Ce site est localisé en Hesbaye, à moins de 1 km au nord du village des Isnes, sur la rive droite d'un petit affluent du Repjou qui prend sa source à proximité (bassin hydrographique de la Meuse). On y a extrait des sables bruxelliens.
Cette ancienne sablière fut ensuite exploitée comme décharge par la commune de Gembloux de 1981 à 1991. Cette décharge était en fait constituée de trois parties différentes qui ont chacune leurs caractéristiques propres: site BEPN nord et sud, site centre et site ouest.
A partir de 1994, le site a fait l'objet d'une réhabilitation en plusieurs étapes. Dans le site centre, il y a eu un reprofilage de la surface des déchets et le dépôt d'une couverture étanche faite de limons argileux. Cette couverture fut ensuite ensemencée. Une piste cavalière, de nature sableuse, a également été réaménagée. Un bassin d'orage d'environ 500 m2 a été creusé dans le sud de la zone centrale afin de recueillir les eaux de ruissellement. Il a été aménagé de façon à être facilement colonisé par la flore et la faune aquatique. Dans le site BEPN sud, un réseau de dégazage a été mis en place en 1994. Complété quelques années plus tard par la SPAQuE, ce réseau comporte 19 puits permettant de récolter le gaz de décharge et de l'envoyer vers la torchère ou le moteur. Une station d'épuration fonctionne à proximité des bureaux de la SPAQuE, en marge du site BEPN sud, où existe en outre une mare 'naturelle'.
Dans le site BEPN nord se trouve la torchère, équipement destiné à brûler le gaz de décharge recolté par le réseau de dégazage (température minimum de 1200°C). Un rideau hydraulique constitué de 6 puits (semblables aux puits de dégazage) complète l'installation. Il est destiné à empêcher (par pompage) la migration des eaux polluées dans la nappe phréatique.
La fréquentation est faible en dehors des chevaux et cavaliers. Présence de plusieurs nourrisseurs à gibier.
La description qui suit est basée sur des observations effectuées au cours de l'année 2002, complétée par des données recueillies en 2007 (JY BAUGNEE et E. BISTEAU).
Les remblais et les talus des anciennes fosses d'extraction sont occupés par des friches dont la physionomie varie suivant l'humidité et l'exposition. Une végétation pionnière colonise les chemins et certaines pentes sablonneuses, avec notamment Tussilago farfara, Matricaria maritima subsp. inodora, Polygonum aviculare, Trifolium repens, et au bord des petites ornières temporaires Juncus bufonius, Gnaphalium uliginosum, etc. Les remblais argileux portent une friche par endroits très dense dominée par Juncus effusus (dans les zones les plus fraîches), Cirsium arvense, Holcus lanatus, Calamagrostis epigejos, Vicia hirsuta, Vicia tetrasperma, Centaurium erythraea, Rubus sp., Dipsacus fullonum, Lotus corniculatus, etc. Quelques pieds de Hypericum hirsutum, espèce peu commune dans la région, sont disséminés cà et là. Un petit massif de Trifolium medium, rare au nord du sillon sambro-mosan, est présent près du grillage de l'entrée. Assez étonnamment, Urtica dioica est ici très peu représentée ! Les ronciers couvrent par contre de vastes surfaces tandis que Clematis vitalba est encore très timide. Les fourrés, pour l'instant isolés, de Cytisus scoparius, Salix caprea et Betula pendula annoncent localement une recolonisation forestière inéluctable.
Les fosses d'extraction sont occupées par des plans d'eau peu profonds à niveau très variable. Il en subsiste deux principaux. La mare la plus proche du chemin est aujourd'hui fortement recolonisée par Salix spp., Betula pendula, Alnus glutinosa ... Typha latifolia et Eleocharis palustris sont encore présents dans les trouées. Les surfaces d'eau libre sont de plus en plus exigües. La vase exondée est colonisée localement par une hépatique à thalle, Marchantia polymorpha. C'est en bordure de cette petite mare, sous des pierres, que le crapaud calamite (Bufo calamita) est observé régulièrement. Il s'agirait d'ailleurs de la dernière population connue, dans le nord namurois, de cette espèce menacée, reprise dans l'annexe 4 de la directive européenne 'Faune Flore Habitat'.
La seconde cuvette, plus étendue, est un milieu encore jeune où l'eau est davantage présente, surtout au printemps. Eleocharis palustris y forme de vastes nappes quasiment monospécifiques tandis que Typha latifolia s'implante ici et là. Les vases exondées plus ou moins dessèchées portent notamment Plantago major et Gnaphalium uliginosum ainsi que de nombreuses plantules et des hépathiques à thalles du genre Riccia. Dans les zones de transition Lycopus europaeus constitue une ceinture assez dense à laquelle succèdent des plages parfois étendues d'espèces à tendance coloniale : Potentilla anserina, Calamagrostis epigejos, Carex remota, Juncus effusus, Juncus conglomeratus, Juncus articulatus, Lotus pedunculatus, Pulicaria dysenterica... Une roselière sèche à Phragmites australis montre une certaine expansion dans le coin nord-est de la cuvette. L'étang se distingue sur le plan faunistique par la reproduction de l'alyte accoucheur (Alytes obstetricans) et d'une libellule méridionale, le leste barbare (Lestes barbarus), qui se reproduit depuis quelques années seulement en Wallonie. On note aussi la présence de l'agrion mignon (Coenagrion scitulum), autre espèce méridionale dont c'est la première observation en Hesbaye, et de l'agrion nain (Ischnura pumilio). Des individus isolés de leste brun (Sympecma fusca), espèce très rare et prioritaire au niveau wallon, et d'aeschne affine (Aeshna affinis), ont en outre été observé en juin 2002 mais leur reproduction sur le site n'a pas été établie.
La partie sud du site (Bois de Raidi) est occupée par une friche herbeuse plus ou moins sèche ou humide selon les endroits.
Les ligneux, peu abondants, sont surtout représentés par Salix spp., Betula pendula, Rosa sp. La friche comprend, outre diverses graminées, Urtica dioica, Dipsacus fullonum, Artemisia vulgaris, Tanacetum vulgare, Rumex sp., Juncus effusus (plus abondant dans la partie nord), Juncus bufonius, Juncus articulatus, Lycopus europaeus (ornières), Centaurium erythraea, Lotus corniculatus, etc. L'une ou l'autre plage de Phragmites australis se rencontrent localement.
Un étang artificiel (bassin d'orage) d'environ 500 m2 a été creusé au début des années 2000 au sud de la piste equestre. Son fond bâché n'empêche pas le développement d'une végétation rivulaire et aquatique. Il présente actuellement un certain intérêt pour les libellules, avec la reproduction probable de Sympecma fusca, Ischnura pumilio, Crocothemis erythraea, etc.
Une petite mare existe également près des bureaux de la SPAQuE, entre la Torchère et le moteur. Elle accueille notamment les tétards du crapaud accoucheur (Alytes obstetricans).