Le ruisseau des Grosses Fontaines est de type incrustant. Les bryophytes et les algues bleues caractéristiques des tufs s'y retrouvent.
Le lit de la rivière est occupé, dans sa partie amont, par une frênaie à Carex remota. D'après SOUGNEZ (1967, pp. 94-95), les strates arborée et arbustive sont constituées de Fraxinus excelsior, Alnus glutinosa, Corylus avellana, Viburnum opulus, Salix x multinervis, Quercus robur, Acer pseudoplatanus, Cornus sanguinea, Ulmus glabra, Euonymus europaeus, Sorbus aucuparia, Ligustrum vulgare;
Le tapis herbacé est caractérisé par Carex remota. On note également :
- des espèces nitro-hygrophiles de l'Alno-Ulmion : Festuca gigantea, Rubus caesius, Stachys sylvatica, Silene dioica, Impatiens noli-tangere, Adoxa moschatellina, Ranunculus ficaria, R. repens, Rumex conglomeratus, Geum rivale;
- des hygrophytes tels que Veronica beccabunga, Glyceria fluitans, Scrophularia umbrosa, Caltha palustris, Mentha aquatica;
- des éléments de mégaphorbiaie comme Filipendula ulmaria, Cirsium oleraceum, Deschampsia cespitosa, Valeriana repens, Angelica sylvestris, Cardamine pratensis, Equisetum palustre, Epilobium hirsutum;
- des espèces mésophiles des Querco-Fagetea : Geranium robertianum, Brachypodium sylvaticum, Galium odoratum, Ranunculus auricomus, Paris quadrifolia, Arum maculatum, Primula elatior, Hedera helix;
- diverses espèces compagnes : Ajuga reptans, Oxalis acetosella, Poa trivialis, Lonicera periclymenum, Dryopteris carthusiana, etc.
Bryophytes : Brachythecium rivulare, Eurhynchium swartzii, E. striatum, Mnium undulatum, Cratoneuron filicinum, Mnium affine, Lophocolea bidentata, Calliergonella cuspidata, etc.
PARENT (1969) note la présence dans le vallon de Dipsacus pilosus, Veronica montana, Scrophularia umbrosa, Veronica anagallis-aquatica, Glyceria notata, Pimpinella major, etc.
Sur les coulées pierreuses, une remarquable forêt de ravin s'est developpée. Sous les frênes, les ormes de montagne et les érables sycomores, on trouve quelques frondes d'Asplenium scolopendrium (station déjà connue par VERHULST).
Diverses espèces rares furent jadis citées du site (cf. DETHIOUX 1967) mais on ignore si elles existent encore aujourd'hui. C'est le cas de Rhynchospora fusca, Drosera intermedia, Schoenus nigricans, Silaum silaus, Polystichum aculeatum ainsi qu'une forme de Dryopteris filix-mas très proche de D. x tavelii. Ribes nigrum, présent dans certaines érablières de ravin de la Chiers, semble manquer ici. Mercurialis perennis, Senecio ovatus, Lamium maculatum ne sont pas rares.
Le peuplement bryophytique de cette forêt de ravin est fort riche : on y observe notamment Mnium undulatum et Thamnium alopecurum abondamment fertiles.
Ce groupement est exceptionnel pour le Jurassique, alors qu'il est fréquent dans la vallée de la Chiers toute proche. Dans une synthèse récente consacrée aux forêts du Jurassique, SOUGNEZ (1967) ne le mentionne pas.
En bordure de route, on note l'hybride Cirsium oleraceum x palustre, en présence des deux parents (obs. LAWARLEE). On observe aussi en maints endroits les chloroses intervénales typiques de nombreux arbustes, l'excès de calcaire provoquant une carence relative en fer et en magnésium.