D'après A. REMACLE (1999-2000): Le site se trouve au sud de Barvaux, à moins de 1 km du centre de la localité, le long du chemin de fer. Il jouxte le golf de Durbuy et prolonge vers le nord le massif des Hazalles où subsistent des pelouses sur schistes calcarifères très intéressantes. On y a extrait des schistes et grès (pour le ballast du chemin de fer?).
Le site est accessible soit par le nord via un chemin qui passe devant le gîte, soit par le sud en empruntant le chemin carrossable au départ de la rue des Hazalles (fermé par une grille).
Il est limité vers l'ouest par le chemin de fer et vers l'est par une falaise plus ou moins colonisée par des arbustes et plus ou moins éboulée selon les endroits. La falaise s'élève du nord vers le sud, pour atteindre une hauteur de 15-20 m.
Le site, long de plus de 350 m, se divise en deux secteurs:
- Le secteur principal débute au niveau du gîte et se termine vers le sud-ouest au niveau de la dénivellation correspondant à l'excavation sud-ouest (panneau "Propriété privée"). Le talus le limitant est, vers le nord, très proche du chemin de fer puis s'en éloigne progressivement vers le sud. L'aire plane entre ce talus et le chemin de fer, large au maximum de 30-40 m, est colonisée par de nombreux jeunes ligneux: arbustes formant une fruticée par endroits, nombreux pins dans la partie sud où subsistent encore des zones dégagées couvertes d'une pelouse calcaire et des zones plus caillouteuses. L'extrémité sud-ouest de ce secteur est plus pierreuse, de même que certaines aires situées au pied de la falaise. Le chemin traversant le site, visible sur la carte IGN, est actuellement assez discret.
- L'excavation sud-ouest, de surface nettement plus réduite que le secteur principal, est située à un niveau plus bas que ce dernier. Du nord, on y accède par un sentier en partie bordé de petits épicéas qui emprunte le talus pierreux du chemin de fer. L'excavation est limitée par une falaise rocheuse et, vers le nord-ouest par le talus du chemin de fer. Le fond est caillouteux, dammé et dépourvu de ligneux. Un emplacement de caravane, avec quelques arbustes ornementaux et plantes horticoles, se trouve en bordure.
Au sud de l'excavation, le talus du chemin de fer devient très élevé.
La fréquentation du site est globalement faible, sauf au niveau de l'excavation sud-ouest où se trouve une propriété privée ("St' Michiels" - rue des Hazalles, n° 19) avec quelques emplacements pour tentes et caravanes (bordure de l'excavation et pessière).
Le site est dépourvu de déchets. Il y a deux places à feu dans le fond de l'excavation sud-ouest. Il est environné de bois (pinède et pessières) et d'un golf; le chemin de fer vers l'ouest.
La végétation et la flore de la carrière "Sur Pissoux" (ou carrière de la Crétale) ont été décrites par A. REMACLE dans le cadre de l'inventaire des carrières et sablières désaffectées de Wallonie, sur base de données recueillies en 1999-2000:
Secteur principal
Les nombreux ligneux, arbustes et arbres en majorité jeunes, qui colonisent ce secteur appartiennent aux espèces suivantes: Pinus sylvestris, Quercus robur, Salix caprea, Ulmus sp., Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Cornus sanguinea, Rosa canina, Rosa rubiginosa/micrantha, Ligustrum vulgare, Lonicera periclymenum, Cotoneaster horizontalis (près du gîte), Syringa vulgaris, Cytisus scoparius,...
Les zones encore ouvertes sont occupées soit par une pelouse mésophile, soit, aux endroits plus caillouteux, par une pelouse xérophile. La strate herbacée montre une composition floristique diversifiée, comprenant des espèces de pelouses sèches ou très sèches, des plantes d'ourlets et forestières, accompagnées de plantes prairiales et des milieux anthropiques: notamment Helleborus foetidus, Ranunculus bulbosus, Cerastium semidecandrum, Stellaria holostea, Malva moschata (talus), Viola hirta, Helianthemum nummularium, Erophila verna, Primula veris, Sedum album, S. acre, Saxifraga tridactylites, Potentilla neumanniana, Sanguisorba minor, Fragaria vesca, Agrimonia eupatoria, Ononis repens, Genistella sagittalis (abondant), Genista pilosa (plages parfois importantes à l'extrémité sud), Genista tinctoria, Anthyllis vulneraria, Linum catharticum, Polygala comosa, Pimpinella saxifraga, Daucus carota, Gentianella ciliata (> 100 plants), G. germanica (peu abondante), Vincetoxicum hirundinaria, Echium vulgare, Myosotis ramosissima, Teucrium chamaedrys, T. botrys, T. scorodonia, Thymus pulegioides, Origanum vulgare, Clinopodium vulgare, Plantago media, P. lanceolata, Rhinanthus minor, Euphrasia stricta, Campanula rotundifolia, Galium verum, G. mollugo, Valeriana repens (talus et son pied), Scabiosa columbaria, Centaurea scabiosa, Centaurea (Jacea) sp., Carlina vulgaris, Hieracium pilosella, H. murorum, H. sabaudum, H. bauhinii (talus), Cirsium acaule, Leontodon hispidus, Leucanthemum vulgare, Tragopogon pratensis, Solidago virgaurea, Senecio erucifolius, Picris hieracioides, Luzula campestris, Carex caryophyllea, C. flacca, Brachypodium pinnatum, Bromus erectus, Avenula pubescens, Briza media, Festuca sp., Arrhenatherum elatius, Calamagrostis epigejos, Melica ciliata (falaise), Colchicum autumnale (sous fruticée), Orchis mascula (abondant), Platanthera bifolia (> 25 hampes florales), Gymnadenia conopsea (> 25 hampes florales), Epipactis atrorubens (4 pieds); lichen de type Cladonia (abondant par endroits).
Excavation sud-ouest
La végétation herbacée du fond est altérée par endroits; elle regroupe diverses plantes présentes dans le secteur principal, par exemple Helianthemum nummularium, Sedum album, S. acre, Potentilla neumanniana, Sanguisorba minor, Teucrium botrys, Thymus pulegioides, Origanum vulgare, Scabiosa columbaria, Hieracium pilosella, Centaurea scabiosa, Carlina vulgaris, Carex caryophyllea, mais aussi Herniaria glabra, Minuartia hybrida, Silene vulgaris, Iberis amara (plus de 40 plants), Solanum dulcamara, Chaenorhinum minus, Crepis foetida, Poa compressa,...
Le talus du chemin de fer donnant sur cette excavation, très élevé dans ce secteur, est colonisé en majorité par des plantes présentes dans le site même: Clematis vitalba, Helleborus foetidus, Hypericum perforatum, Reseda lutea, Sanguisorba minor, Vincetoxicum hirundinaria, Echium vulgare, Teucrium botrys, T. chamaedrys, T. scorodonia, Galeopsis angustifolia, Origanum vulgare, Hieracium pilosella, H. bauhinii, Carlina vulgaris, Picris hieracioides, Centaurea scabiosa, Allium oleraceum (quelques plants), Melica ciliata, Festuca sp., ainsi que Iberis amara et Alyssum alyssoides.
Au sud-ouest du site, le long du chemin de fer et de part et d'autre du chemin carrossable dénommé "Pré Ligne" (?) subsistent des lambeaux de pelouses biologiquement intéressantes, à composition végétale proche de celle du site, avec notamment Gentianella germanica, Teucrium botrys, Gymnadenia conopsea. Les orthoptères Oedipoda coerulescens et Stenobothrus lineatus y sont présents. Ce secteur est très fréquenté et altéré (pistes de motos).
Le site présente un grand intérêt floristique. A. REMACLE y signale la présence à plusieurs endroits de Gentianella ciliata (> 100 plants) et de Gentianella germanica (nettement moins abondante) et précise que Gentiana cruciata devrait y être recherchée, les trois espèces étant présentes au lieu-dit proche Les Hazalles dans les pelouses sur schistes calcarifères. Cinq espèces d'orchidées sont recensées de même que plusieurs autres plantes rares ou protégées: Rosa rubiginosa ou R. micrantha (non florifère), Minuartia hybrida, Epilobium lanceolatum, Genista pilosa, etc.
L'indigénat de la station d'Iberis amara est incertain (présence d'un ancien emplacement de caravane avec plusieurs arbustes ornementaux). Toutefois, l'espèce a été signalée en 1983 sur le talus de chemin de fer entre Barvaux et Hotton (H7.21.34) par L.-M. Delescaille.
La faune de la carrière de la Crétale est très riche et comporte de nombreuses espèces remarquables, surtout parmi l'entomofaune.
L'avifaune doit encore faire l'objet de recensements. Parmi les espèces intéressantes, on signale notamment le cantonnement du pipit des arbres (Anthus trivialis) et du pic noir (Dryocopus martius).
Le lézard des murailles (Podarcis muralis) est la principale espèce de reptile présente sur le site, au niveau des affleurements rocheux bien exposés. D'autres reptiles occupent probablement aussi l'endroit, l'orvet fragile (Anguis fragilis) et la coronelle (Coronella austriaca) notamment. Un amphibien, l'alyte accoucheur (Alytes obstetricans), y a déjà été entendu mais sa reproduction n'y est sans doute pas effective vu l'absence de point d'eau.
Les insectes sont particulièrement diversifiés sur le site et ses alentours mais des données détaillées ne sont disponibles que pour quelques rares groupes.
Les papillons de jour constituent certainement le groupe entomologique le mieux connu avec une trentaine d'espèces recensées à ce jour, parmi lesquelles pas moins de 11 éléments de haute valeur patrimoniale: le grand collier argenté (Boloria euphrosyne), l'échiquier (Carterocephalus palaemon), la lucine (Hamearis lucina), le roussâtre (Spialia sertorius), l'hespérie de la mauve (Pyrgus malvae), le damier noir (Melitaea diamina), l'azuré de l'ajonc (Plebejus argus), l'argus frèle (Cupido minimus), le collier de corail (Aricia agestis), le point de Hongrie (Erynnis tages), l'argus vert (Callophrys rubi).
Les orthoptères comportent une quinzaine d'espèces dont le criquet noir ébène (Omocestus rufipes), bien présent par endroits, le sténobothre ligné (Stenobothrus lineatus), criquet xérothermophile assez abondant dans les pelouses sèches, le tétrix des carrières (Tetrix tenuicornis), le gomphocère tacheté (Myrmeleotettix maculatus) et le criquet à ailes bleues (Oedipoda coerulescens), trois espèces pionnières fréquentant les zones les plus ouvertes et rocailleuses (tel que le grand talus du chemin de fer).