La Liste rouge des espèces menacées (ci-après « Liste rouge ») est un concept développé par l'Union Internationale de la Conservation de la Nature (UICN) depuis 1964 (UICN, 2012). Elle permet de hiérarchiser les espèces en fonction de leur risque de disparition (global ou au niveau d'une région), de lister les menaces et les pressions connues sur ces espèces, de sensibiliser tous les acteurs et de suggérer les mesures à mettre en place afin de limiter le risque d'extinction des espèces. Il s'agit d'un outil essentiel de la conservation de la nature, notamment parce qu'elle permet une communication claire et précise sur l'état de la biodiversité.
La démarche de l'UICN, d'abord mise au point pour une évaluation du statut des espèces au niveau mondial, est applicable à un niveau régional moyennant certaines adaptations décrites dans les lignes directrices (UICN France, 2018). En Wallonie, des Listes rouges ont été développées pour plusieurs groupes bien étudiés1, pour un total de 2.197 espèces, dont 65 % de plantes vasculaires. Elles ont été élaborées il y a plus d'une dizaine d'années (entre 2007 et 2010 pour les groupes qui nous concernent ici), à partir de données encore plus anciennes. Or, le statut des espèces évolue rapidement, dans le monde changeant actuel. Bien entendu, de nombreux facteurs de pressions sont toujours présents et à ceux-ci s'en ajoutent d'autres dont l'empreinte se renforce, comme les changements climatiques. À côté de cela, des mesures sont mises en place pour contrer le déclin de la biodiversité : développement du réseau Natura 2000, projets de restauration d'habitats patrimoniaux, méthodes agroenvironnementales. Il est donc essentiel de se baser sur les données les plus récentes disponibles pour évaluer l'évolution des risques d'extinction. Il faut aussi préciser que les Listes rouges publiées dans le passé ont été réalisées par des équipes de spécialistes différents et le processus d'établissement et les critères définis ne sont pas toujours facilement disponibles et n'ont pas été les mêmes. Il est aujourd'hui nécessaire de rendre le processus transparent, même pour les indispensables avis d'experts.
C'est à cette fin qu'un marché public de services a été lancé en 2020 par le DEMNA (SPW-ARNE) grâce auquel l'asbl Natagora s'est vue confier le développement de l'approche méthodologique pour les groupes taxonomiques suivants : oiseaux, chauves-souris, reptiles et amphibiens, ces deux derniers groupes étant traités ensemble en appliquant bien entendu en priorité les lignes directrices publiées par l'UICN.
La liste rouge relative aux Reptiles est consultable ici : Graitson E., Goffart Ph. & A. Weiserbs, 2021 (PDF-815 ko)