Ce complexe ardoisier est localisé au sud de la route des Ardoisières, entre le km 11 vers l'est et le pont du chemin de fer vers l'ouest. Il est traversé d'est en ouest par le ruisseau d'Aise dont le cours était en grande partie souterrain, et est voisin de l'ardoisière de la Goutelle Husson (Lx/673/06), située à une cinquantaine de m à l'est. On y a extrait du schiste ardoisier du Siegenien supérieur.
Le site est accessible par l'est via un chemin carrossable prenant naissance au km 11 de la route des Ardoisières; celui-ci conduit à l'extrémité orientale du site et permet d'atteindre un autre chemin qui traverse le site du nord-est au sud-ouest, dans la vallée du ruisseau d'Aise.
Le site correspond à l'ensemble des fosses ouvertes dans la Côte de Wilbauroche, échelonnées sur une distance de près de 350 m. De façon très simplifiée, le site comprend d'est en ouest:
- un petit terril en cours d'exploitation (déblais de taille assez réduite); il domine la plaine alluviale du ruisseau d'Aise et est colonisé par une végétation herbacée plus ou moins continue selon les endroits et par de jeunes ligneux; il se prolonge vers la route, de l'autre côté du ruisseau, sous forme d'une butte boisée;
- au sud du terril et du chemin, un secteur boisé qui montre des traces d'extraction (puits abrupt notamment);
- une zone ouverte d'environ 5 ares (friche), dominant la pente de l'ancien dépotoir vers le ruisseau; une grande fosse colmatée est visible au pied du versage;
- le fond de la vallée, qui est largement inondé en période de crue; il montre des accumulations de déblais schisteux qui ont subi des prélèvements et les effets des crues du ruisseau. Quelques aires encore plus ou moins ouvertes subsistent dans ce secteur, en particulier une aire plane d'environ 5 ares visible sur la carte I.G.N. qui semble résulter de l'exploitation d'une partie du pierrier;
- au pied du massif rocheux, sur la rive gauche, une entrée de galerie et, un peu vers l'ouest, un abri (poudrière);
- des vestiges de constructions visibles à plusieurs endroits à l'extrémité ouest du site.
Une partie des "Nouvelles Carrières" (Les Fées et les Français) a subi de grands bouleversements lors de la construction du chemin de fer entre 1902 et 1914; toutes les ouvertures ont été comblées (J.-M. Lamotte, com. écrite).
Fréquentation du site: Forte au niveau du pierrier oriental, plus faible ailleurs.
Présence de déchets: Ancien dépôt d'immondices ménagers dans la partie orientale, avec de nombreuses bouteilles et récipients plastiques encore apparents; quelques dépôts récents sur l'ancien chemin d'accès au dépotoir (divers, branches, inertes).
Environnement du site: Bois.
Le site est en partie intégré dans la futaie environnante; certains secteurs, en particulier vers l'ouest, sont envahis de nitrophytes. Différentes fougères poussent sur les vestiges de murs et les pans rocheux: notamment Cystopteris fragilis, Asplenium scolopendrium, A. trichomanes, Gymnocarpium robertianum, G. dryopteris et Polystichum aculeatum.
Les secteurs les plus intéressants sont la partie résiduelle du terril oriental et, dans une moindre mesure, la zone pierreuse occidentale, toutes deux progressivement colonisées par des ligneux.
Sur le terril oriental, la strate herbacée est composée en majorité d'espèces de pelouses, prairiales, forestières et des éboulis: Herniaria glabra, Stellaria holostea, S. graminea, Cerastium fontanum, Cardaminopsis arenosa subsp. borbasii, Hesperis matronalis (partie excavée), Calluna vulgaris (3-4 m²), Sedum telephium, Fragaria vesca, Trifolium pratense, Lotus corniculatus, Medicago lupulina, Melilotus albus, Linum catharticum, Polygala vulgaris (abondant), Pimpinella saxifraga, Solanum dulcamara, Echium vulgare, Thymus pulegioides, Teucrium scorodonia, Clinopodium vulgare, Plantago lanceolata, Euphrasia stricta, Veronica officinalis, Chaenorhinum minus, Campanula rotundifolia, Galium mollugo, Hieracium pilosella, H. lactucella (abondante), H. murorum, Leontodon hispidus, Leucanthemum vulgare, Centaurea thuillieri, Eupatorium cannabinum, Senecio ovatus, Luzula multiflora, Carex pallescens, C. pilulifera, Poa compressa, P. pratensis, Festuca sp., Briza media, Danthonia procumbens, Holcus lanatus, Agrostis capillaris, Avenula pubescens,...; la strate muscinale y est assez développée, avec notamment des lichens (cf. Cladonia). Des ligneux colonisent progressivement la partie supérieure du terril: principalement de jeunes Salix caprea et Picea abies, Prunus spinosa, P. serotina (partie excavée), Cytisus scoparius. La pente est arborée et colonisée par les fougères Gymnocarpium robertianum (plusieurs plages), Athyrium filix-femina et Asplenium trichomanes, Impatiens noli-tangere et Chrysosplenium oppositifolium dans le bas, Rubus idaeus, Lamium galeobdolon,...
Dans la zone pierreuse occidentale, où plusieurs arbres sont tombés récemment, la strate herbacée est discontinue et de composition moins diversifiée que celle du pierrier oriental décrite ci-dessus; on y a notamment relevé Cardaminopsis arenosa subsp. borbasii, Euphorbia cyparissias, Thymus pulegioides, Hieracium pilosella, H. maculatum (assez abondant), H. lachenalii, Leontodon hispidus, Gymnocarpium robertianum (assez abondante), Gymnocarpium dryopteris; Pyrola minor a été observée à proximité (sur plusieurs m2). Les ligneux qui envahissent de plus en plus cette zone sont surtout représentés par Salix caprea et Corylus avellana, accompagnés de Quercus sp., Picea abies, Pinus sylvestris, Betula pendula, Salix sp., Prunus spinosa et Alnus glutinosa.