La grande friche nord jouxte vers l'ouest le cimetière de Vaulx et vers l'est la ligne de chemin de fer et la carrière Lemay en activité. D'après la carte de CARMEMAN (1944), il y avait ici une carrière de calcaire, la "carrière du Boucher", déjà désaffectée en 1943, dont il ne subsiste probablement aucune trace suite à son comblement par des stériles.
La partie sud du site considéré dans cette fiche s'étend à l'est du centre de recyclage d'inertes, à l'ouest de la ligne de chemin de fer et au nord de la route N500; son extrémité sud jouxte un terril en voie de recolonisation végétale. Cette partie se trouve à l'emplacement d'au moins une ancienne excavation dont le comblement (vers le chemin de fer) est encore en cours.
Le site comprend actuellement un ensemble de parcelles en friche plus ou moins envahies par des ligneux surtout arbustifs et de zones complètement colonisées par des saules et bouleaux.
Le secteur nord correspond à une vaste friche de plus en plus embroussaillée. La partie proche du cimetière, est surélevée suite au remblayage d'une ancienne carrière; le talus en pente limitant le terre-plein est pierreux et assez chaotique par endroits; elle est occupée par une friche discontinue.
Le secteur sud comprend vers le chemin de fer une friche discontinue sur substrat rocailleux, et vers l'ouest une friche rudérale élevée et dense.
De petites aires plus humides, éventuellement en eau, sont dispersées dans l'ensemble du site.
Le site est parcouru ou longé par plusieurs chemins ou sentiers (cf. carte IGN de 1995).
Des dépôts de déchets, inertes et autres, affectent surtout le terre-plein nord. Abondance de clays et jupes par endroits.
Le site est entouré de carrières actives et désaffectées, ces dernières ayant notamment été réhabilitées en peupleraie. Il jouxte vers l'ouest un centre de recyclage de déchets inertes.
REMACLE (2006): Encore très dispersés localement, notamment sur le terre-plein, les ligneux forment dans certaines parties du site une fruticée discontinue, ainsi que quelques bosquets. Les principales espèces rencontrées sont Salix caprea, Betula pendula, Robinia pseudoacacia, Cornus sanguinea, Buddleja davidii, Rosa rubiginosa, R. canina, Crataegus monogyna, Prunus spinosa, Ligustrum vulgare, Cotoneaster horizontalis et la liane Clematis vitalba. Sambucus ebulus est présent à différents endroits, en particulier dans la partie sud où il forme un vaste peuplement.
Les zones les plus dénudées (terre-plein et aire dans le sud), caillouteuses ou pierreuses, présentent une végétation pionnière éparse, souvent rase et pauvre en poacées; elle rassemble notamment Cerastium pumilum, Sagina apetala, Herniaria glabra, Hypericum perforatum, Viola hirta, Sedum acre, Sanguisorba minor, Potentilla reptans, Fragaria vesca, Lotus corniculatus, Lathyrus sylvestris, Epilobium parviflorum, E. tetragonum, Erodium cicutarium, Geranium columbinum, Echium vulgare, Myosotis arvensis, M. ramosissima, Lithospermum officinale, Origanum vulgare, Clinopodium vulgare, Erigeron acer, Inula conyzae, Senecio inaequidens, Hieracium pilosella et Vulpia myuros. C'est ici que poussent en faible nombre l'orchidée Ophrys apifera, Kickxia elatine et les deux graminées Catapodium rigidum et Nardurus maritimus.
Dans le reste du site où la strate herbacée est nettement plus développée, on trouve:
- des plages d'Origanum vulgare, Ranunculus repens, Lotus corniculatus et Lathyrus sylvestris, où les plantes rudérales sont plus ou moins abondantes selon les zones; parmi les espèces les plus intéressantes à l'échelle du district phytogéographique brabançon, il faut épingler Cirsium eriophorum, abondant dans le secteur sud, et Cirsium nutans;
- des étendues dominées par la poacée Calamagrostis epigejos;
- de petites aires tassées, notamment sur les sentiers, par endroits plus humides, où le tapis herbacé très discontinu comprend, localement en abondance, Centaurium erythraea, Centaurium pulchellum, Anagallis arvensis et Prunella vulgaris;
- des bosquets de ligneux pionniers avec Listera ovata et Epipactis helleborine;
- un peuplement dense de Sambucus ebulus dans le secteur méridional;
- de vastes ronciers;
- des zones plus humides (e.a. bordures du grand chemin longeant le secteur nord vers le SW), avec quelques hygrophiles, comme Juncus inflexus, Rorippa palustris et Lycopus europaeus. Le néophyte Dittrichia graveolens se développe dans le secteur sud.
Le site fut prospecté fin 1980 et début 1990 par QUEYREL (1989; 1994) qui y avait déjà noté diverses espèces intéressantes telles que Cirsium eriophorum, Sambucus ebulus, Kickxia elatine, Lithospermum officinale, etc.
Les informations sur la faune locale sont encore peu nombreuses. Parmi les Hyménoptères, plusieurs espèces fouisseuses ont été observées, notamment le Crabronidae Cerceris rybyensis prédateurs d'abeilles solitaires du groupe des halictes. Osmia tridentata, une abeille solitaire très rare et récemment découverte en Wallonie, a été notée sur Lotus corniculatus. Melitta tricincta, abeille assez rare, est liée à la présence d'Odontites vernus.
La présence de l'argus brun (Callophrys rubi) est notée depuis au moins 2008. Le papillon s'avère très rare au nord du sillon sambro-mosan où il est signalé depuis peu de quelques sites d'origine industrielle (terrils, carrières, ...)