Situation générale: Cette grande carrière a été ouverte dans le versant droit de la vallée du Hoyoux, dans le bois de Mouhenière.
On y a extrait du grès famennien en vue de la production de pavés et pierres de construction. D'après la fiche ULg (1994), la teneur en carbonates augmente vers le sommet.
Description du site: Cette carrière présente un dénivellé d'environ 80 m, depuis la route jusqu'au sommet de la falaise nord-est la plus élevée. Elle est accessible soit par le nord, soit à partir de la route de la vallée. L'ancienne rampe d'accès, actuellement fort embroussaillée, part de la route juste au sud du km 8 et d'une ancienne infrastructure.
La carrière comprend deux secteurs principaux.
- L'excavation, creusée en creux vers le sommet du versant, est invisible de la route Huy-Modave. Une ancienne rampe permet d'y arriver (cf. cartes I.G.N.). Elle est allongée dans l'axe NE-SW et profonde de 25-30 m. Elle est limitée par des parois rocheuses partiellement en dalle du côté nord (plan de stratification - pendage: 40° sud). Une baraque servant d'abri aux épinceurs (poteau électrique voisin) est encore debout à l'extrémité sud-ouest de la cavité, d'où part une rampe longeant le flanc nord et conduisant au replat arboré localisé à l'extrémité nord de l'excavation. Des vestiges de l'ancienne exploitation subsistent à proximité de la baraque: rails, wagonnets, bennes, tôles. Une rampe permettait de descendre dans la fosse à partir du replat ouest. Le fond est étroit (moins de 10 m) et assez chaotique (présence d'un mur de soutènement des haldes); l'extrémité nord-est est humide (légers suintements sur le flanc sud).
- Les pentes de haldes sont particulièrement importantes et descendent jusqu'à la route où a été édifié un mur de soutènement. Les haldes forment plusieurs paliers, accessibles par différentes rampes. La rampe principale monte parallèlement à la route, du nord vers le sud, puis présente un virage (embroussaillement important à ce niveau) et se dirige alors du sud vers le nord en direction de la grande excavation. A environ 150 m au nord de ce virage et juste avant un embranchement s'observe, dans le talus à droite, une entrée de galerie (1,4 x 0,7 m - appareillage de pierres sèches) s'ouvrant dans les haldes un peu plus haut que la rampe; la profondeur et la fonction de cette galerie nous sont inconnues (aucune entrée de galerie visible dans le fond de l'excavation vers le sud-ouest). Plusieurs bâtiments subsistent dans ce vaste secteur; des restes de wagonnets sont visibles cà et là, ainsi que des murs de soutènement.
Un terril de haldes provenant peut-être de cette carrière se trouve entre la route et le Hoyoux et est en cours d'exploitation.
Vers le sud, de petites excavations satellites ont été ouvertes plus bas sur le versant.
Fréquentation du site: Le site semble très peu fréquenté, du moins à partir de la route de la vallée du Hoyoux. La paroi nord de l'excavation principale aurait été aménagée pour l'escalade (Fiche géologique ULg, 1994???); elle ne paraît toutefois plus utilisée par les grimpeurs.
Présence de déchets: Cette carrière est quasiment dépourvue de tout déchet, à l'exception des restes de l'exploitation (wagonnets et bennes, rails, tôles, compresseur,...).
Environnement du site: versant boisé de la vallée du Hoyoux; vers l'ouest, plaine alluviale avec quelques maisons le long de la route.
Des ligneux, en général assez jeunes à très jeunes, colonisent l'excavation et les pierriers de façon plus ou moins dense selon les endroits: Salix caprea, Betula pendula, Populus tremula, Sorbus aucuparia, Fagus sylvatica, Carpinus betulus, Acer pseudoplatanus, Fraxinus excelsior, Corylus avellana, Cornus sanguinea, Rosa arvensis, Rosa canina, Salix sp., Ribes uva-crispa, Cotoneaster horizontalis, Clematis vitalba, Lonicera periclymenum,...
Le tapis végétal des replats et des rampes des pierriers, plus ou moins discontinu, est composé d'espèces de pelouses (espèces acidiphiles, indifférentes et même calciphiles), d'espèces prairiales, ainsi que de quelques pionnières des milieux perturbés et de plantes à affinités forestières: Helleborus foetidus, Dianthus armeria, Hypericum perforatum, Arabis hirsuta, les orpins Sedum rupestre, Sedum telephium et Sedum album, Potentilla argentea, Sanguisorba minor, Fragaria vesca, Rubus sp., Lotus corniculatus, Trifolium pratense, Geranium robertianum, Linum catharticum, Daucus carota, Centaurium erythraea, Echium vulgare, Origanum vulgare, Galeopsis angustifolia, Teucrium scorodonia, Linaria vulgaris, Galium mollugo, Valeriana repens, Dipsacus fullonum, Erigeron acer, Hieracium pilosella, H. bauhinii (abondante), H. sabaudum, H. murorum, H. lachenalii, Carlina vulgaris, Solidago virgaurea, Inula conyzae, Picris hieracioides, Eupatorium cannabinum, Leontodon autumnalis, Leucanthemum vulgare, Senecio jacobaea, Tanacetum vulgare, Luzula pilosa, L. multiflora, Carex sylvatica, Carex du groupe spicata, diverses poacées parmi lesquelles Poa compressa, P. nemoralis, Festuca cf. filiformis, Festuca sp. (feuilles glauques), Aira caryophyllea (abondant par endroits), Vulpia myuros, Agrostis capillaris, Brachypodium sylvaticum, Anthoxanthum odoratum, Avenula pubescens, Trisetum flavescens et Arrhenatherum elatius, Neottia ovata, une autre espèce d'orchidée (fanée).
Sur les pentes pierreuses croissent diverses espèces citées ci-dessus, mais également les fougères Asplenium trichomanes, Cystopteris fragilis, Ceterach officinarum (une touffe vue) et Polypodium vulgare, et, dans les parties ombragées par les ligneux, Solanum dulcamara, Lamium galeobdolon, Melica uniflora, Senecio ovatus, Luzula sylvatica, Dryopteris filix-mas, Polystichum setiferum,...
Dans la grande excavation ont été notées Luzula luzuloides et Asplenium adiantum-nigrum.
N.B.: Une petite partie de pierriers est incluse dans le site Natura 2000 BE33011 'Vallée du Hoyoux et du Triffoy'.