Le site a été classé comme "zone humide d'Intérêt biologique» en 2002 en vue de protéger une prairie de fauche soumise à inondation périodique. D'autres biotopes sont présents, comme le peuplement à Glyceria maxima et la cariçaie à Carex vesicaria. Le retour possible de l'aulnaie-frênaie alluviale s'annonçait il y a une dizaine d'années par la présence dispersée d'éléments caractéristiques tels que Alnus glutinosa, Euonymus europaeus, Fraxinus excelsior, Ribes rubrum, Geum urbanum, ... (THOEN, 2001b).
Trois inventaires botaniques ont été réalisés sur le site, respectivement par feu R.-L. ROELANDT en août 2000, par D. THOEN en juin 2001 et par T. HENNERESSE en 2011-2012 pour le compte de l'a.s.b.l. «Défense et promotion de la Semois» (HENNERESSE, 2013). Les habitats suivants ont été reconnus par ce dernier auteur (nomenclature Waleunis):
Végétation à Phalaris arundinacea du bord des eaux courantes rapides
Cette communauté est située au bord de la Semois avec, comme espèce dominante, Phalaris arundinacea. On y distingue aussi Calystegia sepium, Cardamine amara, Cruciata laevipes, Cuscuta europaea, Epilobium hirsutum, Galium aparine, Myosoton aquaticum, Urtica dioica et Impatiens glandulifera. Le site est relativement épargné par l'invasion de la balsamine de l'Himalaya puisque seule une quinzaine de plants ont été arrachés en 2012.
Peuplement à Glyceria maxima
Également situé au bord de la Semois, ce biotope est dominé par la graminée hélophyte Glyceria maxima.
Cariçaie à Carex vesicaria
Cette formation herbacée est présente le long de la «chavée» (THOEN, 2001b), au pied du Pilon. On retrouve bien évidemment Carex vesicaria, mais également Galium palustre, Lycopus europaeus et Lysimachia vulgaris.
Prairie de fauche de basse altitude peu à moyennement fertilisée
Il s'agit apparemment ici d'une variante alluviale de ce type de prairie de fauche. Une quinzaine de dicotylédones sont notées: Ajuga reptans, Angelica sylvestris, Anthriscus sylvestris, Cardamine pratensis subsp. pratensis, Carex hirta, Cirsium arvense, Filipendula ulmaria, Glechoma hederacea, Heracleum sphondylium, Hypericum perforatum, Lotus corniculatus subsp. corniculatus, Rhinanthus minor (un unique plant en 2012), Rumex obtusifolius subsp. obtusifolius R. obtusifolius subsp. transiens et Taraxacum sp. Parmi les graminées, citons Arrhenatherum elatius, Elymus repens, Lolium perenne, Phleum nodosum et Poa trivialis. La prêle des champs, Equisetum arvense, a aussi été observée.
Prairie de fauche humide moyennement fertilisée
Cette prairie abrite une flore hygrophile caractéristique composée d'Achillea ptarmica, Angelica sylvestris, Caltha palustris, Cirsium palustre, Iris pseudacorus, Juncus effusus, J. inflexus, Lotus pedunculatus, Lythrum salicaria, Myosotis scorpioides, Persicaria bistorta, Lychnis flos-cuculi, Stachys palustris et Valeriana repens. D'autres espèces prairiales et communes y sont trouvées: A. pratensis, Crepis biennis (un unique pied en 2012), Dactylis glomerata, Holcus lanatus, Poa trivialis, Ranunculus acris subsp. acris, R. repens, Festuca pratensis et Stellaria graminea. Les prairies de fauche reprises sous le code E3.41 sont considérées comme étant assez rares dans les districts jurassique et ardennais.
Aulnaie-frênaie des cours d'eau rapides
Une grande proportion des espèces observées sont typiques de ce type de forêt alluviale rare dans le district jurassique et assez rare dans l'ardennais. Acer pseudoplatanus, Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior constituent la strate arborescente, tandis que Corylus avellana, Euonymus europaeus, Lonicera periclymenum, Sambucus nigra et Viburnum opulus forment la strate arbustive. La strate herbacée, quant à elle, est composée d'Adoxa moschatellina, Alliaria petiolata, Arum maculatum, Athyrium filix-femina, Cardamine flexuosa, Chrysosplenium oppositifolium, Circaea lutetiana, Dipsacus pilosus, Dryopteris dilatata, D. filix-mas, Elymus caninus, Epilobium montanum, Galeopsis tetrahit, Galium aparine, Geranium robertianum, Geum urbanum, Moehringia trinervia, Polystichum aculeatum, Ranunculus ficaria, Ribes rubrum, Stellaria nemorum subsp. nemorum, Festuca gigantea, Scrophularia nodosa, Senecio ovatus subsp. ovatus (= fuchsii), Silene dioica, Stachys sylvatica et Urtica dioica. Une espèce caractéristique (sensu NOIRFALISE et SOUGNEZ, 1961) manque toutefois: Impatiens noli-tangere, pourtant aperçu hors du SGIB, le long du chemin d'accès, côté gauche en descendant vers la rivière.
Plantation de conifères
Sans grand intérêt floristique, cette plantation de Picea abies possède une strate herbacée peu diversifiée où ne croissent que quelques taxa: Agrostis capillaris, Cytisus scoparius, Digitalis purpurea, Lapsana communis subsp. communis, Milium effusum, Polystichum aculeatum (quelques pieds), Rubus sp. et Teucrium scorodonia. De plus, les fougères Asplenium trichomanes et Polypodium sp. se développent sur des rochers schisteux affleurant. A court terme, la plantation devrait être mise à blanc par le DNF.
Haie
Il s'agit d'une haie discontinue, haute de plus de deux mètres et composée d'Acer campestre, Cornus mas, C. sanguinea, Crataegus laevigata, C. monogyna et Prunus padus. Un plant de l'espèce exotique Symphoricarpos albus est aussi inclus dans l'ensemble.
Enfin, les trois taxa ligneux suivants n'ont pas été classés dans un biotope précis étant donné leur caractère isolé: Carpinus betulus, Betula pendula et Salix purpurea subsp. lambertiana.