Le site comporte des zones boisées, feuillues et résineuses, et des parties ouvertes correspondant à des clairières anciennes et des coupes forestières plus récentes. Une visite effectuée le 30 juin 2013 par la Société botanique de Liège a permis de traverser plusieurs biotopes intéressants et de recueillir de nombreuses données floristiques.
I. Boulaie à sphaignes
Dans la partie orientale, le long du chemin menant à un réservoir (coord. Lambert x 244150; y 108320), s'étend une petite boulaie à sphaignes entourée de plantations d'épicéas. La strate arborée est dominée par le bouleau pubescent (Betula pubescens). D'autres essences y apparaissent comme Quercus robur, Sorbus aucuparia, Crataegus monogyna, Frangula alnus, Salix aurita, Sambucus racemosa. Au sol on observe notamment Vaccinium myrtillus, Holcus mollis, Deschampsia flexuosa, Galium saxatile, Molinia caerulea, Agrostis canina, Carex nigra, Carex echinata, Blechnum spicant, Athyrium filix-femina, Dryopteris carthusiana, ainsi que plusieurs plages de polytrics (Polytricum sp.) et de sphaignes (Sphagnum sp.) dans les dépressions fangeuses. En bordure se développe un massif de fougère-aigle (Pteridium aquilinum).
Trois espèces végétales intéressantes poussent dans cette boulaie: la fougère des montagnes (Oreopteris limbosperma), dont une seule touffe a été trouvée sous les frondes d'Athyrium filix-femina, l'airelle (Vaccinium vitis-idaea), représentée par quelques brins seulement, et la myrtille de loup (Vaccinium uliginosum) qui est présent en lisière du boisement (1 touffe).
Un champignon peu commun, Russula chloroflava, est présent également, l'espèce étant mycorhizienne avec les bouleaux.
II. Coupe à blanc
Un autre biotope digne d'intérêt est une vaste coupe à blanc d'épicéas située à l'ouest de la boulaie et au nord de la clairière du Bahou. Les coupes ayant été effectuées à plusieurs années d'intervalle selon les parcelles, certaines parties sont davantage colonisées par la végétation herbacée et arbustive. De plus il y a succession de dépressions humides -voire fangeuses- et de secteurs plus secs localement dépourvus de couverture végétale. Cela explique la présence d'une mosaïque de groupements végétaux en pleine dynamique.
Les parties les plus anciennes sont colonisées par des bouleaux (Betula spp.), des saules (Salix aurita surtout), des framboisiers (Rubus idaeus) et d'autres ronces (Rubus sp.), ainsi que quelques genêts à balai (Cytisus scoparius). Diverses herbacées y poussent, comme Senecio ovatus, Digitalis purpurea, Teucrium scorodonia, Epilobium montanum, Veronica chamaedrys, Senecio sylvaticus, Ranunculus repens, Pteridium aquilinum, ...
Dans les zones dégagées et sèches apparaissent des landes en cours de formation et des pelouses à Deschampsia flexuosa, Anthoxanthum odoratum, Agrostis capillaris, Holcus mollis, Galium saxatile, Potentilla erecta, Hypericum pulchrum, Veronica officinalis, Carex pilulifera, Polygala serpyllifolia, etc.
Les parties humides portent des jonçaies à Juncus effusus et plus ponctuellement à Juncus acutiflorus ainsi que diverses hygrophiles: Cirsium palustre, Epilobium parviflorum, Poa trivialis, Lychnis flos-cuculi, Glyceria fluitans (dans une ornière de chemin), etc. Localement, des suintements acides accueillent des espèces de bas-marais comme Viola palustris, Ranunculus flammula, Juncus bulbosus, Stellaria alsine, Epilobium palustre, Carex demissa, et Carex echinata.
Il faut aussi signaler la présence de fragments de lande humide à Erica tetralix, répartis de manière dispersée au sein de la coupe et sur les chemins les plus humides.
III. Prairies abandonnées
Ces prairies apparaissent comme des clairières de plusieurs hectares, au sein d'un massif d'épicéas incluant également quelques bouquets de feuillus.
L'une de ces prairies présente un cortège relativement banal: Poa trivialis, Stellaria graminea, Holcus lanatus, Trifolium pratense, Ranunculus repens, Cirsium palustre, Festuca rubra, Lotus pedunculatus, Vicia cracca, Galium mollugo, Cirsium arvense, Trifolium repens, Plantago lanceolata, Agrostis capillaris, Phleum pratense, Senecio ovatus, Galeopsis tetrahit, Cardamine pratensis, Urtica dioica, Elymus repens, Rumex crispus, Cerastium fontanum, Alchemilla xanthochlora, Dactylis glomerata, ...
Une autre prairie renferme une flore plus intéressante et riche, avec diverses espèces de prés et pelouses maigres: Rumex acetosella, Veronica chamaedrys, Centaurea jacea, Achillea millefolium, Agrostis capillaris, Festuca rubra, Anthoxanthum odoratum, Plantago lanceolata, Poa pratensis, Holcus mollis, Holcus lanatus, Hieracium pilosella, Veronica officinalis, Calluna vulgaris, Platanthera chlorantha, Hypochaeris radicata, Pimpinella saxifraga, Leucanthemum vulgare, Carex ovalis, Senecio ovatus, Vicia sepium, Cardamine pratensis, Cytisus scoparius, Poa trivialis, Cirsium palustre, Tanacetum vulgare, Trifolium pratense, Pteridium aquilinum, etc.
La plus vaste clairière (coord. Lambert x 243805; y 107880) n'a pas été visitée le 30 juin 2013. Il s'agit d'anciennes prairies maigres en cours d'envahissement par la fougère-aigle, au sein desquelles a été observé le rare Arnica montana (obs. S. Rouxhet, 2003 et 2009), ainsi que le platanthère des montagnes (Platanthera chlorantha).