Le site s'étend en Ardenne centrale à l'est de Bertrix, le long du ruisseau du Saupont, au sud de la ligne de chemin de fer 165 Athus-Bertrix-Libramont.
D'un point de vue hydrographique, le Saupont est un affluent de la Vierre faisant donc partie du sous-bassin de la Semois et du bassin mosan. C'est un cours d'eau de 2ème catégorie d'une longueur de 18 km prenant sa source à proximité des Epioux.
Toute la région de Bertrix repose sur des roches du Dévonien inférieur appartenant au Synclinorium de Neufchâteau-Eifel. Elle se situe dans la zone métamorphique de Libramont, vaste région qui s'étend de Bertrix à Bastogne et caractérisée par sa richesse minéralogique (grenats, amphiboles, chloritoïdes, magnétites, etc.). Le Praguien (Siegenien inférieur) affleure sur une bande large d'environ 5 km orientée SO-NE (BOUEZMARNI, 2010).
La plaine alluviale du Saupont, assez étroite et relativement peu encaissée au niveau du site, est constituée d'alluvions modernes (Quaternaire) sous forme de dépôts peu épais.
Le site se trouve à une altitude de 420 m. Il appartient au district phytogéographique ardennais.
S'étendant entre le ruisseau du Saupont et la ligne de chemin de fer Bertrix-Libramont, plus ou moins entre le km 8 et le km 9,5, le site est peu connu des naturalistes et seul son intérêt faunistique a été documenté à ce jour.
Une grande partie du secteur a été fortement enrésinée au cours du 20ème siècle, y compris la plaine alluviale du Saupont. Un ensemble de prairies s'est maintenu dans la partie occidentale du site, où a aussi été creusé un étang d'environ 200 m de long.
Les prairies comprennent des éléments de mégaphorbiaies et de jonchaies et des fragments de bas-marais acides. La flore est potentiellement fort intéressante, la présence du trèfle d'eau (Menyanthes trifoliata) et du comaret (Comarum palustre) étant déjà attestée.
Leur intérêt entomologique est souligné par l'observation de plusieurs papillons peu communs, dont le cuivré de la bistorte (Lycaena helle), espèce d'intérêt communautaire. Au niveau de l'étang, des observations ponctuelles ont permis d'y recenser une dizaine d'espèces d'odonates.
La portion orientale du site, en contact avec l'assise de la ligne de chemin de fer, était couverte de pessières mais au début des années 2010, d'importantes coupes ont eu lieu sur une dizaine d'hectares, sur des terrains communaux. Sur proposition du DNF, il est prévu que ces coupes ne soient pas replantées afin que la flore spontanée puisse à nouveau s'exprimer.
Cette partie présente une légère pente exposée au sud avec différents gradients d'humidité. Les coupes forestières sont caractérisées par une végétation fort hétérogène et variée: colonisations arbustives, massifs de fougère-aigle (Pteridium aquilinum), landes à callune (Calluna vulgaris) et canche flexueuse (Deschampsia flexuosa), plages de molinie (Molinia caerulea), etc.
La zone représente un refuge de premier ordre pour l'herpétofaune, incluant 4 espèces de reptiles observées principalement aux abords de la voie ferrée. Parmi les oiseaux, la cigogne noire (Ciconia nigra) est observée régulièrement en chasse.