Le site est localisé à l'ouest du Grand Large de Péronnes-les-Antoing. Il est bordé, sur ses côtés nord et ouest, par une peupleraie. Les deux autres faces sont entourées de milieux ouverts prairiaux où l'on peut observer quelques saules taillés en 'arbres têtards', et un boisement feuillu épars.
On se situe dans le district phytogéographique brabançon.
La partie gérée par le Parc, de forme plus ou moins triangulaire, possède sa plus grande face au sud/sud-ouest. Les milieux limitrophes sont constitués de pâtures. Sa face nord est délimitée par un fossé puis une peupleraie. L'ensoleillement journalier peut donc être permanent.
La surface total de la pâture est d'1ha 18 ares; la partie gérée par le PNPE représente 1300m².
Le sol, constitué d'alluvions modernes (AMO), est issu des dépôts alluviaux de fond de vallée de l'Escaut. La terre fine est constituée de sables fins à grossiers, de limons sableux bruns, d'argile grisâtre ou blanchâtre. Les carottes pédologiques ont laissé apparaître dès les premiers centimètres un horizon de réduction des ions ferriques (couleur grise). L'engorgement en eau du sol est quasiment permanent.
T. Genty - PNPE (2009): La pâture humide mésotrophe à eutrophe est gérée par un agriculteur. Les conditions humides permettent de limiter la pression de pâturage. Les périodes de pâturage sont réduites ainsi que le nombre de bovins (au maximum 2UGB/ha).
La prairie humide gérée par le PNPE est un milieu mésotrophe à oligotrophe. La face nord, drainée par le fossé et influencée par une peupleraie, s'eutrophise. Cependant, la majorité de l'habitat reste oligotrophe à mésotrophe.
La végétation est composée d'associations prairiales: prairies humides oligotrophes de plaine à végétation assez basse et spécialisée (Dactylorhiza incarnata, Myosotis scorpioides, Eleocharis palustris, …), phragmitaie évoluant vers une mégaphorbiaie où sont associées le phragmite (Phragmites australis), la salicaire (Lythrum salicaria), l'angélique sauvage (Angélica sylvestris), le lychnis fleur de coucou (Lychnis flos-cuculi) une végétation plus basse avec la menthe sp (Mentha sp), la véronique des ruisseaux (Veronica beccabunga), …
Les intérêts biologiques sont nombreux (flore, faune, paysage agro-pastoral).
Les différentes associations végétales prairiales sont :
- une végétation basse dominée par le jonc glauque (Juncus inflexus), le scirpe des marais (Eleocharis palustris), la prêle des marais (Equisetum palustre) et l'orchis incarnat (Dactylorhiza incarnata). Associées à ces 3 espèces, on rencontre diverses espèces plus ou moins frugales: la véronique des ruisseaux (Veronica beccabunga), la laîche hérissée (Carex hirta), le lychnis fleur de coucou (Lychnis flos-cuculi), la cardamine des prés (Cardamine pratensis), la cardamine amère (Cardamine amara), le myosotis des marais (Myosotis scorpioides), la renoncule scélérate (Ranunculus sceleratus), …;
- une prairie - jonchaie humide à hautes herbes dominée par le jonc glauque, la prêle des marais, le lychnis à fleur de coucou et, plus tard dans la saison, également par le phragmite (Phragmites australis) ;
- une phragmitaie - mégaphorbiaie correspondant à l'évolution naturelle, dans les conditions présentes, de ces types d'écosystèmes. Le phragmite est associé à divers végétaux de mégaphorbiaies (salicaire, consoude officinale, lychnis fleur de coucou, angélique sauvage, jonc épars, lycope d'Europe, cirse des maraîchers …). Toutes ces plantes de milieux plus ou moins eutrophes restent actuellement très localisées ;
- une pâture humide mésotrophe à eutrophe, mise à disposition d'un éleveur, devenant de plus en plus humide et oligotrophe en se rapprochant de la parcelle gérée par le PNPE (apparitions de la prêle des marais, de la véronique des ruisseaux, du lycope d'Europe et du jonc glauque). Les zones moins humides et les plus eutrophes sont dominées par l'agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera) les pissenlits sp (Taraxacum sp.), le pâturin commun (Poa trivialis), le vulpin genouillé (Alopecurus geniculatus), la renouée persicaire (Persicaria maculosa), …;
- des alignements de saules blancs (Salix alba) taillés en arbres têtards est un atout paysager et écosystémique intéressant. Cette gestion arboricole qui caractérise les plaines humides de la Scarpe et de l'Escaut, engendre des micros écosystèmes à part entière (cavités, bois mort, …). Elle permet la création d'habitats favorables à diverses espèces cavernicoles comme la chouette chevêche (Athene noctua) et de nombreux chiroptères et insectes.
Dactylorhiza incarnata a fait l'objet de suivis de sa population sur le site. En 2009, au plus fort de sa floraison (début mai), 12 pieds fleuris ont été cartographiés sur les 1300 m². Les plantes sont fréquemment accompagnées du scirpe des marais, de la prêle des marais, de la valériane officinale et de la renoncule scélérate. Toutes les plantes se trouvent dans la prairie au faciès le plus humide et oligotrophe, habitat où le phragmite est encore peu présent.
La faune a fait l'objet de relevés préliminaires en 2009. Les taxons les plus représentés sont les Lépidoptères, les Odonates et les Arachnides, présents en nombres importants. Six espèces de papillons ont été observées en avril: le Paon du jour (Inachis io), la Carte géographique (Araschnia levana), l'Aurore (Anthocharis cardamines), le Citron (Gonepterix rhamni), le Robert le diable (Polygonia c-album), l'Azuré du nerprun (Celastrina argiolus). Parmi les Odonates l'espèce commune Pyrrhosoma nymphula a été observée. Chez les Arachnides on rencontre l'épeire des roseaux (Larinioides cornutus).
La grenouille rousse (Rana temporaria) est le batracien le plus fréquemment rencontré.