Cette plaine agricole typique de la Hesbaye est constituée de vastes cultures intensives entrecoupées de sentiers et de chemins creux, de vergers basses tiges, incluant également quelques hectares de terres exploitées en agriculture biologique.
La flore de la Campagne d'Oleye, et notamment les plantes messicoles, reste à inventorier. Les principales données disponibles proviennent des relevés de la convention «bords de route» (L. Bailly, 2008). Sur ces bords de chemins agricoles, souvent réduits à leur portion congrue, le cortège est un mélange d'espèces prairiales, de nitrophytes et de rudérales: Alopecurus pratensis Arrhenatherum elatius, Cardamine hirsuta, Dactylis glomerata, Heracleum sphondylium, Holcus mollis, Lamium album, Mercurialis annua, Papaver rhoeas, Silene latifolia subsp. alba, Urtica dioica, Veronica hederifolia, Veronica persica, Bromus sterilis, Capsella bursa-pastoris, Chaerophyllum temulum, Galium aparine, etc.
La seule zone forestière, dénommée «Bois d'Oleye», s'étend à l'extrémité nord du périmètre, sur la frontière linguistique et sa surface est mineure. Elle est en contact avec des parcelles occupées par l'arboriculture.
Considérée comme l'une des zones les plus productives de Wallonie en termes de rendements agricoles, cette campagne abrite l'une des toutes dernières populations régionales de grand hamster (Cricetus cricetus). Jadis courant en Hesbaye d'où il a été éradiqué comme animal nuisible des cultures, ce rongeur d'origine steppique est une espèce d'intérêt communautaire pour laquelle des mesures de conservation doivent être mises en place par les états et les régions qui l'abritent.
Le secteur accueille par ailleurs une avifaune assez riche comprenant des passereaux nicheurs comme le bruant proyer (Emberiza calandra), l'alouette des champs (Alauda arvensis), la bergeronnette printanière (Motacilla flava), ou migrateurs, dont le traquet motteux (Oenanthe oenanthe) et le tarier des prés (Saxicola rubetra), des gallinacés telles la perdrix grise (Perdix perdix) et la caille des blés (Coturnix coturnix), divers rapaces en halte ou hivernants comme le busard des roseaux (Circus aeruginosus), le busard Saint-Martin (Circus cyaneus), le faucon émerillon (Falco columbarius), le faucon pèlerin (Falco peregrinus), ou encore des limicoles comme le vanneau huppé (Vanellus vanellus), le pluvier doré (Pluvialis apricaria), le pluvier guignard (Charadrius morinellus).
Des inventaires visant le grand hamster ont été menés sur le site en 2002-2004 (Aves-Natagora). Ils ont permis également de recueillir de nombreuses données sur les autres mammifères et l'avifaune présents. Celles-ci peuvent être complétées par les quelques observations accumulées depuis.
Mammifères
Grand hamster: observations en 2002 (2 terriers), 2003 (3 terriers occupés) et 2004 (20 terriers) (FAUVILLE et al., 2003; DEROUAUX & JACOB, 2004). La dernière mention connue concerne deux contacts en avril 2015 (obs. C. Thirion).
Fouine: plusieurs observations en bordure sud de la zone, en contact avec le village d'Oleye.
Putois: plusieurs contacts au cours des dix dernières années.
Lièvre d'Europe: présent localement sur la plaine, mais apparemment peu nombreux.
Oiseaux
Caille des blés: 3 ou 4 chanteurs cantonnés en 2004 (obs. A. Derouaux).
Perdix grise: espèce en forte régression, nicheuse en 2004 (obs. A. Derouaux) et encore présente sur le site en 2015.
Pluvier doré: limicole seulement migrateur, des troupes de quelques dizaines d'individus maximum ont été notées ces dernières années dans les cultures.
Pluvier guignard: limicole migrateur qui apparaît en petits groupes (1-5 ex.) plutôt occasionnellement (mais statut difficile à estimer sans recherches spécifiques).
Busard des roseaux: espèce régulière, avec des oiseaux adultes ou immatures observés durant la période de nidification ou, plus souvent, durant les migrations (divers obs.).
Busard Saint-Martin: migrateur régulier et hivernant (au moins partiel) sur la plaine.
Faucon pèlerin: oiseaux de passage assez régulièrement aperçus en chasse.
Faucon émerillon: espèce migratrice ou hivernante, encore notée récemment.
Bruant proyer: cette espèce en très forte régression était cantonnée au moins en 2003 et 2004. Elle est probablement encore présente mais en faible densité (voir ORY et al., 2015)
Alouette des champs: nicheur en diminution mais encore assez abondant.
Bergeronnette printanière: l'un des rares oiseaux nicheur des plaines agricoles à se porter relativement bien!
Tarier des prés: passereau seulement migrateur, régulièrement noté.
Traquet motteux: hôte fidèle des labours durant les passages migratoires.
L'entomofaune est probablement peu diversifiée compte-tenu de l'omniprésence des grandes cultures et de la rareté ou l'absence d'habitats semi-naturels comme les zones humides, les fourrés, les prairies permanentes, ... Cependant, aucun inventaire n'y a encore été mené, les seules données disponibles concernent uniquement les papillons de jour (12 espèces recensées à peine).