Bien qu'occupant une surface assez réduite, la prairie du Carpu renferme une étonnante mosaïque de groupements végétaux, dont certains sont devenus rarissimes dans le Brabant, comme la prairie humide oligotrophe, par exemple.
La zone inférieure de la prairie porte:
- dans sa partie la plus humide, une prairie marécageuse à Agrostis stolonifera qui est accompagné de Alopecurus geniculatus, Carex hirta, Holcus lanatus, Plantago major, Poa annua, P. trivialis, Glyceria fluitans, Persicaria hydropiper, Mentha aquatica, Isolepis setacea, etc. (Ranunculo-Alopecuretum geniculati) (Lolio-Plantaginea);
- ailleurs, une prairie à Agrostis x murbeckii (= A. capillaris x A. stolonifera), dans laquelle on note : Festuca pratensis, Holcus lanatus, H. mollis, Lolium perenne, etc.
La zone supérieure montre:
- une pelouse maigre à Agrostis capillaris, Festuca rubra, Anthoxanthum odoratum, Lathyrus linifolius, Stachys officinalis, Potentilla erecta, Danthonia decumbens, Pedicularis sylvatica, Polygala serpyllifolia, Festuca filiformis, Succisa pratensis, Dactylorhiza maculata, etc. (Lathyro montani-Nardetum);
- un lambeau de prairie à Molinia caerulea avec Stachys officinalis, Potentilla erecta, Selinum carvifolia, Juncus acutiflorus, Succisa pratensis, Galium uliginosum, etc. (Junco-molinietum);
- une magnocariçaie à Carex acutiformis;
- une mégaphorbiaie fragmentaire à Eupatorium cannabinum, Angelica sylvestris, Filipendula ulmaria, etc.
La lisière forestière, correspondant au bas du site de la Grande Bruyère, est envahie par l'arbuste exotique envahissant Prunus serotina, qui rejette abondamment lorsqu'il est coupé.
L'extrémité sud du site est occupée par une aulnaie alluviale traitée en réserve intégrale.
D'après TAYMANS (2006): La prairie du Carpu est située dans le fond d'un petit vallon, dans lequel coule le ruisseau du Carpu, affluent de la rive droite de la Lasne, alimenté par les sources de la Grande Bruyère. La prairie est caractérisée par une discontinuité de relief. On y distingue une zone inférieure presque plane et une zone supérieure en pente plus prononcée.
La zone inférieure correspond au lit majeur du ruisseau du Carpu et est occupée par une prairie humide de fauche sur alluvions sablo-limoneuses. En son centre a été creusé un drain (vers 1945) qui fait actuellement office de collecteur des eaux usées. Cette prairie a été labourée au moins une fois, et a sans doute été légèrement amendée. Elle fut pâturée intensivement par des bovins jusqu'en 1970. On y a ensuite semé des graminées fourragères (Festuca pratensis). Par après, elle fut convertie en pré de fauche et/ou livrée à un pâturage équin léger.
La zone supérieure correspond à un bourrelet de colluvionnement (colluvions limono-sableuses) et est occupée par une pelouse acidophile à Stachys officinalis. Les deux zones sont séparées par un brusque saut de relief au pied duquel coule le ruisseau du Carpu (MEERTS, 1985).
Plus en amont dans le vallon, ces deux zones ont été abandonnées depuis quelques dizaines d'années. La prairie de fauche a évolué vers la mégaphorbiaie et la pelouse acidophile vers un fourré de Populus tremula et de Salix caprea. Encore plus loin, la tête du vallon a été abandonnée vers le milieu du 20ème siècle et une aulnaie marécageuse s'y est développée. Au niveau d'une dépression au sud de la pelouse acidophile, dans laquelle coule un ru provenant des suintements de la Grande Bruyère, on peut observer un lambeau de prairie à molinie, ainsi qu'une exceptionnelle lentille de tourbe à Sphagnum.
1) La pelouse acidophile du Carpu
Cette pelouse acidophile (ou nardaie) occupe le bas de la pente de la Grande Bruyère, formé de colluvions limono-sableuses compactes. La pente moyenne oscille entre 5° et 10°. Le pH du sol est légèrement inférieur à 5. Les espèces herbacées dominantes sont Agrostis capillaris, Festuca rubra, Luzula campestris, Anthoxanthum odoratum, Danthonia decumbens, Molinia caerulea, Festuca filiformis, Holcus mollis, Luzula pilosa, Juncus acutiflorus, Scirpus sylvaticus, Carex hirta, Briza media, Potentilla erecta, Stachys officinalis, Dactylorhiza maculata, Hieracium umbellatum, Plantago lanceolata, Polygala serpyllifolia, Equisetum arvense, Carex pilulifera, Carex caryophyllea, Veronica chamaedrys, Hypericum maculatum, Succisa pratensis, Teucrium scorodonia, Lathyrus linifolius, Centaurea jacea, Hypochaeris radicata, Fragaria vesca. Quelques tapis d'Anemone nemorosa, de faible extension, se développent au printemps.
La pelouse recouvre une apparence bien différente suivant la saison. Blanc rosâtre début juin avec la floraison de D. maculata, mauve pourpre en juillet avec la floraison de S. officinalis, jaune et bleue en août avec la floraison de H. umbellatum et Succisa pratensis.
Cette pelouse est envahie par de nombreux ligneux, en raison de la proximité de la lisière forestière (apport de semences et de litière forestières). Les fourrés sont composés de Prunus serotina (très abondant), Quercus robur, Q. rubra, Prunus spinosa, P. avium, Populus tremula, Crataegus monogyna, Carpinus betulus, Castanea sativa, Fraxinus excelsior, Sorbus aucuparia, Salix aurita, Corylus avellana, Betula pendula, Pyrus pyraster, Rubus sp., Cytisus scoparius, Lonicera periclymenum et Calluna vulgaris.
Cette végétation, tout à fait exceptionnelle en Brabant sablo-limoneux, s'apparente aux associations de nardaies mésohygrophiles. Elle serait un stade intermédiaire entre l'association du Polygalo serpyllifoliae-Nardetum SOUGNEZ 1977 (présence de Polygala serpyllifolia, Molinia caerulea, Succisa pratensis et anciennement de Pedicularis sylvatica) et l'association du Lathyro montani -Nardetum SOUGNEZ 1977 (présence de Lathyrus linifolius, Stachys officinalis, Danthonia decumbens, Potentilla erecta, Luzula campestris, Carex pilulifera).
2) Bois de recolonisation de la pelouse acidophile
Cette zone, actuellement boisée, se situe entre la zone de suintement et la pelouse acidophile actuelle. Les conditions écologiques de texture du substrat et d'hydromorphie étant similaires à la zone de pelouse acidophile adjacente, cette zone était occupée il y a quelques décennies par ce même type de végétation. Actuellement, les strates arborescente et arbustive sont fort denses et portent un ombrage conséquent sur la strate herbacée qui est très clairsemée et composée essentiellement de quelques pieds de Carex pilulifera, Holcus mollis, Dryopteris dilatata, Athyrium filix-femina, Hedera helix et Polygonatum multiflorum, accompagnés de rares fourrés de Lonicera periclymenum et Rubus sp. La strate arborescente est composée principalement de Betula pendula et Quercus robur, parmi lesquels sont disséminés quelques Carpinus betulus, Quercus rubra et Prunus avium. La strate arbustive est quant à elle composée de Crataegus monogyna, Prunus serotina, Corylus avellana, Carpinus betulus, Sorbus aucuparia, Prunus avium, Populus tremula, Fraxinus excelsior, Taxus baccata, Ilex aquifolium, Acer pseudoplatanus, A. platanoides, Fagus sylvatica, Salix alba, Salix caprea, Sambucus nigra, Malus sp., Viburnum opulus et Prunus laurocerasus.
3) La prairie à molinie
La prairie à molinie occupe des colluvions de sables grossiers qui surmontent un soubassement imperméable d'argiles yprésiennes. Ce substrat est gorgé d'eau une grande partie de l'année. La végétation est dominée par Molinia caerulea, Juncus acutiflorus, J. conglomeratus, Calamagrostis epigejos et Carex acutiformis. Ces plantes sont accompagnées par Stachys officinalis, Succisa pratensis, Potentilla erecta et Dactylorhiza maculata. Cette dernière se retrouve essentiellement aux abords des ruisselets. Quelques pieds de Holcus lanatus, Anthoxanthum odoratum, Lythrum salicaria, Lotus pedunculatus, Agrostis capillaris, Filipendula ulmaria, Teucrium scorodonia y ont également été observés. D'importants tapis d'Anemone nemorosa s'y développent au printemps. Une petite plage de Valeriana dioica se maintient en bordure du ruisseau. Au sein de cette prairie à molinie, un épais tapis de Sphagnum palustre d'une quinzaine de m² s'est développé, humecté par les eaux d'un ru issu des suintements en amont. Ce phénomène, en milieu ouvert, est de nos jours tout à fait exceptionnel en Brabant. Sur cet étonnant lambeau de tourbière poussent quelques espèces telles que Mentha aquatica, Succisa pratensis, Holcus mollis, Juncus acutiflorus, Carex acutiformis, Molinia caerulea, Lotus pedunculatus, Epilobium montanum, Agrostis capillaris, Potentilla erecta, Angelica sylvestris et Dactylorhiza maculata. Des plantules de Quercus robur, Q. rubra et Salix aurita, ainsi que quelques pieds de Rubus sp. doivent y être fréquemment enlevés.
Actuellement cette prairie à molinie est gérée par une fauche annuelle, fin septembre. Celle-ci s'apparente à une variante appauvrie de l'association du Eu-Molinietum coerulea KOCH 1925 (présence de Molinia caerulea, Juncus conglomeratus, Succisa pratensis, Stachys officinalis, Valeriana dioica, Juncus acutiflorus et anciennement de Selinum carvifolia) et constitue un des derniers témoins de ce type
de végétation en Brabant sablo-limoneux.
4) Bois de recolonisation de la prairie à molinie
La zone au sud de la prairie à molinie n'est plus pâturée depuis une trentaine d'années. Une partie de celle-ci est occupée par un suintement à anmoor. Cette zone a été recolonisée par une série de ligneux : Salix caprea, Populus tremula, Fraxinus excelsior, Crataegus monogyna, Acer pseudoplatanus, Corylus avellana, Betula pendula, Rubus sp., Ribes rubrum, Rosa canina, Sorbus aucuparia, Prunus serotina, P. spinosa, Sambucus nigra, Quercus robur, Cornus sp., Lonicera periclymenum, Salix cinerea, Ilex aquifolium, Carpinus betulus, Alnus glutinosa, Cotoneaster ovalis et Salix alba. La strate herbacée est constituée de grandes plages de Carex acutiformis et de Hedera helix, dans lesquelles on retrouve également quelques pieds de Geum urbanum, Filipendula ulmaria, Poa trivialis, Anemone nemorosa, Equisetum sp., Epilobium montanum, Dryopteris filix-mas, Athyrium filix-femina, Humulus lupulus, Cirsium oleraceum, Circaea lutetiana, Mentha aquatica, Ranunculus repens, Epipactis helleborine et Taraxacum vulgare.
Dans cette zone, plusieurs clairières ont été ouvertes en 2003 et on peut voir réapparaître actuellement, dans les parties les moins humides : Potentilla erecta, Stachys officinalis, Luzula campestris, Epilobium montanum, Geranium robertianum, Fragaria vesca, Deschampsia flexuosa, Hypochaeris radicata, Hypericum perforatum, Holcus mollis, Epipactis helleborine et Calystegia sepium ; et dans les parties les plus humides : Carex demissa, Carex pallescens, Ajuga reptans, Juncus effusus, Juncus conglomeratus, Ranunculus repens, Lotus pedunculatus, Angelica sylvestris, Lythrum salicaria, Cirsium palustre, Molinia caerulea, Solanum dulcamara, Lychnis flos-cuculi, Myosotis scorpioides, Cardamine flexuosa, C. pratensis, Epilobium hirsutum, Epilobium obscurum, Milium effusum, Eupatorium cannabinum et Crepis paludosa.
5) La prairie de fauche humide
Le lit majeur du ruisseau du Carpu est occupé par une prairie de fauche mésohygrophile sur alluvions sablo-limoneuses de pH compris entre 5 et 5,5. La végétation est composée essentiellement de Holcus lanatus, Rumex acetosa, Cirsium oleraceum, Filipendula ulmaria, Cirsium palustre, Juncus articulatus, Juncus effusus, Festuca pratensis, Taraxacum vulgare, Lythrum salicaria, Stellaria alsine, Heracleum sphondylium, Ajuga reptans, Cardamine pratensis, Equisetum palustre, Carex acutiformis, Angelica sylvestris, Agrostis stolonifera, Ranunculus repens, Achillea ptarmica, Lotus pedunculatus, Rumex obtusifolius, Rubus idaeus, Lychnis flos-cuculi, Prunella vulgaris, Hypericum gr. maculatum ainsi que quelques pieds de Dactylorhiza maculata, transgressif de la pelouse en contre-haut. Dans la partie nord, Anthoxanthum odoratum, Juncus acutiflorus et Scirpus sylvaticus prennent plus d'importance (zone la plus maigre). Notons l'abondance de deux hybrides (Agrostis x murbeckii et Holcus mollis x lanatus) déterminés par MEERTS (1985).
En bordure du ruisseau établissant la limite entre la prairie de fauche et la pelouse acidophile, au bas du bourrelet de colluvionnement, quelques plantes reliques des prairies maigres de fauche se maintiennent comme Juncus conglomeratus, Mentha aquatica, Valeriana dioica, Athyrium filix-femina, Epilobium parviflorum, Epilobium obscurum et Sparganium erectum.
A proximité du ruisseau charriant des eaux usées, la prairie de fauche subit une eutrophisation due aux débordements de ce ruisseau lors des épisodes orageux. Elle voit sa composition modifiée graduellement à mesure que l'on s'approche du ruisseau, pour ne plus y recenser que Arrhenaterum elatius, Urtica dioica, Phalaris arundinacea, Calystegia sepium, Galium aparine, Vicia cracca et Myosoton aquaticum.
A proximité du sentier du Carpu, la prairie de fauche est installée sur un substrat plus filtrant, constitué de colluvions récentes qui y ont été déposées après avoir dévalé le sentier sur la pente de la Grande Bruyère lors des épisodes pluvieux. Cette zone plus rudéralisée est occupée par une arrhénatéraie caractérisée par Arrhenaterum elatius, Calystegia sepium, Urtica dioica, Rubus sp., Holcus lanatus, Equisetum arvense, Agrostis capillaris, Cirsium oleraceum, Geranium robertianum, Heracleum sphondylium, Lathyrus pratensis et Galium aparine.
Une zone de suintement près de l'entrée de la prairie est occupée principalement par Glyceria fluitans, Epilobium hirsutum et Cirsium oleraceum.
Depuis une quinzaine d'années, cette prairie est gérée par une fauche bisannuelle en début juillet et fin septembre. La position phytosociologique de cette prairie en pleine mutation paraît peu évidente.
6) La mégaphorbiaie nitrophile du Carpu
Plus au sud, la prairie est abandonnée depuis plusieurs dizaines d'années et la végétation a évolué en une mégaphorbiaie eutrophe. De plus le drainage par creusement spontané du ruisseau du Carpu tend à assécher cette zone. La flore y est dominée par Urtica dioica, Galium aparine, Calystegia sepium, Galeopsis tetrahit, Heracleum sphondylium et Myosoton aquaticum. Un vieux roncier d'une trentaine de m², contigu à la mégaphorbiaie, a été débroussaillé en automne 2005 et sur le sol dénudé, on peut à présent relever Juncus bufonius, Isolepis setacea, Persicaria hydropiper, Holcus lanatus, Galeopsis tetrahit, Lythrum salicaria, Hypericum sp., Epilobium montanum, Calystegia sepium et Equisetum arvense.
Cette mégaphorbiaie est apparentée à l'alliance du Convolvulion (=Calystegion) sepium Tüxen
7) Les pâtures eutrophisées
La rive gauche du ru du Carpu, transformé en égout à ciel ouvert, a été pendant de nombreuses années le site de dépôt des boues de curage du ruisseau, ce qui y a induit une forte eutrophisation. Elle est pâturée intensivement par des chevaux qui y laissent néanmoins de nombreuses zones de refus, principalement le long du ruisseau. C'est également sur cette zone que sont déposés les produits de la fauche de la prairie et du débroussaillage de la pelouse acidophile, ce qui pourrait consister un apport de semences. Les zones de refus sont envahis par Urtica dioica, Rumex obtusifolius, Myosoton aquaticum, Galeopsis tetrahit, Calystegia sepium, Lythrum salicaria, Equisetum arvense, Rubus sp., Cirsium oleraceum, Heracleum sphondylium, Tanacetum vulgare, Cirsium arvense, Ranunculus repens, Galium aparine, Mentha aquatica, Angelica sylvestris, Lapsana communis, Epilobium parvifolium et E. montanum.
Les zones les plus intensément piétinées et broutées sont colonisées par des espèces bien adaptées à ces conditions car ce sont soit des espèces annuelles qui exigent des espaces nus pour pouvoir germer (Juncus bufonius, Polygonum aviculare, Persicaria maculosa, P. hydropiper, Gnaphalium uliginosum, Stellaria media, Poa annua, Matricaria discoidea, Chenopodium album), soit des espèces biologiquement résistantes au piétinement (Plantago major, Bellis perennis) ou encore disposant de moyens de propagation végétative efficaces tels que des stolons (Alopecurus geniculatus). Notons encore : Plantago lanceolata, Crepis biennis, Avena sativa (provenant des crottins des chevaux), Festuca pratensis, Trifolium dubium, Potentilla anserina, Veronica serpyllifolia, Carex hirta, Bromus hordeaceus, Erigeron canadensis, Sisymbrium officinale, Holcus mollis et Dactylis glomerata.
La zone de transition entre les deux dernières est caractérisée par la présence de Lolium perenne, Trifolium repens, Prunella vulgaris, Taraxacum vulgare, Senecio jacobea, Cerastium fontanum, Anthoxanthum odoratum, Agrostis capillaris, Holcus lanatus, Crepis capillaris, Hypochaeris radicata, Geum urbanum, Achillea millefolium, Ajuga reptans, Hedera helix, Ranunculus acris, Hypericum perforatum, Lotus corniculatus et Leontodon hispidus.
8) L'aulnaie marécageuse
L'aulnaie marécageuse, située à la tête du vallon du Carpu, est incluse dans la réserve naturelle du Carpu. C'était encore une prairie de fauche vers 1914, comme en attestent les cartes postales de l'époque. Elle fut abandonnée peu après à la recolonisation forestière. Elle occupe une partie du bourrelet colluvionnaire en contrebas de la Grande Bruyère, ainsi que le fond alluvial plus marécageux. La zone à proximité du déversoir des eaux usées de l'égout est fort eutrophisée en raison des débordements réguliers de celles-ci.
La strate arborescente est composée presque exclusivement de beaux individus d'Alnus glutinosa d'une cinquantaine d'années. La strate arbustive, peu dense, est composée de Alnus glutinosa, Betula pendula, Fraxinus excelsior, Prunus serotina, Corylus avellana, Crataegus monogyna, Sambucus nigra, Sorbus aucuparia, Ilex aquifolium, Ribes rubrum, Salix alba, Salix caprea, Lonicera periclymenum, Carpinus betulus, Cornus mas, Acer pseudoplatanus, A. platanoides et Aesculus hippocastanum. La strate herbacée, assez dense, est composée de Rubus sp., Geum urbanum, Urtica dioica, Hedera helix, Primula elatior, Anemone nemorosa, Ranunculus ficaria, Dryopteris filix-mas, D. dilatata, Athyrium filix-femina, Crepis paludosa, Galium aparine, Heracleum sphondylium, Lamium galeobdolon, Circaea lutetiana, Angelica sylvestris, Alliaria petiolata, Filipendula ulmaria, Brachypodium sylvaticum, Glechoma hederacea et Carex acutiformis.
Cette végétation s'apparente à l'association du Cirsio oleracei-Alnetum NOIRFALISE ET SOUGNEZ 1961 (dominance d'Alnus glutinosa dans la strate arborescente, présence de Urtica dioica, Angelica sylvestris, Filipendula ulmaria).
9) Aulnaie sur remblais et colluvions de bas de pente
Une aulnaie sur colluvions (E) et une aulnaie sur alluvions (F) avaient été décrites par HEINEMANN en 1941. Elles ont été fortement perturbées par les activités des anciennes papeteries de Genval. Une grande partie a disparu sous un dépôt d'immondices et divers remblais. On retrouve actuellement au bas du talus formé par la décharge un bois de recolonisation sur remblais humides du type aulnaie.
Le peuplement ligneux y est composé d'Alnus glutinosa, Crataegus monogyna, Fraxinus excelsior, Corylus avellana, Sambucus nigra, Ribes rubrum, Prunus serotina, P. avium, Acer pseudoplatanus, Sorbus aucuparia, Cornus mas, Lonicera periclymenum, Rubus sp., Ilex aquifolium, Viburnum opulus et Juglans nigra. La strate herbacée est composée, dans les zones les moins humides, d'Athyrium filix-femina, Dryopteris dilatata, Dryopteris filix-mas, Hedera helix, Geum urbanum, Circaea lutetiana, Epilobium montanum, Geranium robertianum, Glechoma hederacea, Fragaria vesca, Holcus mollis, Polygonatum multiflorum, Milium effusum, Stachys sylvatica, Galium aparine, Silene latifolia, Rubus idaeus, Brachypodium sylvaticum, Poa trivialis, Arctium lappa, et dans les zones plus marécageuses, de Lythrum salicaria, Filipendula ulmaria, Carex acutiformis, Lysimachia vulgaris, L. nemorum, Valeriana repens, Cirsium oleraceum, Ranunculus repens, Solanum dulcamara, Epilobium hirsutum, Deschampsia cespitosa, Carex remota, Mentha aquatica, Juncus effusus, Ajuga reptans, Cardamine flexuosa, Scrophularia auriculata et Urtica dioica.
Cette liste témoigne de l'important potentiel de restauration de cette aulnaie, au vu des nombreuses perturbations qu'elle a subies.
10) La zone rudéralisée
Cette ancienne zone de stockage des bois à destination des papeteries de Genval a été remblayée avec diverses matières inertes, dont des sables synthétiques pollués en métaux lourds. Une série de mesures y ont été menées à ce titre par la Société Publique d'Aide à la Qualité de l'Environnement (SPAQuE). La hauteur du remblai est d'environ 1m50. Cette zone était occupée jadis en partie par une aulnaie sur alluvions, une aulnaie sur colluvions et des prairies de fauche alluviales.
Abandonnée depuis une trentaine d'années, celle-ci a été recolonisée par divers ligneux et la flore herbacée y est typiquement rudérale. Une partie plus au nord n'est pas encore totalement reboisée et est occupée par une végétation de friche rudérale. Les strates ligneuses sont composées d'Acer pseudoplatanus, Sambucus nigra, Quercus robur, Betula pendula, Crataegus monogyna, Salix caprea, Salix alba (dont 3 vieux têtards), Fraxinus excelsior (dont quelques vieux individus), Prunus serotina, Alnus glutinosa, Alnus incana, Cornus mas, Picea abies, Symphoricarpos albus, Corylus avellana, Frangula alnus, Ribes rubrum et Aesculus hippocastanum. A noter, l'abondance de bois mort sur pied et à terre. La strate herbacée est composée de Glechoma hederacea, Geum urbanum, Urtica dioica, Geranium robertianum, Rubus sp., Dryopteris filixmas, Galeopsis tetrahit, Carex remota, Alliaria petiolata, Scrophularia nodosa, Galium aparine, Heracleum sphondylium, Cirsium oleraceum, Stachys sylvatica, Epilobium montanum, Chelidonium majus, Silene dioica, Epipactis helleborine, Calystegia sepium, Lapsana communis, Arctium lappa, etc.