L.-M. DELESCAILLE (2010): Le site du Richa est constitué d'une prairie humide abandonnée (parcelle cadastrale 140B) et d'une prairie encore pâturée par des chevaux (parcelles cadastrales 140E et 141C2). Il est bordé au sud par le ruisseau des Récollets. De grosses haies vives entourent partiellement les 3 parcelles. La bordure nord est légèrement relevée et donc plus sèche.
Les haies vives sont composées de coudrier (Corylus avellana), aubépines (Crataegus monogyna, C. laevigata), prunellier (Prunus spinosa), sureau noir (Sambucus nigra), saule marsault (Salix caprea), viorne obier (Viburnum opulus), lierre grimpant (Hedera helix), chêne rouvre (Quercus robur), frêne (Fraxinus excelsior), saule blanc (Salix alba). Le long du ruisseau, on trouve aussi des aulnes (Alnus glutinosa et A. incana). Le sous-bois est occupé par des espèces (pré)forestières nitrophiles: Glechoma hederacea, Adoxa moschatellina, Silene dioica, Arum maculatum, Alliaria petiolata, Rubus fruticosus, Galium aparine, Urtica dioica, etc. Cette végétation est surtout développée dans la partie non pâturée.
Dans la partie abandonnée (non pâturée), la végétation herbacée est constituée d'arrhénathéraies plus ou moins nitrophiles, essentiellement dans les parties les plus sèches, avec Arrhenatherum elatius, Alopecurus pratensis, Stellaria graminea, Dactylis glomerata, Poa pratensis, Ranuculus acris, Rumex acetosa, Veronica chamaedrys, Galium mollugo etc. L'abandon se marque par l'extension d'espèces nitrophiles: Cirsium arvense, Calystegia convolvulus, Cirsium vulgare, Anthriscus sylvestris, Heracleum sphondylium, Cruciata laevipes, Linaria vulgaris e.a.
Les parties plus fraîches sont colonisées par Lychnis flos-cuculi, Lathyrus pratensis, Angelica sylvestris, Lotus pedunculatus, Deschampsia cespitosa, Carex disticha, Galium palustre, Lysimachia nummularia. Des espèces de mégaphorbiaie peuvent éventuellement y former des peuplements assez denses comme Filipendula ulmaria et Valeriana repens.
On trouve localement des espèces de cariçaies ou de roselières dans les secteurs les plus marécageux et dans les anciens fossés: Lycopus europaeus, Iris pseudacorus, Persicaria maculosa, Solanum dulcamara, Scutellaria galericulata, notamment. Des peuplements denses de Carex acuta et Carex vesicaria sont également présents.
Vers l'amont, l'ancienne prairie est colonisée par un peuplement de Phalaris arundinacea très pauvre (litière abondante) dans lequel on ne trouve guère que Calystegia sepium.
La prairie encore pâturée héberge une flore très banale, le pâturage étant manifestement très intensif, malgré les précautions prises. On trouve notamment Lolium perenne, Trifolium repens, Poa pratensis, Dactylis glomerata, Poa cfr trivialis, Alopecurus pratensis et des espèces des endroits piétinés comme Potentilla anserina, Plantago major, Rumex obtusifolius, Agrostis stolonifera, Ranunculus repens etc. Ces espèces sont accompagnées de nombreux "refus": Arctium sp., Symphytum officinale, Urtica dioica, Cirsium arvense, ...
C'est la partie abandonnée du Richa qui possède actuellement le plus d'intérêt aussi bien sur le plan botanique qu'ornithologique. La partie pâturée ne montre que peu d'intérêt en raison du surpâturage. Par sa situation géographique (à proximité du centre de Florennes et des écoles de l'entité), le site présente également un intérêt didactique.