire de Chaudfontaine). Deux métallophytes remarquables y sont présents:

- Scopelophila cataractae, découvert dans les années 1980 où il était fort abondant, et visiblement en voie de disparition (seule une petite plage a pu être trouvée, sur bloc rocheux ombragé).

- Pohlia flexuosa, espèce très rare en Wallonie et très peu abondante également sur le site.

Les autres bryophytes observés sont Weissia controversa (abondant dans les zones d'écoulement d'eau), Ceratodon purpureus, Pohlia nutans, Amblystegium serpens, Pseudoscleropodium purum, Barbula convoluta, Eurhynchium striatum, Aneura pinguis (zone humide à l'ombre d'un gros bloc rocheux), Riccardia chamedryfolia (id), Cephaloziella divaricata (id), Lophocolea bidentata (id), Schistidium apocarpum s.l. (sur les blocs de scories) et Metzgeria furcata (sur un chêne).

La faune des Fonds de Forêt présente une richesse remarquable en lien avec la diversité des habitats.

Les lépidoptères rhopalocères, ou papillons de jour, constituent sans conteste le groupe le mieux connu du site, faisant l'objet de recensement depuis au moins 20 ans. Au cours de ces dernières années, près de 40 espèces différentes y ont été notées dont plusieurs ont une valeur patrimoniale élevée. C'est le cas du petit nacré (Issoria lathonia), dont la chenille se developpe aux dépens de la violette calaminaire et qui possède ici la population la plus prospère de Wallonie. ERTZ & GRAITSON (2001) ont en effet montré, par la méthode CMR (capture-marquage-recapture), que le site accueillait plus d'un millier d'individus différents.

La présence d'autres espèces de rhopalocères méritent également d'être soulignée, comme le cuivré fuligineux (Lycaena tityrus), le petit collier argenté (Boloria selene), le moyen nacré (Argynnis adippe), le grand nacré (Argynnis aglaja). Les trois dernières espèces citées, dont les chenilles sont également liées aux plantes du genre Viola, semblent avoir colonisé le site assez récemment et ne sont pas signalées par GRAITSON et al. (2005). Une autre espèce emblématique est apparue récemment dans les Fonds de Forêt, il s'agit du damier du plantain (Melitaea cinxia) dont les premières observations remontent à 2018 et qui est en expansion dans la région liégeoise à partir d'un noyau issu d'une réintroduction dans les années 1990 à la Montagne Saint-Pierre.

Les orthoptères sont représentés par au moins 16 espèces, la plus remarquable étant le grillon des champs (Gryllus campestris).

Les petites mares situées dans la partie supérieure du site, au niveau du terrain de motocross, accueillent une dizaine de libellules, incluant l'agrion nain (Ischnura pumilio) espèce typiquement pionnière, ainsi que le sympétrum noir (Sympetrum danae), assez rare dans la région.

Parmi les coléoptères Carabidae, on y a trouvé plusieurs éléments en nette régression comme Amara equestris, Cymindis humeralis, Harpalus rufitarsis, Leistus spinibarbis, Pterostichus lepidus (DUFRENE, 1990).

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Les premières traces d'activité industrielle à Prayon remontent à 1503, date à laquelle le lieu-dit 'la blanche plombière' apparaît dans un acte notorial. Plusieurs actes témoignent de litiges entre les exploitants de la 'soufrerie' et leurs voisins. Par exemple, en 1700, ils durent payer ' à un prix fixé par les experts, les dégâts occasionnés aux cultures avoisinantes par leurs fumées'. Bien que ces exploitants considéraient que leurs activités ne nuisaient en rien à la santé humaine ni à la végétation, elles pertubèrent sans doute le couvert végétal en place tout en n'ayant qu'un impact réduit. À partir de 1829, des unités de traitement de la blende (sulfure de zinc) s'installent dans la région. Pour obtenir le zinc à partir du minerai, on pratiquait la désulfuration avec production d'acide sulfurique et réduction des oxydes. Ce procédé impliquait le rejet, dans l'atmosphère, de fumées riches en oxydes acides et en poussières métalliques. Ce sont elles qui ont conditionné la transformation du couvert forestier initial, qui semble surtout être intervenue au début du 20e siècle. Celà est probablement lié à la très forte augmentation de la production de zinc qui est passée de 238 tonnes en 1846 à plus de 20000 tonnes en 1913. La fin de ces activités a eu lieu vers 1970.

OFFH

E. GRAITSON (aCREA, Conseil et Recherche en Ecologie appliquée, Université de Liège, Sart-Tilman, 4000 Liège).