Le site s'inscrit dans la plaine alluviale de l'Escaut qui est très fertile. On y cultive des céréales, du maïs et des betteraves,... Situé en rive droite de l'Escaut, il est constitué d'une noue formée de 2 méandres séparé par une digue. On y retrouve également un canal de drainage appelé "Grande rigole d'Obigie" provenant de la plaine agricole et s'écoulant sur une centaine de mètre, dans l'ancien lit de l'Escaut et dans la continuité de la noue. Enfin, enclavée entre la noue et la rigole d'un coté, et l'Escaut de l'autre, se retrouvent une zone cultivée, un arboretum didactique ainsi qu'une propriété privée associant peupleraie, parc et étangs de pêche très artificialisés. Localement sur la berge se retrouve un "jardin des plantes" à vocation pédagogique.
La noue se compose de deux petits plans d'eau eutrophes séparés par une digue. La partie nord de la noue est atterrie et montre des roselières à Phragmites australis.
La partie la plus au sud est bordée à une extrémité d'Alnus glutinosa, Salix x rubens, Sambucus nigra, Salix viminalis, Salix alba, Acer pseudoplatanus et quelques peupliers hybrides, et à l'autre extrémité par une petite saulaie marécageuse.
Quand elles ne sont pas occupées par des roselières ou des boisements décrits ci-dessus, les berges sont colonisées par quelques arbres ou buissons isolés (Alnus glutinosa, Salix x rubens, Sambucus nigra, Salix viminalis, Salix alba, Acer pseudoplatanusune...) ou par une mégaphorbiaie nitrophile et hygrophile associée à une végétation rudéralisée.
Vers le nord, la noue laisse la place à la rigole d'Obigie occupée par une végétation très rudérale à Urtica dioica, Calystegia sepium et fourrés de saules (Salix spp.). Outre la flore typique des milieux humides, une importante station de nivéole d'été est présente dans le sous-bois de la peupleraie.
La roselière et les différents canaux de drainage abritent notamment les rousserolles effarvate et verderolle, la gorgebleue, le bruant des roseaux. Le martin-pêcheur visite fréquemment le «bras mort» sans toutefois y nicher.
Sur les cultures avoisinantes s'observent de nombreux vanneaux huppés, des tadornes, plus rarement des huîtriers-pies...
Enfin, la bouvière, un curieux petit poisson dont la reproduction est strictement liée à la présence de moules d'eau douce, peuplait autrefois les eaux de la coupure. Sa présence n'a pas été confirmée récemment.
Dans le petit monde merveilleux des insectes, on peut observer quelques espèces de demoiselles au corps bleu et noir: les Agrions élégant, à larges pattes, jouvencelle, gracieux et d'autres au corps vert métallique: les Lestes verte, barbare et fiancé. Parmi les libellules, l'Anax empereur, l'Aeschne bleue et la Libellule déprimée ont un corps bleuâtre, les Sympétrums rouge sang, commun et, strié ont des nuances rougeâtres.
Divers papillons communs s'observent: le Vulcain (migrateur), le Paon du jour, la Petite tortue, différentes Piérides. Autre papillon plus rare que l'ont peut remarquer à Léaucourt, le Souci est un piéridé jaune.
Par temps chaud et ensoleillé ont peut entendre et peut-être voir, les différentes espèces de criquets et sauterelles typiques des roselières : les Sauterelles des roseaux et à ailes longues. La Grande Sauterelle verte fréquente également la partie herbeuse longeant l'Escaut ainsi que diverses espèces de criquets: le Criquet des pâtures (le plus commun dans notre région), le criquet doré et bien d'autres espèces d'insectes jouant toutes un rôle dans la vie écologique du site.
D'après Ferraris, l'ancien cours de l'Escaut est bien visible, avec les méandres qui constituent maintenant la noue. Le site est environné de prairies avec drains. Entre Esquelmes et Obigies existe une vaste zone de marais, immédiatement au sud de la noue.
La Zone Humide de Léaucourt est située sur trois villages de l'entité de Pecq (Esquelmes, Obigies et Hérinnes), dans la plaine alluviale de l'Escaut. L'appellation Léaucourt provient d'un hameau de Hérinnes par où l'on accède au fleuve. Le paysage de cette vallée a été profondément modifié par l'homme au cours du temps. Tout d'abord, pour faciliter la navigation, le fleuve a été rectifié essentiellement durant la 2ème moitié du XIXème siècle. « La Coupure de Léaucourt », constituée de deux anciens méandres encore partiellement sous eau, témoigne de cette rectification (1882). Par ailleurs, jusqu'il y a une 50aine d'années, les terres qui bordaient l'Escaut étaient occupées par des prés humides qui se transformaient en véritables marécages durant la mauvaise saison.
La Ventelle, sorte de petit barrage, constitue un des derniers vestiges des nombreux ouvrages hydrauliques qui servaient à réguler le débit de l'Escaut, en retenant ou en évacuant l'eau des marais. Elle fonctionna jusque dans les années 50, époque à laquelle on procéda à une grande campagne d'assèchement de la vallée par drainage et pompage intensifs (système de wateringue). Ces travaux ont été accompagnés des dernières rectifications, d'un élargissement, d'un approfondissement ainsi que d'un endiguement du fleuve pour empêcher ses crues et permettre la navigation de bateaux de plus gros tonnages. Aujourd'hui, on redécouvre l'intérêt de préserver, au cœur d'une région exclusivement agricole, les reliquats de cette zone humide qui présente une faune et une flore particulières et qui constitue une halte pour les oiseaux migrateurs. A ce titre, la Coupure de Léaucourt et ses abords (environ 150ha) font partie du site Natura 2000 de la vallée de l'Escaut en aval de Tournai.