Le site de la Barrière comprend deux parties distinctes: d'une part un versant schisteux exposé au sud, donnant sur la N949, sur lequel s'étendent d'intéressantes pelouses silicicoles, prés maigres et fourrés de genêts et d'épineux pâturés par plusieurs ânes; d'autre part une zone boisée très allongée couvrant le versant gauche du ruisseau de la Fontaine Libion.
Quelques observations préliminaires ont été réalisées le 29 juin 2010 par Pierre HANSE (DNF-cantonnement de Rochefort) et J.-Y. BAUGNEE (SPW-DEMNA), uniquement sur le versant schisteux (partie sud).
La prairie maigre pâturée montre un cortège floristique assez riche: centaurée jacée (Centaurea jacea s.l.), gaillet jaune (Galium verum), renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus), pissenlit (Taraxacum sp.), trèfle rampant (Trifolium repens), knautie (Knautia pratensis), millepertuis perforé (Hypericum perforatum), séneçon jacobée (Senecio jacobaea), grande marguerite (Leucanthemum vulgare), gaillet croisette (Cruciata laevipes), crépis à tige capillaire (Crepis capillaris), petit rhinanthe (Rhinanthus minor), plantain lancéolé (Plantago lanceolata), agrostis capillaire (Agrostis capillaris), aigremoine eupatoire (Agrimonia eupatoria), patience des prés (Rumex acetosa), stellaire graminée (Stellaria graminea), pâturin des prés (Poa pratensis), linaire commune (Linaria vulgaris), véronique petit chêne (Veronica chamaedrys), achillée millefeuille (Achillea millefolium), petit boucage (Pimpinella saxifraga), petite pimprenelle (Sanguisorba minor), flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), laîche printanière (Carex caryophyllea), mauve musquée (Malva moschata), lotier corniculé (Lotus corniculatus), renoncule âcre (Ranunculus acris), silène enflé (Silene vulgaris), primevère officinale (Primula veris), molène noire (Verbascum nigrum), porcelle enracinée (Hypochaeris radicata), gesse des prés (Lathyrus pratensis), etc.
Des zones beaucoup plus sèches et ouvertes, là ou le schiste affleure, sont colonisées par une pelouse silicicole formée du scléranthe annuel (Scleranthus annuus), de l'orpin âcre (Sedum acre), du potentille argenté (Potentilla argentea), de la barbarée intermédiaire (Barbarea intermedia), du trèfle strié (Trifolium striatum), de l'épervière piloselle (Hieracium pilosella), du serpolet commun (Thymus pulegioides), du passerage champêtre (Lepidium campestre), de la petite oseille (Rumex acetosella), de l' œillet des sables (Dianthus armeria), etc. Lichen typique de cet habitat, Peltigera rufescens y compose localement de petites plages, aux côtés de plusieurs espèces de cladonies (Cladonia spp.).
Le versant est ponctué de fourrés et d'arbustes isolés, principalement aubépine à un style (Crataegus monogyna), prunellier (Prunus spinosa), églantier (Rosa canina s.l.), sureau noir (Sambucus nigra) et genêt à balai (Cytisus scoparius). Ce dernier est accompagné de son parasite, l'orobanche du genêt (Orobanche rapum-genistae). Un arbuste invasif, le cerisier tardif (Prunus serotina), est présent sur la lisière forestière. Le bas du versant présente une flore plus nitrophile avec notamment l'ortie dioïque (Urtica dioica) et la morelle douce-amère (Solanum dulcamara).
La présence de plusieurs plantes peu communes mérite d'être soulignée: le trèfle strié (Trifolium striatum), l'orobanche du genêt (Orobanche rapum-genistae), l'œillet des sables (Dianthus armeria), toutes trois figurant sur la liste rouge wallonne (http://biodiversite.wallonie.be/fr/liste-des-taxons.html?IDD=1755&IDC=3076)
Bien que la faune n'ait pas encore fait l'objet de recensements détaillés, plusieurs espèces intéressantes, surtout parmi l'entomofaune, ont été observées le 29 juin 2010 sur le versant sud et sur le plateau pâturé par les ânes.
Parmi les papillons, on peut notamment mentionner le petit nacré (Issoria lathonia), espèce assez rare et légalement protégée en Wallonie, qui fréquente le site principalement en quête de ressources nectarifères, ainsi que la grisette (Carcharodus alceae), espèce thermophile assez rare en Wallonie, dont le statut est toutefois assez difficile à estimer, et qui a été notée sous forme d'œufs sur la mauve musquée, l'une des plantes nourricières habituelles des chenilles. Un autre lépidoptère, Agapeta zoegana, représentant attrayant de la famille des Tortricidae, se signale par sa rareté et son mode de vie spécialisé, la chenille se développant dans les racines des centaurées.
Deux hyménoptères rares ont été observés sur les affleurements schisteux. Il s'agit d'Astata minor, une guêpe fouisseuse paraissant très rare en Wallonie où elle est signalée de moins de 5 localités, et d'Anthophora retusa, abeille solitaire à distribution localisée et en régression, qui bénéficie d'ailleurs d'une protection légale en Région wallonne.