Le site est localisé en aval de Liège, coincé entre la Meuse et le canal Albert au lieu-dit "Chertal", au sud du village d'Hermalle-sous-Argenteau. Il est bordé par l'imposante usine métallurgique d'ArcelorMittal (anciennement Cockerill Sambre).
Il repose sur des alluvions fluviaux, à une altitude de 60 mètres. Il comprend actuellement 3 plans d'eau, des zones de friches et des boisements spontanés.
Les anciennes gravières de Chertal se situent à l'emplacement du creux d'un ancien coude de la Meuse. L'aspect du site a fortement évolué depuis les travaux de rectification du cours du fleuve, qui ont débuté dans les années 1930. Le nombre de plans d'eau, leur localisation et leurs dimensions respectives a notamment varié en relation avec l'activité métallurgique du site de Chertal.
La flore et la faune de ce site privé sont globalement peu connues.
SEPULCHRE (1943) apporte diverses indications sur la flore et la végétation et fourni une carte de l'emplacement de tous les plans d'eau visibles à l'époque (soit au total 8 mares dont 2 en voie d'assèchement et 3 autres asséchées ou disparues). Toutes ces mares ont disparu à l'heure actuelle.
Les données botaniques les plus récentes datent de 2009 mais demeurent peu nombreuses. La présence de quelques espèces intéressantes est à souligner: grand ammi (Ammi majus), ballotte fétide (Ballota nigra subsp. meridionalis), catapode rigide (Catapodium rigidum), épipactis à larges feuilles (Epipactis helleborine), géranium pourpre (Geranium purpureum), lamier maculé (Lamium maculatum), potamot à feuilles pectinées (Potamogeton pectinatus), sagittaire (Sagittaria sagittifolia).
Il serait nécessaire de compléter les inventaires floristiques car, à l'instar du site voisin du Hemlot, les végétations aquatiques et rivulaires pourraient s'y révéler très diversifiées, surtout dans les parties les plus anciennes.
Sur le plan faunistique, seuls les oiseaux font l'objet d'un suivi régulier, plusieurs personnes de l'asbl Aves-Natagora étant en effet autorisées à faire des relevés deux fois par an. En outre, une nasse pour capturer des canards a été placée par les bagueurs de l'IRSNB.
L'avifaune nicheuse était autrefois très intéressante. Le fuligule milouin (Aythya ferina) et le fuligule morillon (A. fuligula) y ont par exemple niché dans les années 1990, de même que l'hirondelle de rivage (Riparia riparia). Il serait intéressant d'établir pourquoi l'endroit a évolué négativement pour ces espèces peu communes.
De nos jours, l'intérêt ornithologique se porte plutôt sur les espèces en hivernage ou en halte migratoire (divers anatidés, rallidés et podicipédidés): on peut citer notamment le canard chipeau (Anas strepera), le canard colvert (A. platyrhynchos), le canard siffleur (A. penelope), la sarcelle d'hiver (A. crecca), le fuligule milouin (Aythya ferina), le fuligule morillon (A. fuligula), la harelde boréale (Clangula hyemalis), le garrot à oeil d'or (Bucephala clangula), le harle piette (Mergellus albellus), le harle bièvre (Mergus merganser), la gallinule poule d'eau (Gallinula chloropus), le foulque macroule (Fulica atra), le grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis) et le grèbe huppé (Podiceps cristatus).
Toute cette zone de la Basse-Meuse est connue pour abriter le crapaud calamite (Bufo calamita). Il était encore présent sur le site de Chertal en 1999, mais une visite en 2009 n'a pas pu permettre de confirmer son maintien.
Les divers plans d'eau sont également potentiellement attractifs pour les Odonates, bien que pour l'instant, seules quelques espèces banales ont été notées.