Cette ancienne carrière est localisée à environ 2 km à l'WSW de Gesves et à 1,5 km au nord-est de Sorinne-la-Longue, au lieu-dit Bizonzon. Elle a profondément entaillé le versant gauche de la vallée du Samson. On y a extrait du grès famennien.
Elle peut être divisée en trois secteurs principaux.
- L'excavation, accessible par un chemin partant de la rue des Carrières (impasse de Bizonzon) puis par un sentier qui descend dans la cavité, a été creusée plutôt en fosse (dénivelé d'au moins 30 m); elle est plus ou moins rectangulaire et est allongée dans l'axe NE-SW. La falaise nord-ouest consiste en une dalle subverticale (pendage de 78°), pauvre en végétation; la falaise sud-ouest, également subverticale, est assez irrégulière et déjà bien colonisée par les ligneux; la falaise sud-est est fort délitée et présente vers le bas un éboulis important résultant d'un fauchage très net (débitage selon des réseaux de diaclases très serrées). Le radier est plus ou moins plat, avec des tas de pierres par endroits; la partie longeant tout le flanc sud-est forme une zone humide plus ou moins étroite (eau peu profonde, visible entre les plantes); l'eau s'en écoulant semble arriver au niveau d'une petite fosse située à l'entrée de la cavité, limitée par des talus éboulés rocheux ou pierreux hauts de 4 m maximum. Une galerie (appareillée sans cimentage) part du fond de cette petite dépression et aboutit, environ 100 m vers le nord-est, au niveau de la pente donnant sur le Samson; cette galerie a été signalée par J. Fairon (CRC - IRScNB); elle servait à l'évacuation de l'eau de la carrière (ou comme tunnel de transit?). Le reste du radier est moins humide et colonisé par des ligneux jeunes qui ont été en partie recépés début 1997 (coupés à près d'un m de haut et branches laissées sur place).
- Un grand terre-plein où subsistent d'anciens bâtiments techniques (hangar en tôle ondulée pour les épinceurs, batiments en moellons de grès) est localisé au nord-est, entre l'excavation et la pente donnant sur le ruisseau. Ce secteur est occupé par une végétation de friche plus ou moins continue.
- Les haldes de la carrière, abondantes, sont réparties à plusieurs endroits qui n'ont pas été prospectés ou l'ont été de façon fort incomplète: au nord et au sud de l'excavation (certaines anciennes rampes d'accès sont encore visibles sur la carte IGN). A côté du secteur nord-est se trouvent vers le nord un pierrier de gros blocs, à un niveau supérieur par rapport à celui du terre-plein et vers l'est la pente donnant sur le ruisseau, également couverte de haldes; celles-ci proviennent au moins en partie de la carrière voisine (Sur Hui ou Bizonzon est - Na/485/30) d'où elles étaient amenées par une passerelle passant au-dessus de la rue des Carrières.
Le haut de l'excavation, vers le sud-ouest, montre des traces d'une exploitation plus ancienne: au moins une petite cavité allongée.
Fréquentation du site (en 1997): Apparemment assez faible.
Présence de déchets (en 1997): Dans l'excavation, un reste de machine, un fût, quelques débris de clays; au niveau de l'accès, déchets (matelas) brûlés; le long du chemin qui longe le flanc nord-ouest de la cavité, une épave de voiture et une vieille caravane. Dans le secteur nord-est, accumulation de ferrailles (notamment encombrants ménagers) dans l'ancien hangar en tôle pour épinceurs; un tas de ferrailles près du bâtiment en moellons de grès; présence de deux remorques de tracteur.
Le site est depuis peu fermé par une barrière en barbelé au niveau de l'accès puis par une barrière à l'entrée du secteur nord-est; l'accès à l'excavation même n'est pas fermé.
Environnement du site: bois. Le Samson passe au nord-est du site, au pied d'une pente couverte de haldes.
Une première description du site a été réalisée par A. Remacle dans le cadre de l'inventaire des carrières en Région wallonne, sur base de visites en 1996-97. A cette époque, "les ligneux qui colonisent l'excavation sont relativement jeunes et appartiennent aux espèces suivantes: Betula pendula, Betula pubescens, Alnus incana, A. glutinosa, Salix caprea, Salix sp., Acer pseudoplatanus, Pinus sylvestris, Carpinus betulus, Corylus avellana, Rosa canina, Cytisus scoparius, Clematis vitalba, Rubus sp. (abondante par endroits, notamment au pied de la falaise nord-ouest).
Sur la partie plus sèche du radier, la strate herbacée est composée des espèces suivantes: Urtica dioica (notamment le long du flanc nord-ouest), Dianthus armeria, Stellaria graminea, Lychnis flos-cuculi (plusieurs plages), Cerastium fontanum, Rumex acetosa, Hypericum perforatum, Hypericum sp. (à 4 côtes), Fragaria vesca, Trifolium repens, T. dubium, Epilobium angustifolium, Daucus carota, Centaurium erythraea, Myosotis arvensis, Origanum vulgare, Prunella vulgaris, Galeopsis angustifolia/ladanum, Teucrium scorodonia, Veronica chamaedrys, Campanula rapunculus, Galium mollugo, Valeriana repens, Tanacetum vulgare, Achillea millefolium, Senecio ovatus, Hieracium lachenalii, H. murorum, Hypochoeris radicata, Leucanthemum vulgare, Picris hieracioides, Crepis capillaris, Tussilago farfara, Taraxacum sp., Cirsium palustre, Luzula multiflora, Juncus tenuis, Holcus lanatus (poacée dominante), Poa pratensis,...; bryophytes.
Au niveau de la zone humide du fond et de la petite dépression d'où part la galerie poussent Ranunculus repens, Stellaria alsine, Lychnis flos-cuculi, Cardamine flexuosa (abondante dans la petite fosse à l'entrée), Filipendula ulmaria, Lotus pedunculatus, Epilobium hirsutum (très abondante), E. parviflorum, Angelica sylvestris, Solanum dulcamara, Veronica beccabunga, Valeriana repens, Eupatorium cannabinum (abondante), Cirsium palustre, Juncus effusus, J. articulatus, Carex remota, Typha latifolia (peu abondant), Lemna minor (peu abondante),...
Sur les falaises croissent notamment Stellaria holostea, Alliaria petiolata, Geranium robertianum, Solanum dulcamara, Teucrium scorodonia, Digitalis purpurea, Galium mollugo, Hieracium murorum, Valeriana repens, Tanacetum vulgare, Senecio jacobaea, Polypodium vulgare, Dryopteris filix-mas, Athyrium filix-femina, Asplenium trichomanes.
Le terre-plein comporte une strate herbacée composée notamment de Rumex acetosella, Erophila verna, Sedum album (peu abondant), Lotus corniculatus, Trifolium repens, Linum catharticum, Daucus carota, Origanum vulgare, Tanacetum vulgare, Hieracium bauhinii, Leucanthemum vulgare, Achillea millefolium, Juncus tenuis, diverses poacées (dont Arrhenatherum elatius),... Des buissons de Cytisus scoparius poussent en bordure.
Les pierriers sont envahis par divers ligneux dont Betula pendula, Salix div. sp., Acer pseudoplatanus, Alnus glutinosa, Corylus avellana, Lonicera periclymenum, Clematis vitalba, Rubus sp. (abondante par endroits). Parmi les herbacées: Valeriana repens, Hieracium bauhinii (partie ensoleillée), Dryopteris filix-mas, D. dilatata, Athyrium filix-femina, Polypodium vulgare, Asplenium trichomanes et divers bryophytes.
Les carrières de Bizonzon ouest et est ont été reprises dans le PCDN de la commune de Gesves comme sites de grand intérêt biologique (TAYMANS, 2009).