Faisant partie géographiquement de l'Ardenne verviétoise, la fenêtre de Theux constitue cependant une enclave "mosane" bien distincte sur les plans géologique et biologique. Elle est traversée par la Hoëgne et son affluent le Wayai (bassin de la Vesdre).
Le site est localisé à environ 1 km à l'ouest de Theux et à 500 m au nord-est du hameau de Mont. Il s'étend sur des affleurements de calcaires carbonifères exposés au sud/sud-est. Contrairement au site du Rocheux, situé à trois kilomètres à l'est, il n'existe pas ici d'intrusion de filons métallifères ayant permis l'installation d'une végétation de type calaminaire.
On y observe une petite carrière désaffectée couvrant une surface de 0,47 ha et décrite par A. REMACLE dans le cadre de la convention "Inventaire des carrières et sablières de Wallonie" (ancienne fiche SGIB 1439).
Cette carrière a été creusée à flanc de coteau au niveau d'un court vallon latéral par rapport à la vallée de la Hoëgne. On y a exploité du calcaire dolomitique du Tournaisien. Exposée au sud, elle est accessible par une petite route, dénommée route de la carrière, d'où part le court accès à la carrière, fermé par une clôture en barbelé. Ce chemin carrossable monte jusqu'à un replat large d'une dizaine de m, au sol nu, où s'accumulent quelques tas de terres et de gravier, mais surtout des déchets verts. Ce terre-plein allongé parallèlement à la route est limité par un talus contre lequel subsistent d'anciennes infrastructures (en brique et béton; avec cribleur) et vers la route par un talus couvert de ronces et d'orties. Un sentier permet d'atteindre par l'est le replat d'environ 2 ares qui domine le terre-plein inférieur; il est limité par une falaise en arc de cercle haute de 8-10 m et rocheuse dans la moitié inférieure. Ce replat caillouteux est couvert d'une végétation de pelouse discontinue colonisée par quelques jeunes ligneux. Le sentier permet d'atteindre, sur le dessus de la falaise, une zone de pelouse en pente de 3-4 ares plus ou moins embroussaillée.
D'après ERTZ (2001), la pelouse calcicole appartient à l'alliance du Mesobromion. Elle est dominée par Bromus erectus avec diverses accompagnatrices: Briza media, Avenula pubescens, Sanguisorba minor, Helianthemum nummularium subsp. nummularium, Cirsium acaule, Galium verum, Plantago media, Carex caryophyllea, Carex flacca, Genista tinctoria, Ononis repens, Rhinanthus minor, Knautia arvensis, Scabiosa columbaria, Centaurea scabiosa, Centaurium erythraea, Linum catharticum, Trisetum flavescens, Saxifraga granulata, Ranunculus bulbosus, etc.
Une pelouse plus ouverte, renfermant notamment Anthyllis vulneraria, occupe la petite carrière désaffectée située à l'extrémité occidentale du site (voir ci-après).
Plusieurs espèces rares en Belgique s'y rencontrent comme Ajuga genevensis, Ophrys apifera, Orchis anthropophora.
La recolonisation préforestière y est plus importante qu'au Thier du Gibet et est le fait de Prunus spinosa, Ligustrum vulgare, Corylus avellana, Rosa canina, Cornus sanguinea, ...
Les bryophytes sont représentés notamment par une espèce très rare en Belgique et typique du Mesobromion: Pottia recta (ERTZ, 1999).
Le site accueille une intéressante faune entomologique quoique seuls les lépidoptères rhopalocères (ou papillons de jour) ont été étudiés jusqu'à présent (ERTZ, 2001). Au total, pas moins de 30 espèces y ont été notées entre 2000 et 2010, parmi lesquelles plusieurs sont peu communes ou en régression en Wallonie.
La petite carrière désaffectée a été décrite par A. REMACLE dans le cadre de la convention "Inventaire des carrières et sablières de Wallonie" (ancienne fiche SGIB 1439).
Divers arbustes colonisent le talus sous le replat et la pelouse calcaire située au-dessus de la falaise: Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Ligustrum vulgare, Cornus sanguinea, Rosa canina,..., ainsi que la liane Clematis vitalba.
La strate herbacée globale du replat et du pourtour de l'excavation rassemble en majorité des espèces du Mesobromion: notamment Minuartia hybrida, Arenaria serpyllifolia, Cerastium arvense, Silene vulgaris, Helianthemum nummularium, Arabis hirsuta, Sedum album, Potentilla neumanniana, Sanguisorba minor, Anthyllis vulneraria (replat et dessus de l'excavation), Lotus corniculatus, Trifolium campestre, Vicia cracca, Linum catharticum, Pimpinella saxifraga, Echium vulgare, Thymus pulegioides, Origanum vulgare, Rhinanthus minor (assez abondant sur le replat), Scabiosa columbaria, Knautia arvensis, Hieracium pilosella, Leontodon hispidus, Carex flacca, diverses poacées parmi lesquelles Bromus erectus, Briza media, Arrhenatherum elatius, Festuca sp., Koeleria sp. et Brachypodium sylvaticum.
Sur le banc rocheux croissent les petites fougères Asplenium trichomanes et A. ruta-muraria.