Cette petite carrière est localisée à 1 km au nord/nord-ouest du centre du village de Resteigne, plus précisément à 300 m au nord-ouest du château et à 200 m de la Lesse. On y a extrait du calcaire givetien.
Elle est accessible au départ de la rue de Valenne par un chemin (parallèle à cette rue) qui mène actuellement à une habitation toute proche du site. Ce chemin couvert de graviers passe en bordure du fond de la carrière où a été créée une aire de parking avec graviers en bordure de l'accès.
La fiche rédigée au départ par A. REMACLE, se rapportait à l'excavation et ses abords, limités au chemin d'accès et à la clôture de la pâture voisine. D'autres lambeaux de pelouse sont visibles en dehors du périmètre considéré, notamment au niveau du talus entre le chemin et la route, où subsiste une ancienne infrastructure de la carrière, et à l'arrière de la maison. On inclu maintenant l'ancienne pâture envahie de buissons épineux aujourd'hui transformée en prairie de fauche, contiguë à la carrière.
La petite excavation, dont le fond est au niveau du chemin d'accès, est limitée par un talus en arc de cercle, haut d'une douzaine de m maximum, couvert d'une végétation herbacée avec des ligneux assez peu nombreux; cette pente est pierreuse par endroits et présente peu de roche en place. Le fond (partie à l'ouest du chemin) est encore bien ouvert et occupé par un Mesobrometum, altéré par endroits.
Les abords de la carrière, à la partie supérieure et vers l'accès, sont relativement embroussaillés.
Quelques déchets inertes sont visibles à deux endroits dans le fond de la carrière, colonisés par une végétation nitrophile. Une place à feu dans le fond.
Le site est environné de bois vers l'est; d'un talus routier arboré vers le nord; d'un camping vers le sud-ouest et ancienne pâture envahie de buissons épineux à l'ouest et au nord-ouest.
A. REMACLE (1999): Les ligneux qui envahissent les pentes de l'excavation, le fond de celle-ci et ses abords supérieurs sont représentés par les espèces suivantes: Betula pendula, Pinus sylvestris, Acer campestre, A. platanoides, Quercus sp., jeunes Fraxinus excelsior, Salix caprea (quelques pieds dans le fond), Tilia sp., Ulmus sp., Carpinus betulus, Prunus spinosa, Crataegus monogyna, C. laevigata, Viburnum lantana, Cornus sanguinea, Rosa canina, Rosa micrantha, Daphne mezereum (quelques pieds), Spiraea sp. (fond), Clematis vitalba,...; Rubus sp.
La strate herbacée globale est essentiellement composée d'espèces des pelouses calcicoles sèches (Mesobrometum) et très sèches (Xerobrometum), ainsi que de plantes d'ourlets et de quelques nitrophytes dans la partie altérée du fond: Aquilegia vulgaris, Helleborus foetidus, Ranunculus bulbosus, Urtica dioica (un peu dans le fond), Hypericum perforatum, Viola hirta, Helianthemum nummularium, Thlaspi perfoliatum, Primula veris, Sedum rupestre, S. album, S. spurium (petite plage dans le fond), Fragaria viridis, F. vesca, Sanguisorba minor, Potentilla neumanniana, P. reptans (fond), Hippocrepis comosa, Lotus corniculatus, Ononis repens, Trifolium medium, Euphorbia cyparissias, Geranium robertianum, Polygala comosa, Pimpinella saxifraga, Vincetoxicum hirundinaria, Solanum dulcamara, Myosotis ramosissima, M. arvensis (fond), Echium vulgare, Teucrium chamaedrys, Thymus pulegioides, Prunella laciniata, Origanum vulgare, Stachys officinalis, Plantago media, P. lanceolata, Digitalis lutea, Verbena officinalis, Verbascum thapsus, Globularia bisnagarica (quelques m²), Campanula rotundifolia, Galium verum, Galium aparine (fond), Galium mollugo, Scabiosa columbaria, Cirsium acaule, Carlina vulgaris, Leontodon hispidus, Hieracium pilosella, H. murorum, H. lachenalii, Lapsana communis (fond), Leucanthemum vulgare, Tragopogon pratensis, Carex flacca, Sesleria caerulea (surtout sur pente), Bromus erectus, Brachypodium pinnatum, Briza media, Avenula pubescens, Poa compressa (fond), Arrhenatherum elatius, Polygonatum odoratum, Gymnadenia conopsea (± 40 pieds - pente), Platanthera chlorantha (> 10 hampes florales), Orchis mascula (> 40 pieds), Epipactis atrorubens (2 plants), etc.
Dans le cadre d'une thèse de doctorat, BISTEAU (2007) a effectué divers relevés dans une prairie calcicole située à l'ouest de la carrière et pâturée par des poneys shetland, juste avant sa transformation en pré de fauche en 2002. Cette prairie était parsemée de buissons d'épineux (Prunus spinosa surtout) et présentait une flore très diversifiée comportant de nombreuses espèces de pelouses sèches: Bromus erectus, Brachypodium pinnatum, Malva moschata, Arrhenatherum elatius, Achillea millefolium, Helianthemum nummularium, Galium verum, Thymus pulegioides, Ononis repens, Leontodon autumnalis, Leontodon hispidus, Campanula rotundifolia, Knautia arvensis, Lotus corniculatus, Ranunculus bulbosus, Medicago lupulina, Avenula pubescens, Hypericum perforatum, Centaurea jacea s. l., Trifolium pratense, Centaurea scabiosa, Geranium columbinum, Inula salicina, Sanguisorba minor, Origanum vulgare, Phleum pratense, Geranium pyrenaicum, Trisetum flavescens, Euphorbia cyparissias, Erodium cicutarium, Cerastium pumilum, Bunium bulbocastanum, Verbascum thapsus, Daucus carota, Festuca rubra, Teucrium chamaedrys, Linum catharticum, Plantago lanceolata, Leucanthemum vulgare, Prunella laciniata, Senecio jacobaea, Pimpinella saxifraga, Plantago media, Primula veris, Torilis japonica, Veronica chamaedrys, Stachys officinalis, Vicia cracca, etc.
Diverses espèces des cultures et moissons sur sols calcaires y étaient présentes comme Anthemis arvensis, Anagallis arvensis subsp. arvensis et subsp. caerulea, Fumaria officinalis, Matricaria recutita, Papaver dubium, Viola arvensis, Vicia hirsuta, Veronica arvensis, Thlaspi arvense, Stachys annua, Sisymbrium officinale, etc.
Plusieurs de ces plantes, probablement disparues à l'heure actuelle, présentaient un grand intérêt: c'est spécialement le cas de l'inule à feuilles de saule Inula salicina, observée en 2002 sous la forme d'un petit massif d'un demi mètre carré. Cette plante rarissime, sur la liste rouge comme espèce menacée d'extinction en Wallonie, ne subsiste plus en Lesse et Lomme que sur la pelouse du Gros Tienne à Lavaux-Sainte-Anne.
On soulignera aussi la présence de Stachys annua, une espèce des cultures et friches calcicoles, qui a toujours été rare en Wallonie où elle est également considérée comme menacée d'extinction. Cette plante était particulièrement abondante dans le site en 2002.
L'état actuel de cette prairie mériterait d'être évalué.