Cette vaste zone herbagère d'environ 140 ha s'étend en Lorraine, au sud de Musson, entre la ligne de chemin de fer n° 165 Virton-Athus (au nord) et le Bois de Musson (au sud). A l'ouest elle est délimitée par le Chemin de Gorcy (joignant ce village frontalier de Meurthe-et-Moselle, à Musson), et à l'est par un ancien site industriel, le Crassier de Musson, aujourd'hui classé en réserve naturelle.
Le site occupe le revers de la troisième cuesta lorraine, dite Bajocienne. Ce versant d'exposition nord y présente un dénivelé assez important, passant de 320 m d'altitude au niveau de la lisière du Bois de Musson, à 240 m en bas de pente, à hauteur de la ligne de chemin de fer. La cuesta culmine, elle, à près de 390 m d'altitude, son sommet étant entièrement coiffé par le Bois de Musson. Le socle géologique est composé de roches de la formation de Grandcourt (Toarcien), qui contient des argilites carbonatées.
Plusieurs sources sont indiquées sur ce versant, dont certaines alimentent deux minuscules affluents de rive gauche de la Batte, ruisseau qui nait du côte de Battincourt et qui rejoint la Vire au sud de Mussy-la-Ville. L'affluent le plus à l'ouest, que l'on pourrait nommer "Ri de Plainsart" (du nom d'une rue proche) se situe au centre du site, au sein d'un bosquet, où ses eaux alimentent un petit plan d'eau ainsi que d'étroits bassins annexes. A la sortie du bosquet, ce ruisselet s'écoule dans un fossé vers le nord, sur 350 m, jusqu'à la voie ferrée où il circule ensuite dans une canalisation souterraine. Le second affluent est à peine marqué et s'écoule dans la partie est du site. Il comprend deux embranchements et est également canalisé au-delà de la voie ferrée.
Du point de vue biogéographique, le site appartient à la Région continentale et au district phytogéographique lorrain.
Au sud de Musson, le revers de la cuesta Bajocienne, d'exposition nord, est couvert en grande partie par des prairies ainsi que par quelques cultures dans la partie basse (située vers 260-240 m d'altitude). Deux ruisselets affluents du ruisseau de la Batte y prennent source et dévalent le versant sur quelques centaines de mètres, en direction de la ligne de chemin de fer, laquelle constitue la limite nord du site. Le ruisselet le plus occidental alimente au passage un chapelet de petits plans d'eau au sein d'un bois. Dans le haut, vers 320 m d'altitude, les prairies sont longées sur toute la longueur du site par la lisière du Bois de Musson. Ce paysage ouvert, pratiquement indemne de constructions et seulement traversé par des chemins agricoles, est interrompu par quelques bosquets feuillus, l'une ou l'autre parcelle de résineux et un réseau irrégulier de haies, d'alignement arborés et d'arbres isolés.
Contrairement au Bois de Musson, cette zone bocagère n'a pas été inscrite dans le réseau Natura 2000 et est rarement visitée par les naturalistes, si bien qu'elle demeure largement sous-documentée du point de vue biologique.
A l'heure actuelle, l'enjeu majeur du point de vue botanique est la présence d'une importante population de vulpin renflé (Alopecurus rendlei), plante très menacée en Région wallonne où elle ne subsiste plus qu'en Lorraine et très ponctuellement en Fagne de l'Entre-Sambre-et-Meuse. REMACLE (2013) a précisé sa répartition et son statut en Lorraine durant les années 2000 et a répertorié 58 stations au total, majoritairement concentrées dans l'est et le sud de la région. La population de Musson est cependant l'une des plus isolées (5,1 et 6,5 km des stations les plus proches) et en est d'autant plus vulnérable. C'est une graminée typique des prairies de fauche ou à régime mixte, fraîches à humides, installées sur des argiles plus ou moins carbonatées.
La parcelle abritant le vulpin renflé est située le long du chemin agricole venant de la rue des Oiseaux, environ 340 m au sud de la voie ferrée. La présence de la plante est connue par l'exploitant depuis au moins les années 1990. Selon un relevé daté de mai 2005 (relevé 7 in REMACLE, 2013), le cortège floristique comprend: le céraiste commun (Cerastium fontanum), le trèfle des prés (Trifolium pratense), le trèfle rampant (Trifolium repens), le brome en grappe (Bromus racemosus), le pâturin commun (Poa trivialis), la houlque velue (Holcus lanatus), l'ivraie vivace (Lolium perenne), le lychnis fleur de coucou (Lychnis flos-cuculi), la renoncule rampante (Ranunculus repens), le vulpin genouillé (Alopecurus geniculatus), le jonc épars (Juncus effusus), la laiche distique (Carex disticha), la cardamine des prés (Cardamine pratensis), la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), la fétuque des prés (Festuca pratensis), le pâturin des prés (Poa pratensis), le bouton d'or (Ranunculus acris), la laiche bleuâtre (Carex panicea), l'agrostis stolonifère (Agrostis stolonifera), la fétuque rouge (Festuca rubra subsp. rubra) et le vulpin des prés (Alopecurus pratensis). Selon l'auteur, près de la moitié de ces taxons sont des espèces hygrophiles.
La lisière du Bois de Musson, notamment le long du chemin du Réservoir, est colonisée par diverses plantes neutrophiles ou calcicoles comme la vesce des haies (Vicia sepium), la stellaire holostée (Stellaria holostea), le lierre (Hedera helix), le gouet tacheté (Arum maculatum), la véronique petit-chêne (Veronica chamaedrys), la fétuque géante (Festuca gigantea), la mélique uniflore (Melica uniflora), la mercuriale vivace (Mercurialis perennis), ou encore la rare pulmonaire obscure (Pulmonaria obscura) (obs. L. Bailly, 2006).