C'est en Moyenne Ardenne Orientale qu'est localisé ce site, à une altitude moyenne de 360 mètres. Il est limité sur son côté sud par le ruisseau d'Ennal, sous-affluent du Glain (Bassin de la Meuse). Une pente douce, exposée au nord-ouest, mène de nombreuses sources et suintements d'eau au pH acide de la réserve naturelle vers le ruisseau d'Ennal.
Le plateau de Reuland, haut plateau boisé et rattaché à la Haute Ardenne orientale (alt. max. 597 mètres), s'élève à l'est de la vallée.
D'un point de vue géologique, le site se trouve au contact des plus anciennes roches de Belgique : quartzites du Devillien (début du Cambrien).
On trouve sur le site :
- des prairies humides semi-naturelles, non amendées, à Juncus effusus, Juncus acutiflorus, Deschampsia cespitosa, Molinia caerulea, Cirsium palustre, Lotus pedunculatus, Caltha palustris, Valeriana dioica, Succisa pratensis ...
- des prairies mésophiles abandonnées, légèrement rudéralisées, avec Heracleum sphondylium, Angelica sylvestris, Dactylis glomerata, Holcus lanatus ...
- une boulaie tourbeuse avec Betula pubescens, Molinia caerulea et Trientalis europaea ;
- des groupements de bas-marais acides : Carex rostrata, Menyanthes trifoliata, Eriophorum angustifolium, Comarum palustre ...
- une saulaie humide sur sol tourbeux, où domine Salix aurita ;
- une aulnaie marécageuses à sphaignes, avec Molinia caerulea, Deschampsia cespitosa et Viola palustris ;
- une chênaie-boulaie acidophile à Vaccinium myrtillus, Holcus mollis et Deschampsia flexuosa ; un vieux génévrier (Juniperus communis) pousse en bordure du bois ;
- une coupe forestière à Galeopsis tetrahit, Epilobium angustifolium, Digitalis purpurea, Senecio ovatus ... progressivement envahie par Rubus sp., Sambucus racemosa et Sorbus aucuparia.
Les terrains environnants sont, pour la plupart, des prairies de fauche et des pâtures, humides ou non, en fonction de la proximité du ruisseau et des nappes phréatiques.
Si l'on se réfère à la toponymie du site, il s'agit vraisemblablement d'un ancien milieu fagnard. Les souvenirs des personnes âgées du village et la composition actuelle de la flore (sphaignes, molinies) l'attestent également.
Ce milieu tourbeux a subi plusieurs transformations puisqu'il fut partiellement enresiné, transformé en prairie mi-pâturée, mi-fauchée ou encore colonisé spontanément par des saules, aulnes et bouleaux.