Le site comprend une vaste coupe forestière, un étang semi-naturel ainsi que la portion environnante de la partie supérieure du ruisseau de Bilaude. Il est situé entre la tourbière d'Hourchamps (au nord) et la Fagne du Rouge-Ponceau (au sud).
L'existence de l'étang est attestée depuis très longtemps; il a été recreusé récemment afin de fournir un lieu de nourrissage et de quiétude à la cigogne noire (Ciconia nigra). Ses eaux sont acides et les berges sont occupées par des cariçaies à Carex vesicaria et C. rostrata, des jonçaies à Juncus acutiflorus et J. effusus, des végétations amphibies avec notamment Juncus bulbosus subsp. bulbosus. Quelques herbiers de Potamogeton natans sont également visibles.
L'avifaune de cet étang comprend un couple nicheur de grêbe castagneux (Tachybaptus ruficollis), espèce plutôt rare en Ardenne. Parmi les amphibiens, on note la présence d'une population de grenouille verte (Rana kl. esculenta). Les odonates sont représentés par plusieurs espèces typiques telles que le cordulégastre annelé (Cordulegaster boltonii) présent au niveau du déversoir, le sympétrum noir (Sympetrum danae), l'orthétrum bleuissant (Orthetrum coerulescens), etc. Les poissons sont par contre complétement absents de l'étang.
Les abords de l'étang et les fossés sont occupés par des moliniaies et des bas-marais où l'on note Molinia caerulea, Carex canescens, Carex echinata, Eriophorum angustifolium, Trientalis europaea, Galium uliginosum, Galium palustre, Stellaria alsine, Scutellaria minor, Veronica scutellata, Viola palustris, etc.
On trouve également des éléments de landes à Calluna vulgaris et Cytisus scoparius et de landes herbeuses à Agrostis capillaris, Deschampsia flexuosa, Anthoxanthum odoratum, Galium saxatile, Potentilla erecta, Carex pilulifera, ...
La coupe forestière est récente (2003) et ne sera pas de nouveau enrésinée, suite à un accord entre la DNF (cantonnement de ...) et le CRNFB. Le suivi scientifique de la récolonisation naturelle de la végétation est assurée par l'établissement de 14 carrés permanents disposés aléatoirement. Les premiers relevés effectués en juillet 2004 (J.-L. Gathoye et M. Dufrêne) ont fourni une quarantaine d'espèces dont les principales sont Juncus effusus, Agrostis stolonifera, Digitalis purpurea, Carex canescens, C. echinata, C. laevigata, Senecio sylvatica, Picea abies (plantules), Galium saxatile, Vaccinium myrtillus, Betula pubescens, Dryopteris carthusiana, Epilobium angustifolium, ... Une cariçaie à Carex paniculata se développe en outre en bordure du Rouge Ponceau.
Sur le chemin carrossable, on note Cirsium arvense, Crepis capillaris, Hypochoeris radicata, Trifolium repens, ... Quelques pieds de Trifolium medium sont également visibles, leur présence pouvant être expliqué par le dépôt de matériaux calcaires au niveau du pont.
Le peuplement faunique de cette coupe est en cours d'étude. On peut déjà relever plusieurs cantons de pipit des arbres (Anthus trivialis), de tarier pâtre (Saxicola torquata) et de bergeronnette grise (Motacilla alba) ainsi que l'observation occasionnelle du torcol (Jynx torquilla). Le lézard vivipare (Zootoca vivipara) est bien représenté dans les dépressions humides. Quelques fourmilières de la fourmi des bois (Formica polyctena) sont visibles, notamment entre l'étang et le chemin. Le criquet 'golfeur' (Myrmeleotettix maculatus) est très abondant dans les zones sèches pour autant que le sol soit nu ou couvert d'une végétation très clairsemée.