La santé des animaux sauvagesfait référence à leur état physique, mental et social, ainsi qu'à leur capacité à s'adapter aux changements environnementaux. Les menaces environnementales qui pèsent sur la faune sauvage, telles que la destruction des habitats, le changement climatique, la pollution et la surexploitation des ressources, peuvent compromettre leur santé et leur survie.

La santé de la faune sauvage est étroitement interconnectée à la nôtre. Les animaux sauvages sont essentiels à l'équilibre des écosystèmes. Le concept One-Health souligne que la santé humaine, animale et environnementale sont étroitement interconnectées et doivent être abordées de manière holistique.

La santé et le bien-être des animaux sauvages ont un impact non-négligeable sur la santé humaine, la santé des animaux domestiques et également la santé écosystémique, comme illustré ci-dessous :

Santé humaine
Les animaux sauvages peuvent être porteurs de maladies qui peuvent se propager aux humains ( Maladies infectieuses transmissibles à l'homme ). D'après le site de l'Organisation Mondiale de la Santé Animale, 60% des agents pathogènes qui sont responsables de maladies humaines proviennent des animaux domestiques et de la faune sauvage. Cependant, l'activité humaine joue un rôle clé dans la propagation des maladies infectieuses.

Santé des animaux domestiques
De nombreux agents pathogènes peuvent infecter à la fois les animaux sauvages et les animaux domestiques. Les animaux sauvages peuvent constituer un réservoir pour certains de ces agents pathogènes, compliquant la lutte contre les maladies chez les animaux domestiques. L'impact économique est non négligeable, non seulement au niveau de la lutte contre les maladies (abattage de bétail, vaccinations, traitements...), mais également en affectant négativement le commerce international de certains animaux et produits.

Santé écosystémique
L'impact des agents pathogènes sur la faune sauvage peut être relativement discret mais important à long terme, en diminuant par exemple le taux de reproduction ou l'espérance de vie. L'impact peut également être beaucoup plus radical, entraînant un taux de mortalité très élevé. Ces conséquences peuvent entraîner une diminution des services écosystémiques, la perte de biodiversité et l'altération des chaînes alimentaires. Vu la haute valeur économique et sociale des animaux sauvages pour les sociétés humaines, les conséquences peuvent être très importantes et variées, par la diminution de sources de nourriture, par l'impact sur le tourisme et les loisirs, du fait de leur importance culturelle et esthétique pour certaines populations ou de leur valeur écologique.

1 : la surveillance de la santé de la faune sauvage

Deux approches complémentaires, la surveillance et les méthodes préventives et de lutte, sont combinées pour protéger la santé de la faune sauvage et prévenir la propagation de maladies.

La surveillance a pour objectif de détecter et suivre la présence de certaines maladies, telles que celles répertoriées par le Règlement européen Animal Health Law , y compris les maladies émergentes (lien vers page maladies émergentes). Les maladies émergentes résultent, soit de l'arrivée d'un agent pathogène non connu, soit pour un agent pathogène connu, de sa modification, de sa propagation à une nouvelle région ou à une nouvelle espèce. La surveillance des maladies de la faune sauvage est basée sur deux approches, la surveillance passive et la surveillance active.

La surveillance passive , encore appelée surveillance événementielle, consiste à recueillir des informations sur les maladies à partir de signalements spontanés, tels que des observations d'animaux malades ou morts signalés par le grand public, les chasseurs ou les naturalistes. Cette approche permet de détecter des cas inhabituels ou suspects de maladies et d'alerter, via le 1718/1719, le DNF qui enquêtera plus avant et collectera la carcasse en fonction des cas. Les carcasses collectées sont alors autopsiées par les vétérinaires travaillant pour le service de Santé et pathologies de la Faune sauvage de l'ULg afin de pour déterminer la cause de la mort et détecter des agents pathogènes éventuels.

Important : Si vous découvrez une carcasse de sanglier, ne vous approchez pas et ne touchez pas la carcasse, et tenez votre chien en laisse. Prévenez immédiatement le 1718 (pour les francophones) ou 1719 (pour les germanophones) SOS environnement en mentionnant la localisation exacte de la carcasse, alternativement, vous pouvez notifier la découverte de la carcasse de sanglier en ligne . De cette manière, vous participerez à la surveillance passive permettant de détecter précocement la peste porcine africaine (lien page peste porcine africaine) et d'ainsi rapidement arrêter sa propagation.

La surveillance active , encore appelée surveillance programmée, implique la recherche proactive de maladies en prélevant des échantillons sur animaux sauvages de manière systématique en suivant un plan d'échantillonnage établi à l'avance. Cela peut inclure la collecte d'espèces animales ciblées mortes dans une zone précise, la capture et l'échantillonnage d'animaux, ainsi que des enquêtes sur le terrain pour collecter des données sur la santé des populations animales. Cette approche permet une meilleure compréhension de la prévalence(*) des maladies et de leur distribution géographique.

(*) En épidémiologie, la prévalence est le rapport entre l'ensemble des cas d'une maladie et l'ensemble de la population exposée, à une date donnée. Ce rapport représente la proportion des individus concernés par cette maladie.

2 : les mesures préventives et de lutte

En surveillant de près les populations animales, en identifiant les signes de maladie et en collectant les dépouilles d'animaux sauvages ciblés, le DNF peut prendre des mesures préventives et de lutte pour contrôler et limiter la propagation de ces maladies.
Les mesures mises en place dépendent de la maladie, de l'espèce animale et de la zone infectée et d'autres facteurs environnementaux ou socio-économiques.

Les animaux de la faune sauvage peuvent être porteurs de maladies transmissibles à l'homme ( zoonoses ). Afin de préserver votre santé, quelques recommandations d'hygiène sont à suivre. Ces recommandations vous permettront également de participer à la protection de la santé des animaux sauvages.

Que faire si vous découvrez un animal sauvage blessé ou affaibli ?

Ne touchez pas l'animal. Les animaux malades, blessés ou épuisés se sentent souvent menacés lorsqu'ils sont touchés et peuvent parfois réagir de manière agressive. Nous vous recommandons d'observer d'abord l'animal pour vous assurer qu'il est bien affaibli.

Il s'agit d'un jeune animal . Certains jeunes s'aventurent à l'extérieur du nid ou de la tanière, mais souvent les parents continuent à les nourrir. De jeunes faons peuvent être cachés dans la végétation par leur mère, mais ils sont également nourris par leur mère. Ne touchez pas ces animaux, votre odeur peut amener les animaux parents à rejeter les petits. N'intervenez que si vous constatez une carence de soins parentaux.

Si vous pensez que l'animal est en détresse, appelez un centre de revalidation des espèces animales vivant naturellement à l'état sauvage spécialisé dans la manipulation et les soins à apporter à la faune sauvage. Les CREAVES vous donneront les conseils permettant les meilleurs soins adaptés à ces animaux. Attention, il est interdit de détenir chez soi, même malades ou blessés, des animaux protégés ; ceux-ci doivent être soignés dans un CREAVES. Pour vous protéger, portez des gants et lavez-vous les mains après toute manipulation (pour les oiseaux : voir recommandations grippe aviaire ).

Que faire si vous découvrez un animal sauvage mort ?

Gardez vos distances et ne touchez pas le cadavre . Les animaux morts peuvent être contaminés par des pathogènes.
Une règle de salubrité publique stipule que le gestionnaire ou le propriétaire veille à ce qu'un cadavre ne se décompose pas sur place.
Certaines espèces sont suivies par les scientifiques, il est donc préférable que vous signaliez aux autorités compétentes que vous avez trouvé un cadavre. Surtout si vous avez découverts plusieurs carcasses ensembles. En effet, une maladie ou une intoxication peut être la cause de cette mortalité.

Quels sont les gestes de tous les jours permettant de préserver ma santé et celle des animaux sauvages ?

Chez vous :
· Veillez à jeter vos restes de repas contenant de la viande de porc dans des poubelles fermées (lien PPA) ;
· Nettoyez les fruits et légumes de votre potager avant de les consommer.

Lors de vos activités à l'extérieur (ex : balades à pied ou à vélo) :
· Tenez votre chien en laisse en forêt (code forestier) ;
· Ne jetez pas de nourriture contenant de la viande de porc à l'extérieur, uniquement dans des poubelles fermées ;
· Nettoyez vos chaussures et roues de vélo après votre activité ;
· Nettoyez vos mains après votre activité ;
· Nettoyez les fruits ou les champignons que vous avez récoltés avant de les consommer.

Lors de vos voyages à l'étranger :
· Évitez de transporter de la viande ou déclarez-la aux autorités.
· Evitez tout contact avec une exploitation porcine après un déplacement vers un pays infecté par la peste porcine africaine pendant 3 jours (voir " mesures dans toutes les Belgique ").

Notre page web dédiée à la santé de la faune sauvage vise à informer et sensibiliser sur ces questions cruciales. Nous vous invitons à
· explorer nos ressources éducatives,
· vous tenir au courant des dernières actualités,
· découvrir et partager des histoires inspirantes de conservation et
· apprendre comment vous pouvez contribuer à la préservation de la faune sauvage.
Ensemble, nous pouvons créer un avenir où les animaux sauvages prospèrent, les écosystèmes s'équilibrent et la santé de tous est préservée.

Pour toute question concernant la santé de la faune, écrivez à sante.faunespw.wallonie.be ou au Service Faune Sauvage, avenue Maréchal Juin 23, 5030 Gembloux.