Les Montats désignent une étroite butte calcaire allongée dans l'axe du ruisseau de Gongon et traversée par un chemin pierreux dont l'extrémité nord-est aboutit au village de Lavaux-Saint-Anne. Comme beaucoup de coteaux de la région, ce site était jadis occupé par une pelouse calcicole servant sans doute de pâturage pour des moutons, des chèvres ou des bovins, et dont il ne subsiste aujourd'hui que quelques fragments, la moitié occidentale étant à présent largement reboisée.
La flore a fait l'objet d'un inventaire global à la fin des années 1990 dans le cadre de l'inventaire des carrières et sablières désaffectées de la Région wallonne mené par A. Remacle (FSGAGx). On y a en effet exploité des pierres calcaires à destination de la construction.
La strate arborescente, composée en majorité d'arbres encore jeunes, et la strate arbustive rassemblent les espèces suivantes: Pinus sylvestris (nombreux par endroits, en particulier derrière le rucher), Quercus robur, Populus tremula, Betula pendula, Carpinus betulus, Salix caprea, Acer campestre, Corylus avellana, Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Cornus sanguinea, Viburnum lantana, Rosa rubiginosa, R. canina, Cytisus scoparius, Clematis vitalba; Rubus sp.
La strate herbacée comprend principalement, à côté de bryophytes et de lichens (Cladonia notamment), diverses espèces du Mesobrometum, des espèces de pelouses xérophiles, ainsi que des espèces d'ourlets forestiers: e.a. Helleborus foetidus, Ranunculus bulbosus, Aquilegia vulgaris, Arenaria serpyllifolia, Stellaria graminea, Hypericum perforatum, Malva moschata, Viola hirta, Helianthemum nummularium, Thlaspi perfoliatum, Sedum album, S. acre, Potentilla neumanniana, Sanguisorba minor, Agrimonia eupatoria, Ononis repens, Onobrychis viciifolia, Hippocrepis comosa, Anthyllis vulneraria, Lotus corniculatus, Genista tinctoria (vers le chemin inférieur), Trifolium campestre, T. arvense, T. repens, Lathyrus pratensis, Vicia cracca, V. hirsuta, Medicago lupulina, Melilotus officinalis, Geranium robertianum, Linum catharticum, Polygala vulgaris, Bupleurum falcatum, Pimpinella saxifraga, Selinum carvifolia, Torilis japonica, Gentianella germanica, Vincetoxicum hirundinaria, Solanum dulcamara, Echium vulgare, Teucrium chamaedrys (abondant dans les parties caillouteuses/pierreuses), Thymus pulegioides, Acinos arvensis, Origanum vulgare, Plantago media, P. major, P. lanceolata, Digitalis lutea, Rhinanthus minor, Linaria vulgaris, Globularia bisnagarica (assez abondant sur plusieurs aires caillouteuses/pierreuses), Campanula rotundifolia, Galium pumilum, G. verum, G. mollugo, Valerianella locusta, Scabiosa columbaria, Knautia arvensis, Centaurea scabiosa, Centaurea jacea, Carlina vulgaris, Cirsium acaulon, Hieracium pilosella, H. murorum, H. lachenalii, Leontodon hispidus, Solidago virgaurea, Senecio jacobaea, S. erucifolius, Achillea millefolium, Leucanthemum vulgare, Picris hieracioides, Tragopogon pratensis, Carex flacca, Brachypodium pinnatum, Bromus erectus, Briza media, Koeleria sp., Festuca sp., Avenula pubescens, Trisetum flavescens, Arrhenatherum elatius, Dactylis glomerata, Anthericum liliago (un seul repéré), Polygonatum odoratum (le long du chemin inférieur - ± 2 m²), Epipactis atrorubens (> 35 hampes florales à proximité du rucher), Gymnadenia conopsea (> 25 pieds florifères), Neottia ovata (quelques pieds), Ophrys insectifera (16 pieds repérés vers le rucher), Ophrys fuciflora (4 plants groupés vers le rucher).
Plus récemment, des données floristiques ont été réunies à l'occasion de la cartographie du site Natura 2000 (Vallée de la Wimbe) ainsi que par différents naturalistes de passage.
En 2006 (obs. F. Etienne – DEMNA), la pelouse principale qui se maintient dans la partie centrale des Montats était surpâturée par des chevaux mais renfermait encore une flore assez variée, quoique comprenant diverses espèces rudérales: Trifolium pratense, Primula veris, Barbarea vulgaris, Hypochaeris radicata, Ranunculus acris, Plantago lanceolata, Crepis capillaris, Urtica dioica, Centaurea jacea, Trisetum flavescens, Bellis perennis, Ranunculus bulbosus, Sanguisorba minor, Plantago media, Senecio jacobaea, Potentilla reptans, Cirsium vulgare, Achillea millefolium, Capsella bursa-pastoris, Euphorbia helioscopia, Rumex crispus, ...
Les fourrés thermophiles qui se sont progressivement installés sur les zones ouvertes, en l'absence de pâturage, sont composés de divers ligneux: Prunus spinosa, Pinus sylvestris, Crataegus monogyna, Rubus sp., Quercus robur, mais ils hébergent encore différentes plantes des pelouses sèches comme Aquilegia vulgaris, Sanguisorba minor, Briza media, Bromus erectus, Brachypodium pinnatum, Carex flacca, Hippocrepis comosa, Globularia bisnagarica, Galium verum, Teucrium chamaedrys, Helleborus foetidus, Polygala comosa, Hieracium pilosella, Koeleria macrantha, Carlina vulgaris, Hieracium murorum, Vincetoxicum hirundinaria, Echium vulgare, etc.
A l'extrémité occidentale de la butte, aux alentours de la chapelle N.-D. de Walcourt, se trouve un reste de pelouse sur calcschistes en partie enfrichée avec e.a. (obs. L.-M. Delescaille, 2014), parmi les herbacées: Sedum album, Bupleurum falcatum, Galium verum, Teucrium chamaedrys, Sanguisorba minor, Plantago media, Scabiosa columbaria, Koeleria macrantha, Potentilla tabernaemontani, Hypericum perforatum, Acinos arvensis, Helianthemum nummularium, Festuca lemanii, Brachypodium pinnatum, Lotus corniculatus, Thymus pulegioides, Bromus erectus, Hippocrepis comosa, Onobrychis viciifolia, Phleum nodosum, Poa pratensis subsp. angustifolia, Melilotus altissimus, Solanum dulcamara, Medicago lupulina, Ononis repens, Lolium perenne, Linum catharticum, Pimpinella saxifraga, Taraxacum sp., Knautia arvensis, Trifolium pratense, Trifolium repens, Ranunculus bulbosus, Tragopogon pratensis, Centaurea scabiosa, Clematis vitalba, Vicia cracca, Carduus crispus, Agrostis stolonifera, Agrostis capillaris, Dactylis glomerata, Achillea millefolium, Daucus carota, Galium mollugo, Geranium pyrenaicum, Euphorbia cyparissias, Crepis biennis, Dipsacus fullonum, Fragaria vesca, etc. Et, dans la lisière arbustive: Pyrus pyraster, Prunus spinosa, Cornus sanguinea, Populus tremula, Euonymus europaeus, Lonicera periclymenum, Rosa canina s.l., Alnus incana, Sorbus torminalis, Tilia x europaea (autour de la chapelle).
Le chemin et ses abords sont colonisés par Onobrychis viciifolia, Lathyrus latifolius, Hieracium pilosella, Centaurea scabiosa, Bupleurum falcatum, Prunus spinosa, Bromus erectus, Arrhenatherum elatius, Galium verum, Cirsium acaulon, Campanula rotundifolia, Scabiosa columbaria, Cornus sanguinea, Acinos arvensis, Euphorbia cyparissias, etc. Par endroits des ornières sont présentes avec notamment Poa annua, Juncus inflexus, Juncus tenuis, ...
L'intérêt faunistique des Montats est considérable, tout au moins en ce qui concerne l'entomofaune. Cependant, si les bases de données renferment d'assez nombreuses observations, en particulier pour les papillons diurnes, peu de publications ont été consacrées à ce site relativement isolé.
Les papillons diurnes sont représentés par au moins 31 espèces dont certaines n'ont cependant été notées qu'occasionnellement. L'élément le plus caractéristique est sans doute l'argus bleu nacré (Lysandra coridon), dont la chenille se développe sur la fabacée thermophile Hippocrepis comosa, assez commune par endroit sur le site. Parmi les autres espèces d'intérêt patrimonial, on mentionnera aussi l'hespérie des sanguisorbes (Spialia sertorius), le céphale (Coenonympha arcania), l'hespérie du chiendent (Thymelicus acteon). Plusieurs espèces rares signalées durant les années 1990 n'ont plus été notées depuis: c'est le cas de la petite violette (Boloria dia) et de l'azuré de l'ajonc (Plebejus argus).
Plusieurs espèces de papillons de nuit rares et spécialisés ont également été observés notamment au niveau des massifs de prunelliers.
COUVREUR & GODEAU (2000) ont souligné la richesse de l'endroit en matière d'orthoptères, avec pas moins de 15 espèces recensées lors de l'enquête menée entre 1995 et 1997 lors de camps d'étude de Jeunes et Nature organisés en Famenne. A cette occasion, la présence du gomphocère roux (Gomphocerippus rufus), du gomphocère tacheté (Myrmeleottetix maculatus), du sténobothre ligné (Stenobothrus lineatus) et du tétrix des carrières (Tetrix tenuicornis) était considérée à l'époque comme particulièrement remarquable. Cette diversité a été mise en relation avec l'hétérogénéité de la structure de la végétation et la variété des expositions.
D'autres orthoptères ont été observés ultérieurement dont le sténobothre nain (Stenobothrus stigmaticus) en 1998 et, plus récemment, la decticelle bariolée (Metrioptera roeselii), une espèce en pleine expansion depuis l'époque de l'atlas des orthoptères de Famenne. Au total, les Orthoptères totalisent pas moins de 20 espèces recensées au cours des 25 dernières années (1995-2020).
Les autres groupes taxonomiques mériteraient des inventaires exhaustifs. Des espèces remarquables par leur rareté ont été signalées au cours des deux trois dernières décennies, comme le Syrphidae Paragus flammeus (BAUGNEE, 1999), les punaises Catoplatus horvathi, Galeatus maculatus, Acalypta marginata, Phymata crassipes, ...