Le vallon du ruisseau de Jausselette s'étend en Hesbaye occidentale, au sein du plateau cultivé entre Perwez et Ramillies. Il n'a semble-t-il jamais été décrit sur la plan botanique et phytosociologique. Le secteur considéré ici s'étale depuis la chaussée romaine, en amont, sur la commune de Perwez (à la limite avec Eghezée), jusqu'à la confluence avec la Gette, au lieu-dit Le Tomboi, sur la commune de Ramillies.
D'après les observations réunies par J. Guyon (Contrat de Rivière Dyle-Gette) puis ultérieurement par E. Bisteau et J.-Y. Baugnée (DEMNA) et J. Taymans (Natagora), on y observe d'amont en aval différents groupements végétaux généralement répartis en mosaïque et sur des surfaces relativement réduites.
De la chaussée romaine jusqu'au hameau de Jaucelette:
Le ruisseau coule d'abord de façon rectiligne entre deux terres de cultures, dont il est séparé par une étroite bande tampon de chaque côté. La végétation rivulaire y est fournie mais dominée par les ronces (Rubus spp.) et les orties (Urtica dioica) avec quelques éléments arbustifs dont des églantiers (Rosa canina).
Il traverse ensuite de petites cariçaies et phragmitaies sèches, avant d'aboutir à un bosquet humide au niveau d'une source où l'on observe la cardamine flexueuse (Cardamine flexuosa), le jonc apars (Juncus effusus), le scirpe des bois (Scirpus sylvaticus), la prèle des bourbiers (Equisetum fluviatile), la canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa), la reine des prés (Filipendula ulmaria), le cirse des marais (Cirsium palustre), la scrofulaire aquatique (Scrophularia auriculata), etc.
Au-delà de cette source, le ruisseau longe une pâture humide de 1 ha, pâturée par quelques poneys et enclavée par d'épaisses haies composées de divers ligneux.
L'étroite zone alluviale est rétrécie par une habitation et ses dépendances (sur remblais remontant aux années 1990), puis s'élargit en aval jusqu'au hameau de Jausselette, un peu avant la ferme de Brabant. A ce niveau s'étend une parcelle humide comportant des cariçaies, des fourrés de saules, ainsi quelques mares dont certaines sont atterries (on en comptait 5 au début des années 2000), puis une prairie pâturée également humide. On y observe notamment le roseau commun (Phragmites australis), la laiche paniculée (Carex paniculata), la laiche des marais (Carex acutiformis), le populage des marais (Caltha palustris), le jonc glauque (Juncus inflexus), la stellaire des sources (Stellaria alsine), la menthe des champs (Mentha arvensis), la valériane officinale (Valeriana officinalis), la prêle des marais (Equisetum palustre), ...
Du hameau de Jausselette jusqu'à la route Perwez-Grand-Rosière, on observe:
- un fourré marécageux composé de roseaux communs (Phragmites australis), joncs (Juncus spp.), aulnes glutineux (Alnus glutinosa), saules (Salix spp.), genêts à balais (Cytisus scoparius) et noisetiers (Corylus avellana);
- un plan d'eau artificiel avec belle frange rivulaire de joncs épars (Juncus effusus) surtout, avec aussi phragmite (Phragmites australis), laîches (Carex sp.), massettes à larges feuilles (Typha latifolia), cirse des marais (Cirsium palustre), épiaire des bois (Stachys sylvatica) et iris jaune (Iris pseudacorus);
- une petite cariçaie sous peupliers, assez lâche, mêlée de ronces et de quelques saules;
- une cariçaie assez dégradée, avec massettes, ronces, baldingères, saules, frênes et noisetiers.
En bordure orientale de cette partie se trouve par ailleurs une ancienne sablière répertoriée jusque récemment comme SGIB (664-Sablière de l'Ornoi) mais dont l'intérêt biologique est actuellement mineur.
Au nord de la route Perwez-Grand-Rosière:
Cette portion constitue la partie principale du site. Il s'agit principalement d'anciennes prairies humides alluviales occupées par des peupleraies souvent âgées. La zone aval comporte aussi une belle saulaie blanche secondaire. On y trouve également un petit étang et une zone de source (potentiellement menacée par l'urbanisation!). Sous les peupliers et dans les clairières de la rive gauche se succèdent les groupements suivants:
- cariçaie dense à ciel ouvert ponctuée de saules avec présence de joncs;
- aulnaie humide avec laîches, massettes et joncs;
- cariçaie boisée (frênes, noisetiers, ...);
- cariçaie et jonchaie à ciel ouvert, roselières à baldingères et fourrés de saules;
- cariçaies lâches et roselières sous peupleraie;
- roselière pure à ciel ouvert, avec quelques laîches en amont;
- friche humide avec eau libre, laîches, baldingères, joncs, massettes ; des ronciers, bouleaux et saules en périphérie;
- cariçaie et jonchaie;
En rive droite, on note:
- une saulaie très humide au niveau de sources, avec cariçaies, massettes et quelques peupliers;
- une cariçaie sous peupliers;
- une roselière pure à ciel ouvert avec quelques laîches;
- une cariçaie assez dense en partie sous peupleraie.
Une pâture bordée de vieux saules têtards en bordure de la rue des Communes est également reprise dans le périmètre du site, comme site de nidification potentiel pour la chevêche d'Athéna (Athene noctua).