Les grottes de Neptune (anciennement de l'Adugeoir) se trouvent en Calestienne, à Pétigny, sur la rive gauche de l'Eau Noire (bassin hydrographique de la Meuse). Elles s'ouvrent au pied du versant sud-ouest d'une colline calcaire dénommée 'Les Monts' ou encore 'Les Rocailles' (voir SGIB n° 1846). Il s'agit de grottes actives servant de perte à un bras de l'Eau Noire lequel ressort quelque 3 km plus loin, à la grotte du Pont d'Avignon.
Composée de deux étages, aujourd'hui reliés par une galerie artificielle, la cavité présente un développement actuel de 1627 m pour une dénivellation de 25 m. L'étage inférieur se termine par un siphon jusqu'ici infranchissable malgré les nombreuses tentatives des spéléologues (DETHIER et DEPASSE, 2007).
La faune invertébrée des grottes de Neptune a fait l'objet d'inventaires par LERUTH (1939), DELHEZ et al. (1999) et plus récemment DETHIER et DEPASSE (2007). Ces auteurs y ont répertorié les taxons suivants:
- des Flagellés Bodonidae (Bodo fusiformis) et Oicomonadidae (Oicomonas termo, Oicomonas mutabilis);
- des Infusoires Colpodidae (Colpoda steini, Colpoda cucullus);
- des Rhizopodes Centropyxidae (Centropyxis cassis) et Euglyphidae (Euglypha laevis, Trinema lineares);
- des Oligochètes Lumbricidae, Enchytraeidae, Tubificidae et Naididae;
- des Achètes Erpobdellidae;
- des Gastéropodes Helicidae (Trichia hispida), Zonitidae (Oxychilus cellarius), Hydrobiidae (Potamopyrgus jenkensi), Lymnaeidae (Lymnaea truncatula, Lymnaea ovata), Planorbidae (Bathyomphalus contortus), Cochlicopidae (Cochlicopa lubrica s.l.), Endodontidae (Discus rotundatus);
- des bivalves Sphaeriidae (Pisidium milium, Pisidium personatum, Pisidium casertanum, Sphaerium corneum);
- des Copépodes Cyclopidae (Macrocyclops albidus) et Canthocamptidae;
- des Cladocères;
- des Isopodes Trichoniscidae (Androniscus dentiger, Haplophthalmus mengei);
- des Amphipodes Niphargidae (Niphargus schellenbergi) et Gammaridae (Gammarus fossarum);
- des Diplopodes Polydesmidae (Brachydesmus superus), Brachychaeteumatidae (Brachychaeteuma bagnalli), Chordeumidae (Chordeuma silvestre), Iulidae (Cylindroiulus vulnerarius, Cylindroiulus punctatus);
- des Araignées Metidae (Meta menardi, Metellina merianae), Agelenidae (Tegeneria silvestris), Linyphiidae (Micrargus herbigradus, Porrhomma errans, Bathyphantes vittiger, Lepthyphantes pallidus), Pholcidae (Pholcus phlangioides), Nesticidae (Nesticus cellulanus);
- des Acariens Ixodidae (Ixodes vespertilionis) et Gamasides;
- des Collemboles Entomobryidae (Heteromurus nitidus), Isotomidae (Folsomia candida, Parisotoma notabilis), Neanuridae (Anurida granaria), Onychiuridae (Onychiurus sp., Protaphorura sp., Kalaphorura burmeisteri), Tullbergiidae (Paratullbergia callipygos), Hypogastruridae (Schaefferia willemi, Ceratophysella sp.), Arrhopalitidae (Arrhopalites pygmaeus);
- des Thysanoures Machilidae (Trigonophthalmus alternatus);
- des Coléoptères Staphylinidae (Ochthephilus aureus, Quedius mesomelinus), Chrysomelidae, Carabidae;
- des Trichoptères Limnephilidae (Stenophylax permistus);
- des Diptères Mycetophilidae (Speolepta leptogaster), Culicidae (Culex pipiens), Stratiomyidae, Limoniidae (Limonia nubeculosa), Phoridae, Chironomidae, Simuliidae;
- des Hyménoptères Proctotrupidae (Codrus longicornis);
des Psocoptères Ceciliidae (Cecilius flavidius).
D'une manière générale, ces grottes hébergent une faune relativement riche, mais alors que les espèces troglophiles et trogloxènes sont bien représentées, une seule espèce véritablement cavernicole y est recensée.
Parmi les vertébrés, on y observe de temps à autre des chauves-souris en période d'hibernation.
Les grottes de Neptune ont été découverte à la fin du 19ème siècle et sont exploitées pour le tourisme depuis 1930. Les parties accessibles, tant à pied qu'en barque, concernent les 300 premiers mètres environ. Le reste de la cavité (soit environ 2,5 km, jusqu'à la grotte du Pont d'Avignon) demeure inaccessible et en grande partie inconnu, malgré les efforts de nombreux spéléologues au cours des dernières décennies.
Ces grottes étaient nommées avant 1980 'grottes de l'Adugeoir', terme local désignant une perte (DETHIER et DEPASSE, 2007).