Intro
Brève description
Située dans le Hainaut occidental, la grotte de Moneuse fut découverte en 1883, à mi-hauteur dans l'amphithéâtre d'une ancienne carrière, dont le fond est actuellement occupé par un étang de pèche. Cette cavité est une résurgence fossile de la Honnelle avant que la rivière ne creuse sa vallée et ne s'enfonce dans les calcaires et le poudingue. La vaste entrée débouche sur une galerie spacieuse menant à plusieurs puits. Au-delà de ces puits, un réseau inférieur fut découvert en 1966 par l'abbé J. Attout. Il comprend plusieurs salles qui présentaient un concrétionnement très abondant; celui-ci a malheureusement été complètement détérioré lors de certaines visites. Depuis quelques années, le site est utilisé comme gîte d'hibernation par plusieurs espèces de chauves-souris, dont le grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum), espèce rarissime en Hainaut.
Conservation
Objectifs de conservation
Protection d'un site d'intérêt minéralogique, géomorphologique et chiroptérologique.
Menaces
Visites sauvages.
Feux.
Dépôts d'immondices.
Recommandations
Protéger le site contre le vandalisme et le dérangement.
Plan de gestion
Mise en place d'un système de sécurisation du site.
Accès du public
L'accès est interdit au public.
Détails
Description physique
Intérêt morphologique et minéralogique: l'étude sédimentologique menée dans la grotte permet d'avancer l'hypothèse que ce site est une paléorésurgence. L'absence de dépôts de décantation fins, prouve que les écoulements ' sortant ' de la grotte ont eu une énergie suffisante pour emporter ces particules. Ces constations sont renforcées par la présence de formes de corrosion chimique suivantes : lapiaz de voûte, coupole de dissolution, coups de gouges. L'érosion mécanique généralement dominante dans les chantoirs (où l'eau emporte une fraction solide importante) est ici pour ainsi dire inexistante.Suite à la phase de corrosion et à l'enfoncement de la rivière, un concrétionnement très pur et très blanc se développa dans toutes les salles de la grotte. Il ne reste aujourd'hui pour ainsi dire plus rien de ces précipitations de calcite qui furent détruites par les nombreux visiteurs du site.
Intérêts géologiques et hydrologéologiques : La cavité s'est formée au contact calcaire Givetien - schistes du Couvinien. La grotte permet donc d'étudier l'incidence et le comportement de ces deux types de roche au niveau de leur perméabilité, de leur altérabilité et de leur résistance à l'érosion mécanique.La possibilité de suivre ce contact lithologique sur le parcours de la grotte offre par ailleurs des informations structurales sur toute la région ainsi que des données précieuses pour la révision de la carte géologique, dans une région où les affleurements sont rares.(dossier CSIS, CWEPSS).
Description biologique
La grotte de Moneuse présente avant tout un intérêt chiroptérologique. Trois espèces de chauves-souris y ont été trouvées en hibernation au début des années 2000: Myotis daubentonii, Myotis nattereri et le complexe Myotis mystacinus/brandtii, toutes en petit nombre (obs. J. Fairon - IRSNB).
Récemment, cet intérêt s'est encore accru en 2011 par la découverte de deux espèces supplémentaires, à savoir Rhinolophus ferrumequinum et Myotis bechsteinii (obs. V. Swinnen, J.-F. Godeau, P. Michaux). Ces deux espèces sont visées par le décret Natura 2000 et sont rarissimes en Hainaut.
Monument naturel
Monument historique
Histoire du site
La grotte a été aménagée à la fin du 19ème siècle comme site touristique. Un mur (dont on aperçoit encore aujourd'hui les vestiges) et une porte barrait l'accès du porche de la cavité. Les récits de l'époque signalent la présence de fort belles concrétions dans les premiers salles d'entrée. Les parois de la grotte étant recouvert un glacis de calcite. Aujourd'hui, il ne reste aucune concrétion dans la première partie de la grotte.
En 1966, la découverte du réseau inférieur (salle de la Résurrection et passage des Bruxellois) permet de mettre à jour de nouvelles concrétions très blanches. Celles-ci seront assez rapidement altérées par des visiteurs irrespectueux. Suite à ces déprédations, une grille est placée à l'entrée de la cavité. Cette grille est aujourd'hui en partie effondrée et laisse des espaces suffisants pour permettre un accès au réseau.
En février 1997, une campagne de dépollution est entreprise dans la grotte et dans le vallon de la Honnelle. A cette occasion pas moins de 80 kg de déchets sont remontés du fond de la grotte. Des feux avaient été allumés dans la cavité quelques semaines avant et plusieurs chauves souris mortes sont découvertes dans la grotte à cette occasion (dossier CSIS, CWEPSS).