Situation générale: Cette excavation a été ouverte au nord-ouest du village de Harmignies, à l'ouest de la route N40 Mons-Beaumont. Elle constitue la partie occidentale de la vaste zone d'extraction située au nord de Harmignies. On y a extrait de la craie blanche des Formations d'Obourg et de Nouvelles (Campanien).
Description du site: La fosse a été creusée perpendiculairement au tronçon de route (d'une longueur approximative de 500 m) édifié entre 1967 et 1980 (cf. cartes I.G.N.). L'activité extractive y est arrêtée depuis peu, peut-être provisoirement (zone d'extraction incomplètement exploitée à l'ouest de la route N40).
L'excavation est profonde de 30-40 m et longue d'environ 400 m; le fond est accessible par une rampe au départ de la route et montre une topographie irrégulière avec une sorte de grand merlon longitudinal, envahi par d'abondants buddléias. Une mare d'environ 5 ares occupe l'extrémité orientale de la fosse; elle peut s'assécher complètement, comme en 2005. Le reste du fond présente plusieurs mares peu profondes sur une surface plus ou moins importante selon les conditions climatiques de l'année.
Comme c'est généralement le cas dans les carrières de craie, les flancs subissent une érosion intense qui aboutit à la formation d'éboulis crayeux dans le bas. Côté nord, l'excavation est pourvue d'une succession de replats allongés, accessibles à partir d'une rampe parallèle à la route. Le replat supérieur semble correspondre à une zone découverte (avec un petit talus extérieur), tandis que les autres replats constituent les paliers de l'exploitation.
Fréquentation du site: Le site, interdit au public, est très peu fréquenté (chasse).
Présence de déchets: Un ancien versage sur une partie du flanc sud (orties et buddléias). Dans le fond de l'excavation, tas de planches et quelques déchets divers.
Environnement du site: Terrains agricoles vers le nord et l'ouest; carrières en activité vers l'est, de l'autre côté de la route N40; ancienne(s) carrière(s) le long de la voie ferrée (non incluses dans le présent site), intégrées dans le site Natura 2000 'Vallée de la Trouille'.
L'espèce ligneuse la plus abondante dans cette carrière est l'arbuste naturalisé Buddleja davidii qui trouve ici des conditions propices à son installation en masse. Les autres espèces, comme Betula pendula, Salix caprea, Salix alba et Ligustrum vulgare, sont par contre peu représentées.
Les abords supérieurs de l'excavation, les replats intérmédiaires et les rampes d'accès à ceux-ci et au fond de la carrière, montrent une végétation souvent rase et discontinue apparentée à une pelouse calcicole: Ranunculus bulbosus, Potentilla reptans (nanifiée), Sanguisorba minor, Sedum rupestre, Lotus corniculatus, Erodium cicutarium, Linum catharticum, Echium vulgare, Origanum vulgare, Acinos arvensis, Euphrasia sp., Thymus pulegioides, Erigeron acer, Carlina vulgaris, Hieracium pilosella, Inula conyzae, Carduus nutans, la petite poacée Catapodium rigidum,... Helianthemum nummularium est présent sous forme d'une station très restreinte. Sur le long replat supérieur où aboutit la rampe parallèle à la route, le tapis herbacé, très différent, forme une friche assez hétérogène où abondent Hypericum perforatum, Pastinaca sativa subsp. urens, Centaurium erythraea, Dipsacus fullonum, Origanum vulgare et Inula conyzae.
Les flancs de la carrière, qui subissent une érosion intense, sont colonisés par Centranthus ruber et diverses plantes déjà citées. Un secteur (probablement sur remblais) est occupé par un couvert dense de Buddleja davidii et par Urtica dioica.
Dans le fond de l'excavation au substrat assez humide à très humide se développe, outre une strate bryophytique importante, une végétation herbacée assez homogène, constituée aujourd'hui d'un spectre plutôt réduit de plantes plus ou moins hygrophiles. On y rencontre Potentilla reptans, Hypericum perforatum, H. tetrapterum, Epilobium hirsutum, E. parviflorum, Prunella vulgaris, Verbascum nigrum, Scrophularia auriculata, Eupatorium cannabinum, Cirsium arvense, etc. La plante la plus remarquable est sans conteste Gnaphalium luteoalbum, espèce réputée très rare en Wallonie qui se développe non seulement sur des grèves exondées mais aussi dans des milieux anthropiques, comme des carrières et des gares. Dans le fond de la carrière, G. luteoalbum était représenté en 2005 et 2006 par des milliers de pieds, souvent très petits, accompagnés notamment par Centaurium pulchellum et Anagallis arvensis; il y était de loin plus abondant que l'espèce habituelle Gnaphalium uliginosum. Cymbalaria muralis pousse en abondance sur certains talus et éboulis crayeux. Un beau peuplement de Centaurea scabiosa est présent sur les falaises, en particulier dans la partie occidentale du site.
Dans la mare semi-permanente (dans l'est de l'excavation) et les éventuelles mares temporaires se développe une characée, Chara globularis, ainsi que Potamogeton sp. (espèce à feuilles linéaires). Typha latifolia et Alisma plantago-aquatica ont colonisé depuis peu la mare principale.