Le site s'étend en Hesbaye namuroise, au sud d'Eghezée, dans une région d'agiculture intensive connue pour ses sols limono-argileux très fertiles. Exploité par la râperie de Longchamps, dépendant de la Sucrerie Tirlemontoise, il est constitué d'une quinzaine de bassins de décantation couvrant au total près de 70 ha, les plus grands atteignant une superficie de 4 ha.
La plupart des bassins sont utilisés pour la décantation des eaux de la râperie, tandis que certains ne sont plus exploités et sont remplis d'eau de pluie. Le niveau d'eau dans ces bassins est très variable, ce qui explique la formation, à certaines époques, de zones de vasières plus ou moins étendues.
Le site des décanteurs de Longchamps est surtout réputé sur le plan ornithologique. Il est parcouru à ce titre par de nombreux observateurs de tous horizons, surtout au moment des passages migratoires. Il constitue en effet une halte pour un grand nombre d'espèces migratrices, en particulier par les limicoles (36 espèces recensées !), les anatidés et les laridés.
Certains bassins hébergent également plusieurs espèces nicheuses remarquables comme le grèbe à cou noir (Podiceps nigricollis), le grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis), le goéland cendré (Larus canus), la gorge-bleue à miroir (Luscinia svecica), ...
Une synthèse détaillée des observations est fournie à l'adresse http://www.aves.be/longchamps.html.
Certains bassins ne sont manquent pas d'intérêt non plus pour la faune odonatologique. L'anax napolitain (Anax parthenope) y est observé quasi annuellement depuis plusieurs années et sa reproduction y est probable.
La végétation, dominée par les espèces rudérales, ne semble pas encore avoir fait l'objet d'une étude détaillée. Quelques observations ont été réalisées en mai 2007 (E. BISTEAU et J.-Y. BAUGNEE).
Les plages de vase exondées portent des groupements à Bidens spp., Rumex maritimus, Matricaria maritima subsp. inodora, Chenopodium rubrum, Chenopodium album, Ranunculus sceleratus, Tephroseris palustris, etc.
Certains bassins à l'abandon depuis plusieurs années sont colonisés par des fourrés de saules (Salix alba, Salix cinerea, Salix viminalis, ...) parfois très étendus, ainsi que par des roselières à Phragmites australis, Phalaris arundinacea et Typha latifolia.
Les talus sont couverts par des friches rudérales à Arrhenatherum elatius, Urtica dioica, Holcus lanatus, Tanacetum vulgare, Festuca pratensis, Rapistrum rugosum, Galium aparine, Carex hirta, Anthriscus sylvestris, Heracleum sphondylium, etc.
Par endroits, ils sont colonisés par une végétation arbustive ou arborée constituées de Salix div. sp., Robinia pseudoacacia, Sambucus nigra, etc.
La flore locale rassemble plusieurs espèces rares à l'échelle wallonne mais la plus remarquable est sans nul doute Tephroseris palustris, le séneçon ramassé, d'une abondance extraordinaire en 2007 avec plusieurs milliers de plantes formant dans un des bassins une frange large de plusieurs mètres. Cette espèce en forte régression n'était plus connue que deux stations hennuyères (avec un total de 50 pieds)! Rapistrum rugosum s.l. et Rumex maritimus sont deux autres espèces peu communes, la première étant abondante sur un talus à l'est de la râperie.