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LIFE Vallées ardennaises

 
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BE33027 Vallée de la Lembrée et affluents (771.924 ha)

La Lembrée est un petit affluent de la rive droite de l'Ourthe. Le site, varié, comprend des milieux forestiers et des milieux ouverts tantôt sur sols calcaires tantôt sur substrats ardennais. La partie sur calcaire s'étend principalement de Vieuxville à Ferrière. Le périmètre sur sols plus acides est compris entre Ferrières, Ernonheid et Rouge Minière.

Les massifs forestiers justifient la désignation du site par leur grande diversité, que ce soit sur roches acides ou calcaires (9110, 9180*, 91E0*, 9130, 9150, 9160, 9190). Parmi les nombreux habitats forestiers visés par la Directive Habitat, deux sont prioritaires : la forêt alluviale et les érablières de ravin.

Lorcé présente d'exceptionnelles lentilles tourbeuses non dégradées, à basse altitude, et des coupes récentes d'épicéas sur tourbe. S'y observent également de petites zones de tourbière haute active (7110*), dégradée (7120) et de tourbière de transition (7140).

La Cigogne noire ( Ciconia nigra ) est un nicheur régulier dans les massifs forestiers et fréquente les prairies humides et pâtures avoisinantes. La hêtraie est favorable au rare Pic cendré ( Picus canus )(à rechercher) et au Pic noir ( Dryocopus martius) ; le Pic mar ( Dendrocopos medius) dans les chênaies, alors que la Bondrée apivore ( Pernis apivorus ) préfère les forêts plus mélangées avec sous-étage.

Au niveau des cours d'eau, les espèces d'intérêt communautaire sont également représentées par le Martin-pêcheur ( Alcedo atthis ) et le Castor ( Castor fiber ).

Au l'extrême ouest du site, au sud du village de Vieuxville, le bois de Grande Va est installé sur un ravin encaissé prenant place dans un massif calcaire où l'on rencontre des conditions pédologiques, topographiques et écologiques très contrastées. Ainsi, sur les affleurements rocheux ensoleillés prennent place des fragments de pelouse sèche riches en plantes herbacées. Le versant nord, au contraire, est couvert par une végétation essentiellement forestière et notamment, en bas de pente, par une forêt de ravin à l'ambiance fraîche et ombragée typique, riche en mousses et renfermant aussi l'Actée en épi ( Actaea spicata ) et le Polystic à aiguillons ( Polystichum aculeatum ). Une des espèces végétales les plus remarquables du site est le Genévrier ( Juniperus communis ). Sur le plan faunistique, on note une avifaune particulièrement diversifiée.

La gestion de cette réserve forestière vise principalement à la conservation et la restauration des pelouses sèches (incluant la régénération du genévrier) et à favoriser les peuplements feuillus naturels au détriment des plantations résineuses.

Un peu plus à l'est, le bois de Lembrée s'étend à l'ouest du village de Ferrières. Il montre une succession des stades évolutifs assez complète et tout à fait remarquable depuis la roche nue siliceuse (grès du Couvinien) jusqu'à la forêt, qui tient ici essentiellement de la chênaie sessiliflore thermophile. L'intérêt actuel du site réside essentiellement dans l'aspect didactique de cette série évolutive. La présence de quelques espèces de la flore est cependant à souligner, tel le Genévrier ( Juniperus communis ) et la Doradille septentrionale ( Asplenium septentrionale ) minuscule fougère des rochers acides. Une partie du bois de Lembrée jouit du statut de réserve forestière. La propriété de Grimonster, s'étend au vaste domaine forestier qu'entoure le château du même nom et son parc. Les forêts acidophiles y sont variées, essentiellement constituées de taillis et de taillis sous futaie; la hêtraie à luzule blanche, la chênaie sessiliflore, la chênaie à charme ou la frênaie alluviale occupent une grande partie de la surface. Des étangs, une pâture et une prairie humide de fauche complètent le paysage à proximité du château. Dans ce contexte, de nombreux oiseaux sont connus ; beaucoup y nichent, comme plusieurs pics, le cincle plongeur ou la cigogne noire, ou y séjournent régulièrement. Le ruisseau du Pouhon ou de la Lembrée qui traverse la réserve, montre des eaux poissonneuses d'une rare qualité où vivent des insectes, des batraciens et des oiseaux liés au milieu aquatique, tous inhabituels. Une ancienne glacière est recherchée par des chauves-souris. Les deux réserves naturelles domaniales comportent des habitats à haute valeur biologique sur sols hydromorphes.

Le site BE33027 comprend des belles surfaces de hêtraies acidophiles (9110 – 30 ha), des forêts alluviales (91E0* – 11 ha) et quelques forêts de pente (9180* – 7 ha). Malgré cela, de nombreuses parcelles ont été enrésinées (25 ha de résineux sur pentes fortes, 9 ha sur sols alluviaux). Le site possède donc un bon potentiel de restauration de ces habitats.

Au sein des réserves existantes, le travail de restauration pourra être envisagé sans devoir négocier avec les propriétaires. Les propriétaires privés concernés par les habitats ciblés seront démarchés, en vue d'acheter des parcelles (action B1) ou de signer des conventions trentenaires (action B2). Pour les propriétés communales d'Aywaille, un accord de principe a été donné pour la participation au projet LIFE.

Les actions qui sont visées dans ce site sont :

  • C1 : restauration des forêts naturelles via l'élimination des semis

  • C2 : nettoyage des coupes

  • C3 : plantations de feuillus indigènes et protections

  • C4 : restauration du lit majeur

  • C5 : lutte contre les exotiques envahissantes

  • C6 : pour la libre circulation de la faune aquatique, 5 levées d'obstacles potentielles sur la Lembrée

  • C7 : 400 mètres potentiels de linéaire pour des aménagements du lit mineur

  • C10 : pose de gîtes artificiels en forêt à destination des chauves-souris

  • B3 : abandon de la sylviculture résineuse