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1953 - Bois de la Basse Marlagne (nord)

Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB)

Synonymes :Gueule du Loup et Milieu du Monde
Communes :Namur
Cantonnements DNF :Namur
Surface :85.5 ha
Coordonnées :X Lambert : 183356 - Y Lambert : 126475
Voir la localisation avec la cartographie dynamique
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué.

Intro

Brève description

Le Bois de la Basse Marlagne constitue, avec le Bois de la Vecquée voisin, un vestige de la Forêt de la Marlagne qui s'étendait autrefois sur une large portion du territoire compris entre Namur, Bois-de-Villers et Sart-Saint-Laurent. Le massif est maintenant scindé en deux par la route de Bois-de-Villers bordée, sur toute sa traversée, par des villas entourées de jardins arborés. Le site considéré ici englobe la partie nord, c'est-à-dire celle qui occupe le versant droit de la vallée de la Sambre, d'exposition nord à nord-ouest, très escarpé et dévalé par plusieurs ruisselets prenant leur source en haut de pente. Le bois est constitué de belles futaies de hêtres et de chênes installées sur des sols gréseux acides avec, sous leur couvert, diverses espèces indicatrices telles que la fougère aigle (Pteridium aquilinum), la luzule des bois (Luzula sylvatica), le houx (Ilex aquifolium). Plus localement se rencontrent de vieux taillis de chênes plus ou moins éclaircis sous lesquels persistent des fragments de landes à callune (Calluna vulgaris) et à danthonie (Danthonia decumbens), ainsi que quelques plages de mélampyre des prés (Melampyrum pratense), plante peu commune dans la région. Une carrière, dite de la Gueule du Loup, a été ouverte pour l'extraction de grès, un peu au nord du vallon principal, mais elle est désaffectée depuis au moins les années 1980 et la forêt y a, depuis, repris possession des lieux. Elle demeure toutefois intéressante des points de vue géologique (roches fossilifères), herpétologique et entomologique. D'une manière générale, la faune locale a été peu inventoriée. Le pic noir (Dryocopus martius) et le pic mar (Dendrocopos medius) sont régulièrement contactés et très probablement nicheurs. Plusieurs espèces de chauves-souris y trouvent des territoires de chasse ou des sites d'hibernation. La salamandre terrestre (Salamandra salamandra) se reproduit dans les ruisseaux tandis que plusieurs autres espèces d'amphibiens fréquentent les petites zones humides résiduelles du fond de la carrière. Le lézard vivipare (Zootoca vivipara) et aussi, plus étonnamment, le lézard des murailles (Podarcis muralis) se maintiennent très localement dans les secteurs encore ensoleillés de la carrière. Parmi les invertébrés, la présence de la mygale (Atypus affinis) mérite d'être soulignée, de même que celle d'un pompile peu banal (Aporus unicolor), prédateur apparemment spécifique de cette remarquable araignée.

Carto

Régions naturelles

  • F1 - Marlagne

Limites administratives

Ancienne(s) commune(s)SurfaceNouvelle(s) commune(s)Province(s)
NamurNAMURNAMUR

Cantonnements DNF

Cantonnement(s)SurfaceDirection(s)
NamurNamur

Mentions dans d'autres inventaires de sites

A compléter

Site classé

A compléter

Propriétaire(s)

Privé(s) Oui  ONG Non  Communes Oui  Région Non  Autres publics Non

Espèces

Espèces de valeur patrimoniale

TaxonStatut de protectionListe rougeStatutAnnéeRep*ProtectionSource
Animaux - Vertébrés - Mammifères
Myotis myotisOuiOui
Myotis mystacinusOuiNon
Myotis nattereriOuiOui
Plecotus auritusOuiOui
Animaux - Vertébrés - Oiseaux
Dendrocopos mediusOuiNonNicheur2018Divers obs.
Dryocopus martiusOuiNonNicheur2018Divers obs.
Animaux - Vertébrés - Amphibiens
Alytes obstetricansOuiNonReproduction1990M. Dubucq
Bufo bufoOuiNonReproduction2009M. Dubucq, F. Laviolette
Ichthyosaura alpestrisOuiNonReproduction1990M. Dubucq
Lissotriton helveticusOuiNonReproduction2009M. Dubucq, F. Laviolette
Rana temporariaOuiNonReproduction2014F. Laviolette, J.-Y. Baugnée
Salamandra salamandraOuiNon2015Divers obs.
Animaux - Vertébrés - Reptiles
Podarcis muralisOuiNon2014A. Remacle, J.-Y. Baugnée
Zootoca viviparaOuiNonPetite population1996A. Remacle
Invertébrés - Insectes - Papillons diurnes
Apatura iliaNonNon2014J.-Y. Baugnée
Limenitis camillaNonNon2009A. De Broyer
Invertébrés - Insectes - Papillons nocturnes
Zanclognatha lunalis2014J.-Y. Baugnée
Invertébrés - Insectes - Libellules
Calopteryx virgoNonNon2009A. De Broyer
Cordulegaster bidentataOuiOuiPrésence à confirmer1981PCDN
Invertébrés - Insectes - Coléoptères
Leptura aurulenta2013J.-Y. Baugnée
Invertébrés - Insectes - Coléoptères - Carabidés
Cicindela campestris2014A. Remacle, J.-Y. Baugnée
Invertébrés - Insectes - Orthoptères
Nemobius sylvestris2014A. Remacle, J.-Y. Baugnée
Invertébrés - Insectes - Hyménoptères
Anthophora furcata2014J.-Y. Baugnée
Aporus unicolor2014J.-Y. Baugnée
Astata boops2014J.-Y. Baugnée
Hedychridium roseum2014J.-Y. Baugnée
Invertébrés - Insectes - Diptères
Neomochtherus pallipes2014J.-Y. Baugnée
Invertébrés - Araignées
Atypus affinis2014J.-Y. Baugnée
Invertébrés - Mollusques
Limax cinereoniger2014J.-Y. Baugnée
Plantes - Plantes supérieures
Anacamptis pyramidalislisière sud-est2014N. Rouffart
Danthonia decumbens2014A. Remacle, J.-Y. Baugnée
Melampyrum pratense2014J.-Y. Baugnée
Silene nutans2001A. Remacle

Commentaires sur la faune

Données à compléter.

Commentaires sur la flore

Données à compléter.

Espèces exotiques

Plantes: Robinia pseudoacacia, Castanea sativa, Cotoneaster horizontalis, Fallopia japonica.

Conservation

Objectifs de conservation

A compléter

Menaces

Remblayement. Dépôts clandestins.

Recommandations

D'après A. Remacle et J.-P. Jacob, la carrière de la Gueule du Loup, encore très intéressante vers 1980, a perdu beaucoup de son intérêt: en 2001, la zone humide du fond de la cavité a été en partie couverte de déchets, tandis que le reste, envahi de saules, est ombragé; les pentes se sont fortement boisées. La callune est encore bien présente sur le haut de la pente et surtout sur sa bordure supérieure où subsiste une petite population de lézard des murailles et de cicindèle champêtre. Cette carrière mériterait d'être remise en lumière, au moins là où les enjeux biodiversité sont les plus élevés. De plus, cette carrière présente toujours un intérêt géologique et l'aspect pédagogique pourrait être mieux valorisé.

Détails

Description physique

Le Bois de la Basse Marlagne s'étend en rive droite de la Sambre, un peu en amont de la ville de Namur. Il constitue le prolongement oriental du Bois de la Vecquée. Jadis continu, ce massif forestier est à présent scindé en deux parties par la route de Bois-de-Villers qui est bordée sur toute sa traversée par des villas entourées de jardins arborés. Au nord, une importante voie rapide, la chaussée de Charleroi (N90), longe le bois sur quelques centaines de mètres et le sépare physiquement de la Sambre toute proche.

La partie nord du Bois de la Basse Marlagne occupe le flanc droit de la vallée de la Sambre, particulièrement escarpé et au relief chahuté, avec une orientation principale tournée vers le nord/nord-ouest. Il est dévalé par plusieurs ruisselets prenant leur source dans le haut de la pente et confluant avec la Sambre au bout d'un parcours de 600 m à peine. L'altitude y varie de 100 m au pied du versant à 215 m sur le plateau, en bordure de la route de Bois-de-Villers.

La carrière de la Gueule du Loup a été décrite par A. Remacle et J.-P. Jacob dans le cadre de l'inventaire des carrières abandonnées de Wallonie, sur base d'observations datant principalement de la fin des années 1990 et début 2000. Cette carrière de grès est située en face de la gare de formation de Ronet. Elle est allongée dans l'axe NE-SW et son dénivelé est proche de 50 m. Elle est accessible par la chaussée de Charleroi (près du dépôt de bus) via un sentier encore apparent, surtout utilisé pour le dépôt de déchets. La partie du fond vers la route a été remblayée mais non nivelée (tas); elle est couverte d'une végétation rudérale. Le reste du fond, situé au niveau le plus bas, consiste en une bande assez étroite, humide (mare temporaire) et envahie de nombreux saules et parsemée de déchets. Un sentier peu apparent longe la falaise sud-est (en partie sur roche) et permet d'atteindre le replat intermédiaire qui est boisé. L'excavation est limitée par des falaises élevées, présentant encore de grands pans rocheux subverticaux, en particulier sur le flanc sud-est; le flanc nord-est consiste en partie en une pente pierreuse colonisée par de nombreux ligneux et dominée par une zone moins boisée riche en callune.

Cette carrière présente un grand intérêt géologique (instrument pédagogique important), précisé par Mr Overlau dans un document émanant du comité scientifique de l'échevinat de l'environnement de la Ville de Namur (1981): schistes et grès du Namurien, avec quelques couches de houille; de nombreux débris de plantes fossilisées peuvent être trouvés dans les schistes. Dans les années 1970, un arbre fossile en position de vie, attribué à Lepidodendron aculeatum, pouvait y être observé (actuellement disparu).

Des traces d'extraction sont apparentes dans le bois au sud de l'excavation où la topographie est irrégulière avec des buttes, des dépressions et des talus pierreux. D'anciennes infrastructures sont encore visibles le long de la rue où se trouve le dépôt de bus.

De petites carrières ont par ailleurs été ouvertes à l'extrémité sud du bois, à la limite des anciennes communes de Malonne et Namur, à un endroit où passe actuellement une ligne haute tension.

Du point de vue phytogéographique, l'ensemble du Bois de la Basse Marlagne se situe dans le district mosan.

Description biologique

La flore et la végétation du Bois de la Basse Marlagne n'ont semble-t-il pas encore fait l'objet d'une description détaillée. Seule la carrière de la Gueule du Loup et les petites carrières situées à l'extrémité sud du bois ont été inventoriées dans le cadre de l'inventaire des carrières abandonnées de Wallonie par A. Remacle, au début des années 2000.

Carrière de la Gueule du Loup. En 2001, selon les observations d'A. Remacle et J.-P. Jacob, cette carrière de grès est fortement reboisée. La partie basse qui a fait l'objet de dépôts de déchets est envahie par de nombreuses nitrophytes; une mare temporaire peu intéressante y est présente (suintement sur la falaise sud-est). Le replat est colonisé par divers feuillus, accompagnés de plantes herbacées forestières. La pente nord-est et sa bordure supérieure, globalement moins arborée, présente une végétation plus intéressante, caractérisée par la présence de plantes acidiphiles dont Calluna vulgaris qui y est relativement abondante.

Les ligneux ayant colonisé l'excavation (certains âgés) sont diversifiés: Betula pendula (dominant sur les pentes), Salix caprea, Salix sp. (fond), Carpinus betulus, Prunus avium, Fraxinus excelsior, Quercus robur, Quercus petraea, Acer pseudoplatanus, Fagus sylvatica, Sorbus aucuparia, Robinia pseudoacacia, Castanea sativa, Ulmus sp., Corylus avellana, Cornus sanguinea, Rosa canina, Viburnum opulus, Crataegus monogyna, Sambucus nigra, Ilex aquifolium, Frangula alnus, Cotoneaster horizontalis (replat), Cytisus scoparius (sur pentes encore assez ensoleillées), Calluna vulgaris (ourlet à la bordure supérieure de la pente nord-est, large de 15-20 m par endroits; abondante à la partie supérieure de la pente nord-est), Lonicera periclymenum, Hedera helix, ...; Rubus sp. (abondante par endroits, surtout dans le fond).

La végétation herbacée globale comprend surtout des nitrophytes et des espèces à affinités forestières: Urtica dioica (accès et fond), Silene nutans (quelques touffes sur falaise), Rumex acetosella, Hypericum pulchrum, Alliaria petiolata, Geum urbanum, Fragaria vesca, Epilobium angustifolium, E. hirsutum (fond), Circaea lutetiana, Mercurialis perennis, Geranium robertianum, Solanum dulcamara (fond), Lycopus europaeus (zone humide), Teucrium scorodonia, Origanum vulgare, Lamium galeobdolon, Glechoma hederacea, Veronica officinalis, Hieracium murorum, H. sabaudum, Solidago virgaurea, Hypochaeris radicata, Arctium sp. (fond), Eupatorium cannabinum (fond), Carex sylvatica, Carex pilulifera, Carex pendula (plage de 15 m² sur le replat), Juncus effusus (quelques touffes sur le replat), Luzula sylvatica, Deschampsia flexuosa, Brachypodium sylvaticum, Poa nemoralis, Danthonia decumbens, Equisetum arvense (fond), les fougères Athyrium filix-femina, Dryopteris filix-mas, D. dilatata et D. carthusiana, ...

La partie la plus intéressante est le haut de la pente nord-est où poussent diverses espèces acidiphiles, comme Calluna vulgaris, Carex pilulifera et la graminée Danthonia decumbens, peu commune dans la région.

Sur le plan faunistique, on y a déjà observé la reproduction de plusieurs amphibiens: salamandre tachetée (Salamandra salamandra), crapaud commun (Bufo bufo), alyte accoucheur (Alytes obstetricans), triton alpestre (Ichthyosaura alpestris) et triton palmé (Lissotriton helveticus).

Deux reptiles y sont notés, soit le lézard vivipare (Zootoca vivipara) qui semble se maintenir dans la partie supérieure parmi les fragments de lande à callune, et le lézard des murailles (Podarcis muralis) découvert par H. de Wavrin vers 1970 et encore présent très localement malgré le reboisement du site, en particulier au sommet de la carrière (obs. P. Colomb, in PCDN de Namur, A. Remacle en 2001, et J.-Y. Baugnée et B. Snoeck en 2014). Un contrôle des ligneux serait nécessaire sur la partie haute de la falaise et ses abords supérieurs afin de conserver des conditions favorables aux lézards.

L'entomofaune n'a pas encore fait l'objet de recensement précis. Quelques espèces intéressantes ont néanmoins déjà été notées sur le site, notamment:

- Orthoptères: Nemobius sylvestris;

- Hyménoptères: Anthophora furcata, Aporus unicolor, Astata boops et son parasite Hedychridium roseum;

- Diptères Asilidae: Neomochtherus pallipes;

- Lépidoptères rhopalocères: Apatura ilia.

Une petite population de Cicindela campestris se maintient dans la partie supérieure la plus ensoleillée (lande à callune).

Une libellule rare, le cordulégastre bidenté (Cordulegaster bidentata), fut mentionnée mais sa présence actuelle devrait être confirmée (Comité Scientifique de l'Echevinat de l'Environnement de la Ville de Namur, 1981).

Monument naturel

A compléter

Monument historique

A compléter

Histoire du site

A compléter

Divers

Sources

OFFH

Répondants de l'information

A. REMACLE (AVES).

Date de la dernière modification de la fiche

2019-02-26