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1722 - Campagne de Fooz et friches ferroviaires de Voroux-Goreux

Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB)

Communes :Awans, Fexhe-le-Haut-Clocher, Grâce-Hollogne
Cantonnements DNF :Liège
Surface :55.40 ha
Coordonnées :X Lambert : 225659 - Y Lambert : 150618
Voir la localisation avec la cartographie dynamique
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué.

Intro

Brève description

Les travaux occasionnés par la construction de la ligne de train à grande vitesse (TGV) entre Liège et Bruxelles ont entrainé à certains endroits la création de vastes friches herbeuses, souvent agrémentées de zones humides, dont l'interêt biologique peut se révéler remarquable. C'est particulièrement le cas du site de la 'Campagne de Fooz', en Hesbaye liégeoise. On y rencontre en effet une population fournie de crapaud calamite (Bufo calamita), plusieurs espèces d'oiseaux nicheurs peu communs dans la région, comme le tarier pâtre (Saxicola torquata), ainsi qu'un peuplement entomologique diversifié comprenant notamment un papillon rarissime au nord du sillon sambro-mosan, le petit nacré (Issoria lathonia). En raison de cet intérêt, et malgré son origine artificielle, des mesures de protection en faveur de ce milieu sont envisagées dans un avenir proche.

Carto

Régions naturelles

  • D0 - Hesbaye

Limites administratives

Ancienne(s) commune(s)SurfaceNouvelle(s) commune(s)Province(s)
Bierset2.26 haGRACE-HOLLOGNE (partim ???)LIEGE
Fexhe-le-Haut-Clocher12.15 haFEXHE-LE-HAUT-CLOCHER (partim ???)LIEGE

Cantonnements DNF

Cantonnement(s)SurfaceDirection(s)
Liège15.4 haLiège

Mentions dans d'autres inventaires de sites

A compléter

Site classé

A compléter

Propriétaire(s)

SNCB.

Privé(s) Non  ONG Non  Communes Non  Région Non  Autres publics Oui

Gestionnaire

A compléter

Biotopes

Biotopes Corine

CodeNomReprésentativitéSurfaceSource
87.Friches, terrains vagues

Espèces

Espèces de valeur patrimoniale

TaxonStatut de protectionListe rougeStatutAnnéeRep*ProtectionSource
Animaux - Vertébrés - Mammifères
Meles melesOuiNon2018J.-Y. Baugnée, A. Lhost
Animaux - Vertébrés - Oiseaux
Acrocephalus palustrisOuiNonNicheur2006C. Jungblut, JL Gathoye
Alauda arvensisOuiNonNicheur2006C. Jungblut, JL Gathoye
Anas clypeataOuiOuiHiv. ou halte migr.2021divers obs.
Anas creccaNonOuiHiv. ou halte migr.2020divers obs.
Anas querquedulaOuiOuiHiv. ou halte migr.2020divers obs.
Anthus pratensisOuiOuiNicheur2018divers obs.
Emberiza schoeniclusOuiOuiNicheur2017divers obs.
Gallinago gallinagoOuiOuiMigrateur régulier2015divers obs.
Oenanthe oenantheOuiNonMigrateur régulier2006C. Jungblut, JL Gathoye
Saxicola rubicolaOuiNonNicheur2006C. Jungblut, JL Gathoye
Animaux - Vertébrés - Amphibiens
Alytes obstetricansOuiNonReproduction2021divers obs.
Bufo calamitaOuiOuiReproduction2021divers obs.
Lissotriton helveticusOuiNon2015A. Hancel
Animaux - Vertébrés - Reptiles
Anguis fragilisOuiNon2021T. Kinet
Podarcis muralisOuiNon2021T. Kinet
Invertébrés - Insectes - Papillons diurnes
Brenthis daphneNonNon2020divers obs.
Carcharodus alceaeNonNon2020D. Lafontaine, F. Noirfalise
Cupido minimusNonNon2017A. Hancel
Cyaniris semiargusNonNonPrésence aux alentours2006C. Jungblut, JL Gathoye
Issoria lathoniaOuiNonErratique régulier2020divers obs.
Melanargia galatheaNonNon2020F. Noirfalise
Invertébrés - Insectes - Papillons nocturnes
Euplagia quadripunctariaPrésence2006C. Jungblut, JL Gathoye
Invertébrés - Insectes - Libellules
Sympetrum flaveolumNonNonPrésence2006C. Jungblut, JL Gathoye
Invertébrés - Insectes - Orthoptères
Oedipoda caerulescens2013E. Bastin

Espèces exotiques

Flore: Alnus incana, Conyza canadensis, Erigeron annuus, Hieracium aurantiacum, Robinia pseudoacacia, Senecio inaequidens

Faune: Pelophylax ridibundus (2021)

Conservation

Objectifs de conservation

Site abritant une population de crapaud calamite (Bufo calamita), espèce d'intérêt communautaire visée par le décret Natura 2000.

Menaces

A compléter

Recommandations

Recommandations pour la zone de friche est, située entre la ligne TGV et l'ancienne gare de triage:

Cette friche herbacée a le grand avantage de s'être mise en place très récemment. La colonisation ligneuse n'y est donc pas encore très intense. Il est un fait que l'intérêt majeur du site reste son caractère ouvert, même si certaines espèces d'oiseaux réclament des zones buissonnantes, de toute façon toujours présentes dans le site ou à proximité immédiate. La gestion à mettre en place devrait donc viser à conserver un maximum de surface en friche ouverte. Fort heureusement, les aménagements récents (épandages des terres avec arasements) rendent assez aisées les interventions mécaniques de fauche. Celles ci se dérouleront si possible en automne et seront idéalement suivies de la récolte du produit de la fauche, avec stockage éventuel en un point prédéfini. Le maintien de zones refuges non fauchées est aussi à prévoir.
Le maintien, voire le développement de l'habitat du crapaud calamite nécessite bien souvent des interventions précises. Il faudra notamment éviter que la zone humide ne s'assèche définitivement. Le contrôle de la prolifération ligneuse s'avère au moins à prévoir dans cette otique. Un recreusement pourrait être nécessaire, mais il faudra éviter que la profondeur du plan d'eau soit trop importante. La fauche aux alentours de la zone humide, avec maintien d'une végétation basse est indispensable pour le crapaud. Le décapage ou l'étrépage sont même à prévoir dans la mesure du possible sur des surface et avec une fréquence à définir. La surface totale du site étant appréciable, il serait parfaitement envisageable de créer plusieurs autres zones humides bien réparties, par exemple au fond du petit vallon, ou à l'est du site. Afin d'éviter de perturber la naturalité de ces écosystèmes aquatiques, aucune introduction d'espèce hygrophile ne doit être programmée, d'abord en raison du caractère inutile de cette opération, et au vu du potentiel local !
Si la vocation agricole du site doit être concrétisée sur une surface, il serait de grand intérêt de favoriser des cultures extensives sans engrais (par exemple épeautre ou autres vieilles céréales) afin de favoriser les espèces messicoles. Ces pratiques pourraient être primées par la Région wallonne.
L'aménagement d'une haie vive du côté de la voie TGV aura des conséquences très positives au moins pour l'avifaune.
Il ne faut pas négliger la possibilité d'introduction d'un pâturage extensif. Toutefois, dans cette région, l'élevage est loin d'être répandu. De plus, en dehors de la basse Meuse, la gestion par pâturage n'a été développée dans aucune réserve naturelle proche. En basse Meuse, plusieurs vaches Galloway participent depuis plusieurs années à la gestion de la RND de Lanaye. Leur transfert vers la Campagne de Fooz durant une partie de la saison pourrait constituer une solution efficace à l'excès de pâturage constaté à Lanaye. Cette opération nécessitera la pose de clôtures adéquates. La charge de pâturage ne pourra pas idéalement dépasser 0,2 à 0,4 UGB/Ha x an.

Détails

Description physique

Description de la zone de friche est, située entre la ligne TGV et l'ancienne gare de triage:

Le site repose sur des craies du Sénonien (Cp). Il est d'origine artificielle. En effet, les travaux nécessaires à l'installation de la ligne TGV Liège-Bruxelles ont occasionné pendant plusieurs années d'énormes travaux de terrassement sur le plateau hesbignon. Les impacts ont été très importants par exemple dans les communes d'Awans et de Fexhe-le-Haut-Clocher. Le TGV passe ainsi aujourd'hui dans les campagnes entre les villages de Voroux-Goreux et de Fooz, précisément au lieu-dit 'Campagne de Fooz'. L'aménagement de la voie ferrée a nécessité notamment l'expropriation de terrains agricoles à cet endroit précis. Les vues aériennes des PPNC datent d'août 1998. La zone était à ce moment totalement agricole. Dans le cadre des travaux, les terres supérieures jugées les plus fertiles ont été enlevées du site et stockées ailleurs ; elles ont récemment (2005 et 2006) regagné les lieux (par épandage régulier).

Toute cette zone est restée, depuis, en dehors de toute exploitation agricole. Une friche essentiellement herbacée s'est mise en place, avec par endroit les traditionnelles apparitions d'espèces ligneuses comme divers saules. Ces terrains sont clairement à définir comme pionniers, ce qui donne déjà un intérêt potentiel à la zone, en considérant les actions éventuelles de restauration comme mineures, par exemple les déboisements. Sur ces terres limoneuses, les zones humides peuvent assez aisément s'installer. Il faut compter enfin sur la présence de parties plus forestières, comme les talus boisés qui longent la voie ferrée de la gare de triage de Voroux-Goreux, au sud du site.

Les activités ont donc laissé actuellement un espace de forme plus ou moins triangulaire dont la surface totale atteint presque 11 ha. La zone est limitée au sud par les voies ferrées de la gare de Voroux, par la nouvelle voie TGV dans l'axe nord-ouest/sud-est, et par des terrains agricoles, vers l'ouest, contre la route Voroux-Goreux-Fooz.

Description biologique

Des observations effectuées en 2005 et 2006 (J.-L. GATHOYE et al.) ont permis d'obtenir une première esquisse de la végétation en place dans le site de la Campagne de Fooz.
Une aulnaie-saulaie de forme triangulaire occupe une surface d'environ 0,3 ha ; la zone est en friche et est progressivement envahie par le bouleau verruqueux (Betula pendula). Les intentions sont toutefois d'installer à cet endroit un bassin d'orage d'une surface d'environ 0,75 ha afin de tenter de freiner les problèmes d'inondation constatés dans le village de Fooz.
Un étroit talus boisé limite la grande friche herbacée au sud, contre la voie ferrée de Voroux-Goreux. On y note entre autre l'érable sycomore (Acer pseudoplatanus), l'aulne blanc (Alnus incana), la clématite des haies (Clematis vitalba), le cornouiller sanguin (Cornus sanguinea), l'aubépine à un style (Crataegus monogyna), le frêne commun (Fraxinus excelsior), le merisier (Prunus avium), le robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia), l'églantier commun (Rosa canina), le saule marsault (Salix caprea), le sureau noir (Sambucus nigra)…
Une zone humide de 0,25 ha est observable en situation plus ou moins centrale. Elle serait alimentée par l'eau de pluie et est donc sensible aux périodes de sécheresse ! La végétation est bien sûr très hygrophile, mais elle subit rapidement l'impact de la colonisation ligneuse, essentiellement par les saules : agrostis stolonifère (Agrostis stolonifera), aulne blanc (Alnus incana), bouleau verruqueux (Betula pendula), laîche vésiculeuse (Carex vesicaria), scirpe des marais (Eleocharis palustris), épilobe hérissé (Epilobium hirsutum), eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum), jonc à fruits luisants (Juncus articulatus), lycope (Lycopus europaeus), roseau (Phragmites australis), renoncule scélérate (Ranunculus sceleratus), robinier faux acacia (Robinia pseudoacacia), saule blanc (Salix alba), saule cendré (S. cinerea), saule marsault (S. caprea), massette à feuilles étroites (Typha angustifolia), massette à larges feuilles (T. latifolia)…
Un fossé collecteur traverse le site du nord au sud. Actuellement, il alimente un étang dans un site privé plus au sud. Il devrait être plus tard être connecté au futur bassin d'orage. Une partie du fossé est envahie par un pied-de-coq (Echinochloa sp.).
Le reste du site, soit la majeure partie (au total 9,2 ha) est colonisé par une friche herbacée récente, donc peu soumise encore à la colonisation ligneuse. Certaines zones, surtout à l'ouest du fossé et aux alentours de la zone humide, ont été recouvertes récemment par les anciennes terres de découverture, et aplanies. La friche est également présente dans un petit vallon qui s'étire dans l'axe nord-ouest/sud-est, et dans lequel les espèces hygrophiles ne sont pas rares. La flore est classique et très diversifiée. La plupart de ces espèces sont rudérales, certaines pionnières, d'autres messicoles, d'autre encore assez hygrophiles ; les espèces mellifères sont nombreuses: achillée millefeuille (Achillea millefolium), petite ciguë (Aethusa cynapium), agrostis capillaire (Agrostis capillaris), jouet du vent (Apera spica-venti), fromental (Arrhenatherum elatius), armoise commune (Artemisia vulgaris), aulne blanc (Alnus incana), barbarée commune (Barbarea vulgaris), alysson blanc (Berteroa incana), brome mou (Bromus hordeaceus subsp. hordeaceus), calamagrostis commune (Calamagrostis epigejos), liseron des haies (Calystegia sepium), campanule fausse raiponce (Campanula rapunculoides), bourse-à-pasteur commune (Capsella bursa-pastoris), chardon crépu (Carduus crispus), laîche hérissée (Carex hirta), centaurée des prés (Centaurea jacea subsp. grandiflora), petite linaire (Chaenorrhinum minus), chénopode blanc (Chenopodium album), cirse des champs (Cirsium arvense), cirse commun (C. vulgare), vergerette du Canada (Conyza canadensis), aubépine à un style (Crataegus monogyna), dactyle commun (Dactylis glomerata), carotte (Daucus carota), cabaret des oiseaux (Dipsacus fullonum), vipérine (Echium vulgare), chiendent commun (Elymus repens), épilobe en épi (Epilobium angustifolium), épilobe à tige carrée (E. tetragonum), prêle des champs (Equisetum arvense), sténactis à feuilles étroites (Erigeron annuus subsp. septentrionalis), eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum), fétuque rouge (Festuca rubra), fumeterre officinale (Fumaria officinalis), galéopsis tétrahit (Galeopsis tetrahit), géranium des Pyrénées (Geranium pyrenaicum), berce commune (Heracleum sphondylium), épervière orangée (Hieracium aurantiacum), houlque velue (Holcus lanatus), millepertuis perforé (Hypericum perforatum), laitue scariole (Lactuca serriola), lampsane commune (Lapsana communis), gesse des prés (Lathyrus pratensis), gesse des bois (L. sylvestris), grande marguerite (Leucanthemum vulgare), linaire commune (Linaria vulgaris), ray-grass commun (Lolium perenne), lotier corniculé (Lotus corniculatus), matricaire inodore (Matricaria maritima subsp. inodora), luzerne lupuline (Medicago lupulina), mélilot blanc (Melilotus albus), mélilot élevé (M. altissimus), onagre (Oenothera sp.), origan (Origanum vulgare), petit coquelicot (Papaver dubium), grand coquelicot (P. rhoeas), picris fausse épervière (Picris hieracioides), plantain lancéolé (Plantago lanceolata), plantain à larges feuilles (P. major), pâturin comprimé (Poa compressa), pâturin commun (P. trivialis), renouée des oiseaux (Polygonum aviculare), peuplier tremble (Populus tremula), potentille rampante (Potentilla reptans), renoncule rampante (Ranunculus repens), renoncule sardonie (R. sardous), réséda jaune (Reseda lutea), gaude (R. luteola), églantier commun (Rosa canina), patience crépue (Rumex crispus), patience à feuilles obtuses (R. obtusifolius), saule marsault (Salix caprea), sureau noir (Sambucus nigra), saponaire officinale (Saponaria officinalis), séneçon sud-africain (Senecio inaequidens), séneçon jacobée (S. jacobaea), compagnon blanc (Silene latifolia subsp. alba), silène enflé (Silene vulgaris), laiteron épineux (Sonchus épineux), laiteron maraîcher (S. oleraceus), épiaire des marais (Stachys palustris), consoude officinale (Symphytum officinale), tanaisie (Tanacetum vulgare), trèfle hybride (Trifolium hybridum), trèfle des prés (T. pratense), trèfle blanc (Trifolium repens), tussilage (Tussilago farfara), grande ortie (Urtica dioica), bouillon blanc à petites fleurs (Verbascum thapsus), vesce à épis (Vicia cracca), vesce à folioles étroites (Vicia sativa subsp. nigra), vesce à quatre graines (V. tetrasperma), vulpie queue de rat (Vulpia myuros)…
Depuis la création de la friche de la Campagne de Fooz, les observations ornithologiques intéressantes sont régulières (C. Jungblut et al.). Plusieurs espèces pour lesquelles les espaces hesbignons favorables se font plus que rares, y nichent même régulièrement. C'est le cas de la rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris) (au moins 3 couples), de l'alouette des champs (Alauda arvensis), du pipit farlouse (Anthus pratensis) (nicheur probable), de la linotte mélodieuse (Carduelis cannabina) (au moins 3 couples), du bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus) (au moins 1 couple), de la bergeronnette grise (Motacilla alba) (nicheuse probable), du tarier pâtre (Saxicola torquata) (au moins 1 couple), de la fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla) et de la fauvette grisette (S. communis). La bergeronnette printanière (Motacilla flava), le traquet motteux (Oenanthe oenanthe) et le tarier des prés (Saxicola rubetra) ont été observés en passage migratoire. La présence estivale en passage migratoire (août à septembre) de la bécassine des marais (Gallinago gallinago) est régulière.
Les floraisons abondantes attirent déjà plusieurs espèces de papillons de jour (Rhopalocères) : procris (Coenonympha pamphilus), souci (Colias crocea), espèce migratrice parfois abondante, soufré (Colias hyale), espèce occasionnelle, petit nacré (Issoria lathonia), espèce erratique et migratrice en observation estivale régulière, cuivré commun (Lycaena phlaeas), myrtil (Maniola jurtina), machaon (Papilio machaon), parfois abondant, avec plus de 10 individus, piéride du chou (Pieris brassicae), piéride du navet (P. napi), piéride de la rave (P. rapae), azuré commun (Polyommatus icarus), parfois abondant, amaryllis (Pyronia tithonus), vulcain (Vanessa atalanta), belle-dame (V. cardui), espèce migratrice. D'autres espèces intéressantes ont été observées dans des zones très proches et sont donc susceptibles de coloniser le site. C'est le cas du demi-argus (Cyaniris semiargus). Quelques Hétérocères ont été notés, dont des chenilles du grand sphinx de la vigne (Deilephila elpenor), sur des épilobes dans la zone humide. L'écaille chinée (Euplagia quadripunctaria) fréquente aussi le site. Il n'est pas inutile de rappeler que cette espèce est Natura 2000 (annexe II, d'intérêt communautaire) et prioritaire ! Elle profite des nombreuses eupatoires chanvrines qu'elle butine abondamment.
La zone humide attire déjà plusieurs libellules dont le leste vert (Lestes viridis), le sympétrum rouge sang (Sympetrum sanguineum) et le sympétrum jaune (S. flaveolum). Ce dernier est considéré comme vulnérable dans la liste rouge des libellules ; il ne semble pas toutefois très stable dans ses stations, fait qui doit être confirmé…
Comme beaucoup de sites en friche aujourd'hui, le site est colonisé par la spectaculaire argiope fasciée (Argiope bruennichi), avec ses cocons caractéristiques en été.
Parmi les observations majeures, il faut relever la présence permanente dans le site du crapaud calamite (Bufo calamita). Des recensements précis n'ont pas encore été menés, mais il existe sans doute plusieurs dizaines d'individus dépendant du plan d'eau central. Cette espèce est reprise dans l'annexe IV de la Directive 92/43/CEE ; elle est donc considérée comme d'intérêt communautaire. A ce titre, elle bénéficie d'une protection stricte, d'autant plus qu'en Wallonie, elle figure en bonne place dans la liste rouge de l'herpétofaune. Le décret wallon Natura 2000 du 6 décmbre 2001 la protège également intégralement. Le site de la Campagne de Fooz convient particulièrement bien pour l'espèce, car cette dernière réclame à la fois des zones assez ouvertes, à végétation basse et clairsemée, voire dépourvues de végétation, et des plans d'eau peu profonds où l'eau se réchauffe rapidement au printemps, facteur indispensable pour la maturation rapide des têtards. De plus, il est bien connu que lorsqu'un site humide est colonisé par le crapaud calamite, ce dernier peut y rester très fidèle, tant que les conditions écologiques favorables sont conservées. En Wallonie, le crapaud calamite ne subsiste qu'en quelques noyaux, dont le plus étendu se trouve en Hainaut occidental (région industrielle montoise, bassin de la Haine, et région du Centre). Les bassins de la Sambre et de la Senne ne sont plus concernés que par une vingtaine de populations. Des noyaux moins importants sont situés dans la partie orientale de la Fagne, l'ouest de la Famenne et le terrain militaire de Lagland en Lorraine. L'espèce semble avoir disparu de l'Ardenne ! L'autre noyau important est représenté par la région liégeoise, essentiellement la basse Meuse et le plateau hesbignon. Les données de l'Atlas herpétologique (données Natagora-Aves) en cours de publication renseignent une centaine de carrés occupés par le crapaud calamite, ce qui en fait une espèce assez rare. La fréquence est la plus élevée dans les bassins houillers du Centre, du Borinage et de la région liégeoise. Une soixantaine de sites occupés sont connus en Hainaut et une cinquantaine en région liégeoise et basse Meuse. C'est dire l'importance de cette dernière comme foyer de colonisation.
Le déclin du crapaud calamite en Région wallonne est vraiment préoccupant. Il se manifeste notamment par une diminution très nette du nombre des stations connues il y a peine 30 ans. Aujourd'hui, la plupart des sites occupés sont même d'origine artificielle ! De plus, parmi toutes les populations connues aujourd'hui, très peu (une dizaine) sont localisées dans des sites protégés. Les effectifs y sont réduits, et les mesures de gestion qui y sont appliquées ne conviennent pas toujours pour l'espèce ! En région liégeoise, plus de 100 mentions sont retenues pour l'espèce. Parmi elles, seules 7 concernent un périmètre Natura 2000 (Basse-Meuse et basse vallée du Geer), et une seule concerne une RND (Oreye) ! La plupart des populations ont donc un statut plus qu'incertain !
Présent aussi sur le site, le crapaud accoucheur ou alyte (Alytes obstetricans) possède exactement les mêmes statuts de protection que le crapaud calamite. Nos obligations quant au maintien des populations de cette espèce dans un état favorable sont donc identiques. Elle est cependant moins menacée que le crapaud calamite, mais reste vulnérable en Wallonie !
Le site est régulièrement visité par le lièvre d'Europe (Lepus europaeus).

Biblio

Divers

Sources

OFFH

Répondants de l'information

J.-L. GATHOYE (OFFH).