Situation générale: La Ballastière est localisée à 1,5 km au sud-ouest du village de Bellefontaine, contre la ligne de chemin de fer, à l'est des voies. Le ruisseau de Rosoi, qui prolonge vers le nord celui du Prélet, coule parallèlement au chemin de fer du côté ouest. Le site se trouve en lisière du bois de Sainte-Marie.
On y aurait anciennement exploité du grès sinémurien.
Description du site: Ce site, aux limites incertaines (jusqu'au chemin de fer?), est aisément accessible par le chemin carrossable qui prolonge la rue de la Ballastière. Il est en partie altéré par des dépôts anciens et actuels de déchets divers. Un terre-plein, où arrive le chemin, sert occasionnellement de dépôt de bois.
Vers le nord-ouest du terre-plein, une parcelle d'épicéas encore jeunes prolongée vers l'est par des feuillus (trembles avec saules et bouleaux) montre une topographie irrégulière résultant probablement d'une activité extractive antérieure. Cette zone correspond en partie à un ancien dépôt d'immondices ménagers; la végétation herbacée y est dénuée d'intérêt, composée par endroits de nitrophytes.
A l'ouest de cette jeune plantation d'épicéas et du terre-plein s'étend un secteur de forme grossièrement triangulaire, situé à un niveau légèrement plus bas que le chemin de fer et limité vers l'est par un talus peu élevé (jusqu'à 3 m). Ce secteur, que nous avons inclus sans réelle certitude dans le site, est occupé par une zone humide comportant quelques mares temporaires et plusieurs parcelles plantées d'épicéas et de pins. Une partie de la zone humide est encombrée de troncs couchés (chablis?); un ruisselet parcourt le site vers le nord. Le niveau d'eau y est très variable, avec un assèchement presque complet en été.
S'il s'agit bien de l'ancienne ballastière décrite par Verhulst il y a près d'un siècle (1912), le site est fort différent de ce qu'il était à l'époque: 'les eaux semi-stagnantes qui y séjournent particulièrement en hiver sont incrustantes; le sol, une fois exondé, se montre littéralement jonché de concrétions calcaires...'.
Fréquentation du site: Non fréquenté, hormis le terre-plein (dépôts de bois, apports de déchets).
Présence de déchets: Un ancien dépotoir d'immondices au nord-ouest du terre-plein (une épave de voiture encore visible dans un creux de la pessière). Le chemin carrossable arrive sur un terre-plein où ont encore lieu des dépôts d'inertes, déchets verts, planches,... Des déchets sont encore apparents sur le talus donnant sur une mare.
Environnement du site: Bois de Sainte-Marie au-delà du chemin de fer vers l'ouest; marais de Gilbaupont vers le nord, terrains agricoles ailleurs.
Ce site proche du marais de Gilbaupont est peut-être inclus dans le site SGIB 584 'Marais de Gilbaupont, ruisseau du Rosoi et abords (Etalle)', la station d'Equisetum variegatum découverte par Verhulst (1912) dans l'ancienne ballastière étant mentionnée dans la fiche de ce SGIB.
Actuellement, le site est arboré, à l'exception du terre-plein et de la bordure du chemin de fer: Betula pubescens, Salix sp., Salix caprea, Sorbus aucuparia, Alnus glutinosa, A. incana, Picea abies, Pinus sylvestris, Frangula alnus, Viburnum opulus, Cornus sanguinea,... Le terre-plein est en partie occupé par une friche où abonde Melilotus albus, accompagné notamment de Cirsium arvense et Oenothera deflexa.
Dans les parties les plus humides pousse une végétation herbacée riche en plantes hygrophiles, certaines étant caractéristiques des mégaphorbiaies, d'autres des prairies humides: Caltha palustris, Ranunculus repens, Hypericum quadrangulum, Cardamine pratensis, Filipendula ulmaria, Lythrum salicaria, Angelica sylvestris, Selinum carvifolia, Solanum dulcamara, Mentha sp., Veronica beccabunga, Galium palustre, Valeriana dioica (présente un peu partout), Valeriana repens, Succisa pratensis, Cirsium palustre, C. oleraceum (abondant), Crepis paludosa (quelques plants), Eupatorium cannabinum, Juncus effusus, plusieurs laîches dont Carex flacca, Carex cf. acuta et Carex du groupe viridula, Phragmites australis, Deschampsia cespitosa, Molinia caerulea, Calamagrostis canescens, Dactylorhiza du groupe maculata (> 15 pieds), Equisetum arvense,...,ainsi que diverses bryophytes dont Sphagnum sp. (peu abondante).
Aux endroits moins humides croissent d'autres plantes, pour la plupart à affinités forestières: Monotropa hypopitys glabra, Pyrola minor (plusieurs plages), Rubus saxatilis (plusieurs plages), Rubus idaeus, Rubus sp., Fragaria vesca, Geum urbanum, Epilobium angustifolium, Stachys sylvatica, Solidago virgaurea, Hieracium laevigatum, Poa nemoralis, Holcus lanatus, Milium effusum, Brachypodium sylvaticum, Paris quadrifolia, Maianthemum bifolium, Convallaria majalis, Listera ovata (station importante, s'étendant sur presque tout le site), Neottia nidus-avis, Epipactis helleborine, Athyrium filix-femina,... Les semis de Picea abies sont denses localement. Une petite cariçaie se trouve le long du chemin de fer vers le nord.
Le talus haut de 1,5 m longeant la voie ferrée est colonisé par quelques espèces plutôt calciphiles, notamment Helianthemum nummularium, Pyrola rotundifolia (belle station composée de plusieurs plages), Potentilla neumanniana, Hippocrepis comosa, Anthyllis vulneraria, Euphorbia cyparissias, Galium verum et Epipactis atrorubens.