J.-Y. BAUGNEE et E. BISTEAU (août 2007 et octobre 2010) :
Le terril a été récemment partiellement arasé et la végétation s'installe à peine sur les vastes étendues de schistes noirs miniers. La colonisation des zones sèches est principalement le fait d'Echium vulgare, Carlina vulgaris, Senecio inaequidens, Hypericum perforatum, Picris hieracioides, Oenothera deflexa, Calamagrostis epigejos, Agrostis stolonifera, Dittrichia graveolens, Reseda lutea, Verbascum thapsus, Pastinaca sativa, Senecio inaequidens, Buddleja davidii, Betula pendula, Salix caprea, Clematis vitalba, etc.
La présence de Dittrichia graveolens est à souligner: cette astéracée d'origine méditerranéenne et en forte expansion, est très abondante sur le terril de Bonne Espérance où c'était même l'espèce végétale dominante en 2007, ce qui n'est plus le cas 3 ans plus tard même si elle demeure abondante ! Elle semble atteindre ici sa limite orientale en Wallonie.
Les cuvettes sont occupées par plusieurs mares dont certaines sont en cours d'envahissement par de jeunes Phragmitaies. Une autre mare plus étendue (en forme de croissant très allongé) accueille un cortège plus varié comprenant Eleocharis palustris, Alisma plantago-aquatica, Lythrum salicaria, Lycopus europaeus, Juncus inflexus, Typha latifolia, etc. De jeunes Salix caprea et Salix alba pionniers s'installent ici et là. Un groupement à Chenopodium rubrum var. rubrum apparaît sur les parties exondées de ces points d'eau. En 2010, un herbier à Myriophyllum spicatum est observé dans cette mare et semble s'étendre (non décelé il y a trois ans). De même, on relève l'apparition probablement récente de Potamogeton crispus et d'un Charophyte, Chara vulgaris, algue des eaux calcaires qui détermine un habitat d'intérêt communautaire.
La colonisation arbustive, très limitée en 2007, est de plus en plus active par les semis spontanés de bouleaux (surtout Betula pendula), Salix caprea, Buddleja davidii, Populus tremula, Robinia pseudoacacia, etc.
La faune du terril regroupe diverses espèces pionnières. En août 2007, de nombreux crapauds calamites (Bufo calamita) ont été observés sous les pierres. Cette espèce avait déjà été signalée auparavant (plusieurs centaines de tétards en 1997, Aves-Raînne - P. Colomb). La présence de quatre autres amphibiens a été établie: alyte (Alytes obstretricans), grenouille rousse (Rana temporaria), triton alpestre (Triturus alpestris) et triton ponctué (Triturus vulgaris). Une population de grenouille rieuse (Rana ridibunda) forte de plusieurs dizaines d'individus se reproduit également dans les mares.
Les odonates sont également bien implantées sur le site. Un premier recensement rassemble une petite dizaine d'espèces dont le leste sauvage (Lestes barbarus), l'agrion nain (Ischnura pumilio), le sympétrum à nervures rouges (Sympetrum fonscolombii) et la libellule écarlate (Crocothemis erythraea), toutes quatre typiques des eaux peu profondes se réchauffant rapidement. Dans les roselières se rencontre par ailleurs une coccinelle typique à distribution localisée, Anisosticta novemdecimpunctata.
Les parties les plus arides du terril, en particulier les pentes dénudées exposées au sud, sont le lieu d'élection du criquet à ailes bleues (Oedipoda caerulescens), un orthoptère très thermophile fréquemment rencontré dans ce biotope de substitution. Deux espèces de coccinelles, Hippodamia variegata et Coccinella quinquepunctata, se rencontrent également fréquemment dans ces milieux ouverts et xériques.