Les schistes plus ou moins calcarifères donnent des sols rétentifs en eau, gorgés d'eau en hiver, mais qui peuvent se dessécher en été. Il s'ensuit un mélange d'espèces hygrophiles, xérophiles, calcicoles et silicicoles, particulier à la fagne.
D'après les observations de CORDIER, HAVRENNE et LEURQUIN (in dossier d'agrément), le site montre les groupements végétaux suivants.
* Un groupement caractéristique des prairies de la Fagne sous trois variantes:
- une variante fraîche à Molinia caerulea, Silaum silaus, Selinum carvifolia, Succisa pratensis, Carex panicea, Juncus conglomeratus,... (Eu-Molinion).
- une variante sèche acidophile à Calluna vulgaris, Potentilla erecta, Polygala vulgaris, Euphrasia nemorosa, Danthonia decumbens, Viola canina, Centaurium erythraea,... (Violon caninae).
- Une variante plus riche en plantes calcicoles, avec Galium verum, Thymus pulegioides, Sanguisorba minor, Briza media, Brachypodium pinnatum, Helianthemum nummularium, Cirsium acaule (Mesobromion).
* Une arrhénathéraie (Arrhenatherion) dominée par les graminées Arrhenatherum elatius, Anthoxanthum odoratum, Alopecurus pratensis, Dactylis glomerata, Holcus lanatus, Trisetum flavescens et diverses dicotylées comme Vicia cracca, Leucanthemum vulgare,... Ce groupement s'enrichit d'espèces hygrophiles sur les sols mouilleux dont Cirsium palustre, Angelica sylvestris, Valeriana repens, Epilobium hirsutum, Solanum dulcamara,...
* Des groupements de lisière (ourlet et manteau):
- plus ou moins nitrophiles à Cruciata laevipes, Glechoma hederacea, Malva moschata,...
- calcicoles à Agrimonia eupatoria, Origanum vulgare, Fragaria vesca, Viola hirta, Calamintha cinopodium, Orchis mascula et les arbustes Ligustrum vulgare, Viburnum lantana (Trifolion medii et Berberidion).
* Des groupements de recolonisation forestière (80% du site) à Crataegus monogyna, Prunus spinosa, Rosa canina, Malus sylvestris, Pyrus pyraster, Lonicera periclymenum, etc. (Prunion spinosae).
* Un groupement des sols humides et tassés à Juncus inflexus, J. effusus, J. tenuis, Potentilla anserina, Odontites verna subsp. serotina.
Diverses espèces intéressantes sont apparues (ou réapparues) à la suite de la gestion du site comme Colchicum autumnale, Centaurium pulchellum, Kickxia elatine.
Carrières de Petit Mont et de Haut Mont. Bien que ces carrières soient situées en dehors du site, il nous paraît intéressant de donner quelques informations à leur sujet (d'après GROESSENS, 1989). Au cours du Frasnien, des récifs ou mud-mounds se sont érigés à différents niveaux de cet intervalle stratigraphique. Les niveaux supérieurs, généralement rouges ont souvent fait l'objet d'exploitation. C'est dans la région de Philippeville que ces gisements atteignent leur développement maximum et leur plus grande concentration. Ces biohermes ont une forme commune : celle d'un dôme de calcaire largement étalé entouré de toutes parts par des schistes. DELHAYE (1932) a démontré que la coloration rouge varie en sens inverse de la rapidité de développement du récif. Considérée dans l'ensemble de la formation, l'intensité de la coloration rouge est, d'après cet auteur, en raison inverse de la coloration gris-bleu, due aux matières charbonneuses des calcaires les plus riches en matière organique. La tonalité de ces marbres varie donc du gris très clair au rose, au rouge et au rouge brun avec parfois des nuances bleutées, des taches noires et des veinages blancs ou gris. La carrière du Haut Mont produit du marbre rouge de Philippeville et du marbre gris.