Situation générale: Le site des Phosphates considéré dans son ensemble se trouve à environ 4 km à l'est de la ville de Mons, dans le prolongement méridional de la Forêt Domaniale indivise du Bois d'Havré. La partie du site faisant l'objet de cette fiche correspond à l'étang sud qui est limité vers le nord par un chemin qui relie le chemin d'Havré à l'est à la rue Jules Antheunis à l'ouest.
Le site des Phosphates a fait l'objet d'une extraction de craies phosphatées d'abord en souterrain puis à ciel ouvert.
Description du site: La pièce d'eau est divisée en deux par un étroit relief s'abaissant du sud vers le nord:
+ la partie occidentale est la plus étendue; elle se caractérise vers l'est par des 'plages' périodiquement inondées;
+ la partie orientale est étroite et allongée dans l'axe nord-sud. Le talus limitant l'extrémité sud est particulièrement abrupt.
Des pontons et cabanons adjacents sont installés sur une partie du pourtour de cet étang. L'occupation des berges par ces constructions dépend notamment du profil de la rive: elle est faible ou même nulle là où les berges sont soit trop abruptes, soit planes et inondables. Les berges de la moitié sud de la partie occidentale sont ainsi quasiment dépourvues d'installations de pêche.
Les 'plages' exondées ou actuellement hors eau correspondent à une surface non négligeable de l'étang. L'étang est bordé à certains endroits de parcelles boisées: plantations de pins et mélèzes à l'est, boisement de recolonisation, peupleraie au nord-ouest. De plus, il subsiste une petite saulaie qui semblait plus étendue il y a une dizaine d'années (cf. carte topographique de 1995).
Le niveau d'eau a subi des modifications assez fortes, comme le montre la comparaison de la carte I.G.N. de 1980 et du PPNC. L'élévation du niveau d'eau a entraîné l'intégration dans le plan d'eau (partie ouest) d'un ancien alignement de pontons de pêche, bien visible au milieu de l'étang sur le PPNC. La profondeur du plan d'eau actuel est par conséquent faible entre cette ligne d'anciens pontons et la bande exondée vers l'est. Il y a quelques années (1999?), l'eau a atteint une hauteur inhabituelle (environ 1,5-2 m plus haut que le niveau actuel), inondant un certain nombre de cabanons dont une partie n'a pas été réoccupée après la descente des eaux. L'élévation du niveau d'eau a aussi provoqué la mort d'arbres et arbustes (surtout des saules le long de cet étang) et a vraisemblablement modifié quelque peu la composition et surtout la répartition spatiale de la végétation herbacée.
Fréquentation du site: Nombreux pontons et cabanons.
Présence de déchets: Un ancien dépotoir avec ferrailles (fûts notamment), encombrants ménagers,… près du sentier descendant vers le mirador; un autre le long du chemin reliant d'ouest en est la rue Jules Antheunis et le chemin d'Havré; nombreux fûts en fer ou en plastiques dispersés (provenant d'anciens pontons); vestiges d'anciens pontons et cabanons, ainsi que plusieurs cabanons abandonnés.
Environnement du site: Site d'extraction en activité et autre étang de pêche (Ht/458/13) vers le nord; site Ht/458/14 et maisons vers l'est; habitations vers le sud; prés puis maisons vers l'ouest.
L'étang semble dépourvu de végétation flottante et immergée; de plus, le profil des berges ne permet pas l'installation de la végétation rivulaire sur une partie du pourtour. Vu la baisse du niveau d'eau au cours de la saison de végétation 2005, la surface exondée s'est accrue de façon importante, ce qui a entraîné le développement de grandes plages de végétation hygrophile.
Sous le couvert des saules (au moins Salix alba) se développe une végétation exubérante composée notamment d'herbacées hygrophiles de taille assez élevée: Juncus effusus y est abondant et y croît avec Ranunculus sceleratus, Urtica dioica, Veronica anagallis-aquatica, Persicaria maculosa, P. lapathifolia, Rumex maritimus, R. conglomeratus, Myosoton aquaticum, Lysimachia vulgaris, Lotus pedunculatus, Lythrum salicaria, Epilobium parviflorum, E. hirsutum, Lycopus europaeus, Mentha aquatica, Scrophularia auriculata, Eupatorium cannabinum, Cirsium palustre, Juncus articulatus, Carex pseudocyperus (touffes dispersées), C. cuprina (très peu représenté),…
Plus près de l'eau, notamment dans la zone à buissons de saules (en partie morts), la végétation, toujours exubérante, se caractérise actuellement par la forte abondance et la grande vigueur des mélilots Melilotus albus et M. altissimus, qui sont accompagnés des plantes citées ci-dessus.
En bordure du plan d'eau, la végétation est en général plus basse et peut être rattachée au Bidention (code CORINE 22.33 'communautés à bidents'). La strate herbacée est principalement composée de Ranunculus sceleratus, Veronica anagallis-aquatica, Juncus articulatus, Lythrum salicaria, Rumex maritimus, R. palustris (obs. P. Dupriez - 2005), Bidens cernua et B. tripartita (peu abondants), Carex pseudocyperus (jeunes plants), Persicaria spp., Epilobium parviflorum, Typha latifolia (en progression rapide), Rorippa palustris, Alopecurus aequalis.
Le long de l'eau, dans la zone fraîchement exondée, apparaissent surtout des pieds épars de Ranunculus sceleratus et de Chenopodium rubrum.
Très localement, certaines petites plages plus riches en Juncus bufonius se rapprochent de la 'communauté naine à jonc des crapauds' (code CORINE 22.3231).
Il faut signaler la luxuriance des floraisons estivales sur la partie basse de l'avancée séparant les deux parties de l'étang. Les fabacées y sont abondantes (Melilotus albus, M. altissimus, Vicia cracca, V. sativa, V. tetrasperma, Lotus pedunculatus, Medicago lupulina, Trifolium repens, T. pratense, Lathyrus sylvestris, L. pratensis,...), ainsi que quelques grandes herbacées hygrophiles comme Lythrum salicaria.
Les berges de l'étang sud sont donc, à l'heure actuelle, dépourvues de plages des grands hélophytes Phragmites australis (observé ici sous forme de minuscules plages près de cabanons) et Typha latifolia. La dynamique de la végétation au cours des prochaines années dépendra des variations du niveau d'eau qui peuvent présenter une amplitude de 1,5-2 m. Parmi les plantes vivaces, Typha latifolia, Carex pseudocyperus, Lythrum salicaria et Salix spp. semblent particulièrement bien en place. Le développement massif de ligneux (nombreuses plantules de saules) est probable.
Les talus arborés limitant la pièce d'eau hébergent entre autres les orchidées Epipactis helleborine et Listera ovata, ainsi que des fougères dont quelques touffes d'Asplenium scolopendrium.
Le site héberge aussi diverses plantes étrangères à notre flore, parmi lesquelles Galega officinalis, Duchesnea indica, Potentilla norvegica, Artemisia annua (un pied sur le chemin séparant le site du secteur oriental Ht/458/14 - obs. P. Dupriez) et Coronopus didymus (bord du chemin), ainsi que Pentaglottis sempervirens, probablement non indigène (Lambinon et al., 2004).