Le site d'Isle-les-Prés s'étend à l'ouest de Bastogne au sein d'un paysage partagé principalement entre des prairies et des plantations d'épicéas, de part et d'autre de l'autoroute A26. Le périmètre considéré ici couvre environ 50 ha et englobe les vallons de deux ruisselets anonymes affluents du ruisseau de la Bovire, depuis leur source jusqu'à l'étang d'Isle-les-Prés en aval de leur confluence.
Non inscrite au réseau Natura 2000, cette zone humide demeure globalement méconnue du point de vue flore et végétation et on ne dispose d'aucune cartographie ni description précise des différents habitats présents. Par ailleurs, les informations biologiques existantes correspondent majoritairement à des données courantes non liées à des inventaires détaillés, si bien que leur interprétation peut être délicate.
Le site initial (1,7 ha), identifié par le GIREA au début des années 2000, se limitait au petit plan d'eau et au bosquet de saules qui l'entoure établis le long du ruisselet sud, en lisière orientale de la grande zone de pessières. L'étang présente des pentes douces tandis que la saulaie, non exploitée depuis longtemps, a un aspect très sauvage. A cette époque, un cortège de plantes rivulaires et aquatiques y étaient notées, dont Ranunculus aquatilis, Lychnis flos-cuculi, Persicaria bistorta, Lycopus europaeus, Valeriana officinalis, Alisma plantago-aquatica, Scirpus sylvaticus, Glyceria maxima, Athyrium filix-femina,...
Parmi la faune, les mêmes observateurs y renseignaient la tourterelle des bois (Streptopelia turtur), le pic noir (Dryocopus martius), la rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris), la pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), la pie-grièche grise (Lanius excubitor), la locustelle tachetée (Locustella naevia), le tarier pâtre (Saxicola rubicola), le chevalier guignette (Actitis hypoleucos).
Le vallon nord, au moins sa portion située à l'est de l'autoroute, est particulièrement remarquable tant du point de vue botanique que par sa structure végétale : il comporte en effet 6 ha de prairies humides ponctuées de fourrés de saules, qui n'ont apparemment jamais été cultivées ni enrésinées au cours des deux cents dernières années ! On y observe diverses espèces des près de fauche humides et des bas-marais acides comme Valeriana dioica, Carex nigra, Carex rostrata, Comarum palustre, Persicaria bistorta, Lychnis flos-cuculi, Deschampsia cespitosa, Lycopus europaeus, Caltha palustris, etc.
Ces prairies sont le biotope d'élection du nacré de la bistorte (Boloria eunomia) et du cuivré de la bistorte (Lycaena helle), deux des papillons diurnes les plus emblématiques des fonds de vallée ardennais.
Les pessières traversées par les ruisseaux ne sont pas dépourvues d'intérêt, en particulier au niveau des clairières, des coupes et des plantations malvenues où se maintiennent localement des ilots feuillus ainsi que des éléments de bas-marais à Viola palustris, Eriophorum angustifolium et Carex echinata, avec un beau potentiel de restauration.