Le site du Grand Quarti a semble-t-il toujours été boisé, mais depuis le début du 20è siècle, la plus grande partie a été enrésinée. Ces peuplements résineux ont été exploités jusqu'il y a une vingtaine d'années pour les travaux nécéssaire à l'aménagement du village de vacance prévu, ce qui explique que la forêt en place est composée principalement de jeunes arbres feuillus issus d'une recolonisation secondaire.
On distingue trois grands types de formations végétales forestières:
A. Les Boulaies: c'est de loin la formation la plus répandue sur le site. Elle colonise des terrains plus ou moins humides et peut être rattachée aux boulaies planitaires et collinéennes (Quercion robori-petraeae). Le sous-bois est fréquemment envahi par le prunellier (Prunus spinosa). Aux endroits non colonisés par cet arbuste, la flore herbacée est relativement diversifiée avec notamment Calamagrostis epigejos, Deschampsia cespitosa, Carex spp., etc. Dans les zones les plus humides, le peuplement est mélangé de Populus tremula, Alnus glutinosa, Salix spp., etc.
B. Les chênaies: ce type de végétation, bien que moins répandu actuellement que les boulaies, consituent néanmoins un élément essentiel de la réserve. Il se rencontre essentiellement dans les parties qui ont été les moins perturbées. Hormis quelques arbres en alignement conservés sans doute pour leur esthétisme, la plupart des chênes sont relativement jeunes. Dans la partie centrale du site s'étend un îlot de chênaie-charmaie famennienne typique. Elle occupe des sols argileux lourds et retentifs en eau. A l'est du site, on trouve des chênaies moins typiques, plus variées et apparentées plutôt aux chênaies mélangées condruziennes. Elles renferment Prunus avium, Fraxinus excelsior, Carpinus betulus ainsi que beaucoup de Corylus avellana.
C. Les pessières: des vastes plantations d'épicéas (Picea abies), encore visibles dans les années 1960, il ne subsiste plus que deux petites parcelles à l'entrée du site et quelques îlots ou bouquets d'arbres dispersés.
Outre le couvert forestier, on trouve également des formations herbacées fort intéressantes se développant sur le réseau de layons ou à la faveur des coupes. Selon l'humidité et l'acidité du substrat, on y rencontre des éléments de prairies du Molinion comme Succisa pratensis, Ophioglossum vulgatum, Silaum silaus, Selinum carvifolia, ... ou des espèces plus typiquements calcicoles comme Gymnadenia conopsea, Pimpinella saxifraga, Aquilegia vulgaris, ...
Les friches arbustives sont bien réprésentées sur le site. Elles sont constituées par Cytisus scoparius, Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Rubus sp., et par les herbacées Solidago virgaurea, Eupatorium cannabinum, Calamagrostis epigejos (de plus en plus envahissante).
Enfin, sur la marge sud du site existe une remarquable friche agricole occupé avant la création de la réserve par un champ de maïs. Deux ans après abandon de la culture, le couvert végétal, issu uniquement du stock grainier, était constitué de nombreuses espèces messicoles rares ou en forte régression dans nos cultures: Centaurium pulchellum, Centunculus minimus, Lythrum hyssopifolia, ...
Un réseau de 10 mares a été aménagé au sein et sur le pourtour du site en 2006, auquel s'ajoute une onzième mare creusée en 2009. Le suivi régulier de la colonisation végétale et animale de ces mares a été assuré durant plusieurs années par G. Minet. Une synthèse de la flore est fournie dans LEURQUIN et PAQUAY (2013).
Sur la carte de Ferraris (fin du 18è siècle), le site est inclus dans un vaste massif forestier qui occupait tout l'espace entre Feschaux, Baronville et Maisoncelle. Plus tard, le développement de l'agriculture a conduit à un morcellement de ce massif et l'isolement progressif du Grand Quarti au milieu des cultures et prairies.
Au début du 20è siècle, des plantations de conifères ont eu lieu, en lieu et place de la chênaie-charmaie originelle.
Dans les années 1970, un projet de village de vacance est soumis par la société 'Hoppenbrouwers Algegemene Bouwwerken'. Ce parc résidentiel devait comporter pas moins de 441 chalets, 25000 m carrés d'équipements sportifs et communautaires, 100000 m carrés de jeux et d'espaces verts, 56000 m carrés de parkings, voiries etc.
Malgré l'opposition des riverains, les travaux d'aménagement (voirie, réseau d'égouttage, ...) de ce parc commencèrent mais furent rapidement abandonnés, apparemment pour des raisons financières.
Après quelques années d'abandon, le terrain fut mis en vente. L'achat par les Réserves Naturelles RNOB eu lieu en 1999.