La mare d'Havré, où se reproduit le pélobate brun, se trouve au sein de prairies pâturées, non loin d'un lotissement, du bois de Havré et de la Haine. Elle existe depuis au moins 50 ans et sert d'abreuvoir au bétail. Le sol avoisinant est limono-sableux. D'autres mares intéressantes existent dans les prairies, ainsi qu'un canal de drainage creusé il y a une quinzaine d'années.
La mare la plus célèbre est celle où le pélobate brun (Pelobates fuscus) s'est reproduit, probablement jusqu'à la fin des années 1980. Les monticules de terre sablonneuse créées par les taupes ou les campagnols lui sont favorables. En effet, DE WITTE (1942) écrit "le pélobate brun est un batracien fouisseur; ses tarses sont munis de tubercules durs et tranchants à l'aide desquels il creuse le sol et disparaît littéralement sous terre sans laisser de traces de son passage; il passe ainsi la majeure partie de sa vie profondément enterré dans le sol. Ce n'est guère que le soir qu'on le rencontre à la recherche de vers et de divers insectes, principalement de coléoptères, qui constituent sa nourriture. Pendant la période de reproduction qui s'étend de mars à mai (exceptionnellement jusqu'en juillet), il mène une existence diurne et aquatique, fréquentant les mares et les fossés, à condition que ceux-ci soient suffisamment profonds. Les têtards de cette espèce sont particulièrement grands."
Le pélobate brun y a été découvert par R. Delcuve dans le sol sablonneux d'une culture de pommes de terre de son potager. Son lieu de reproduction est localisé en 1985 par ce même observateur dans la "mare du faubourg d'Havré". Au moins trois observations récentes sont venues confirmer sa présence (G.-H. Parent, lettre du 10 mai 1994).
Cette mare ainsi que les mares voisines sont envahies par une végétation palustre avec éléments du Glycerio-Sparganion, du Bidention (Ranunculus sceleratus,...), du Nanocyperion (Juncus bufonius, etc), du Callitricho-Batrachion (Ranunculus subg. Batrachium). Elle était naguère régulièrement réempoissonnée (de 1970 à 1990, année où la mare s'assécha).
Outre le pélobate, qui ne semble plus présent, le site héberge pas moins de 6 autres espèces d'amphibiens: grenouille rousse (Rana temporaria), grenouille verte (Pelophylax kl esculentus), triton alpestre (Ichthyosaura alpestris), triton ponctué (Lissotriton vulgaris) et triton crêté (Triturus cristatus).
Il présente également un intérêt odonatologique et ornithologique.
Jadis, les mares se trouvaient dans un vaste ensemble de prairies pâturées qui ont été, depuis environ 25 ans, progressivement grignotées par des lotissements.