Le site correspond à un tronçon de l'axe Athus-Meuse (ligne SNCB 165) d'une longueur de près de 1,5 km, allant vers l'ouest du km 119, à hauteur de l'entrée principale du cimetière de Saint-Mard, jusqu'au pont enjambant la route N811 vers l'est. Ce tronçon, orienté ± est-ouest, est très ensoleillé; il inclut, en plus des talus ferroviaires, deux petites friches voisines du passage à niveau de Chenois, toutes deux gérées par Infrabel. En plus du domaine ferroviaire, le site concerné par cette fiche comprend, au nord des voies et à l'est du "golf découverte" de Virton, une prairie mésophile pâturée par des moutons jusqu'en 2008 et, au sud des voies, un talus sablo/pierreux d'une quarantaine de m de long donnant sur le parking du cimetière de Saint-Mard.
Depuis 2009, la prairie en propriété communale a connu plusieurs modifications: édification d'une voie lente longeant le chemin de fer, à l'emplacement d'un sentier de promenade traversant le pré; arrêt du pâturage ovin extensif en 2009; projet d'extension du "golf découverte" de Virton. En 2010, ce dernier projet a donné lieu à quelques aménagements (semis de certaines zones après travail du sol), abandonnés dès 2011. Le projet de reprise de gestion par le DNF d'une partie de cette prairie est en cours.
Le site se trouve dans la vallée de la Vire, peu avant sa confluence avec le Ton. Son environnement est assez urbanisé, avec notamment, côté sud, le cimetière de Saint-Mard et les jardins d'une cité. Le pré est limité vers le nord par un talus boisé qui résulterait de l'exploitation ancienne de minerai de fer métis; les petites dépressions encore visibles dans la prairie correspondraient à de petites fosses d'extraction (Delhez, 2004).
Les talus et bordures de la ligne ferroviaire sont couverts d'une végétation de friche, avec des ronciers, des massifs d'Urtica dioica, des plages de Tanacetum vulgare, des ligneux souvent épars (Corylus avellana, Cornus sanguinea, Prunus spinosa, Salix caprea, Fraxinus excelsior,...), régulièrement recépés par le gestionnaire du réseau. Localement domine une végétation herbacée riche en Arrhenatherum elatius, accompagné par endroits d'Origanum vulgare, Sedum telephium et Astragalus glycyphyllos. Les pistes de circulation et les deux petites friches adjacentes montrent une végétation peu diversifiée où l'on retrouve des espèces présentes dans les milieux ferroviaires de la région jurassique, comme Digitaria sanguinalis, Eragrostis minor, Setaria viridis, Equisetum arvense, Valerianella carinata et Viola arvensis. Sur le talus sablo-gréseux donnant sur le parking du cimetière de Saint-Mard, en contrebas du chemin de fer, pousse une végétation composée e.a. d'Origanum vulgare, Trifolium campestre et Anthyllis vulneraria.
L'intérêt biologique du pré a été mis en évidence dès 1996 dans le cadre de l'élaboration du réseau écologique établi pour le Plan Communal de Développement de la Nature (PCDN) de Virton (Nef et al., 1996). Lors de la mise en place de ce plan, cette parcelle a fait l'objet d'une fiche-action "Réserve naturelle pédagogique de Solumont". Riche en Anthoxanthum odoratum en 2008, ce pré a vu sa composition végétale se modifier depuis l'arrêt du pâturage (tonte d'une petite partie en 2010 par les gestionnaires du golf), avec une évolution du spectre des graminées (e.a. Arrhenatherum elatius, Poa pratensis, Trisetum flavescens, Holcus lanatus, Avenula pubescens, Festuca rubra) et de leur abondance relative, mais aussi avec un accroissement de l'abondance de plusieurs dicotylées, en particulier Galium verum et Lotus corniculatus. De plus, dans les aires remaniées et éventuellement semées par les responsables du golf, il y a eu une certaine altération de la végétation. Une grande plage de Sambucus ebulus a été partiellement détruite.
Cette prairie mésophile présente des zones couvertes d'un tapis végétal moins dense et moins élevé, en particulier les talus et rebords des quelques dépressions. C'est surtout ici que l'on observe des espèces de pelouses, comme Carex caryophyllea, Cerastium arvense, Cerastium semidecandrum, Hieracium pilosella, Myosotis ramosissima, Ononis repens, Rumex acetosella, Thymus pulegioides, Trifolium arvense et Trifolium campestre. L'arrêt du pâturage a induit une régression de certaines des annuelles poussant à ces endroits plus secs; c'est le cas d'une espèce annuelle très rare en région jurassique, Trifolium striatum, qui a subi une forte diminution en l'espace de trois années. Très localement, Cerastium brachypetalum pousse sur des aires plus ou moins dénudées, avec entre autres Saxifraga tridactylites.
Après les travaux, les bordures dénudées de la voie lente ont vu exploser en 2010 Achillea millefolium, Papaver spp. (Papaver dubium, P. argemonoe et P. rhoeas), Chenopodium album,... En 2011, le spectre de plantes s'est élargi, comprenant des espèces de friches (e.a. Melilotus albus, Melilotus officinalis, Artemisia vulgaris, Daucus carota, Tanacetum vulgare), mais aussi diverses espèces prairiales (dont des poacées) et des espèces de pelouses (Cerastium arvense, Cerastium brachypetalum ,Euphorbia cyparissias, Myosotis ramosissima,...).
Le chemin de fer et ses abords immédiats abritent une population de Lacerta agilis relativement importante à l'échelle régionale; elle coexiste avec Podarcis muralis, celui-ci restant davantage cantonné à la ligne ferroviaire. Le reptile s'observe aussi sur le talus voisin du cimetière. Le pré héberge un peuplement d'orthoptères assez diversifié, avec notamment Euthystira brachyptera. Parmi les espèces d'oiseaux présentes, il faut souligner la reproduction du torcol fourmilier (Jynx torquilla), nicheur menacé de disparition en Wallonie.